Identification des personnes : Un registre électronique national en vue

Selon la ministre en charge de l’économie numérique, Hadja Fatimata Ouattara, l’objectif du programme WURI est de permettre au pays de disposer d’un registre électronique national de la population.

L’Assemblée nationale, en sa séance du lundi 19 avril 2021, a adopté trois projets de lois pour le financement de trois projets au profit du ministère de l’Economie numérique, de l’Enseignement supérieur et de l’Education nationale.

A l’instar de nombreux pays africains, le Burkina Faso fait face à des difficultés « réelles » pour disposer de données fiables sur sa population, au regard des contraintes liées à l’identification de la personne. Pour y faire face, le gouvernement s’est résolument engagé à mettre en œuvre un projet national d’identification unique et numérique des personnes et des entreprises au Burkina Faso. Parallèlement à ce projet, le pays a été sélectionné avec trois autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO) pour bénéficier du Programme régional d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest (WURI).

D’un montant total de 75 millions de dollars, soit plus de 45 milliards F CFA, ce programme sera financé par un crédit de 50 millions de dollars (soit environ 30 milliards FCFA) et un don de 25 millions de dollars (soit environ 15 milliards FCFA) de la Banque mondiale. Le projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de financement de ce programme a été adopté à l’unanimité des 127 votants de l’Assemblée nationale (AN), en sa séance du lundi 19 avril 2021. Aux dires de la ministre de l’Economie numérique, des Postes et de la Transformation digitale, Hadja Fatimata Ouattara, l’objectif de ce programme est d’augmenter le nombre de personnes au Burkina Faso ayant une preuve unique d’identité reconnue par le gouvernement qui puisse faciliter l’accès aux services.

A terme, il permettra au pays, foi de la ministre Ouattara, de disposer d’un registre électronique national de la population qui constituera une base de données centrale de référence pour les autres applications et registres d’identification (état civil, fichier électoral, permis de conduire, sécurité sociale, fonctionnaires, carte d’indigence, etc.).
Concernant les bénéficiaires du WURI, elle a noté qu’il s’agit, d’une part, des personnes résidant au Burkina Faso en l’occurrence les nationaux et les étrangers et, d’autre part, les Burkinabè vivant à l’extérieur et les itinérants. D’envergure nationale, ce programme, d’une durée de vie de six ans, sera exécuté sous la tutelle stratégique de la Primature, celle technique du ministère en charge de l’économie numérique et la tutelle financière du ministère de l’Economie, des Finances et du Développement.

Deux cités universitaires à Dori et Fada N’Gourma

Le second dossier qui était sur la table des députés était relatif au projet de loi portant ratification de l’ordonnance N°2020/010 du 21 août 2020 portant autorisation de ratification de l’accord de prêt N°14555 conclu le 26 juillet dernier entre le Burkina Faso et le Fonds pour le développement international de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

D’un montant de 23 millions de dollars, ce prêt devra servir, selon les explications du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le Pr Alkassoum Maïga, à doter le Centre universitaire de Dori d’une unité de formation et de recherche en sciences et techniques (UFR/ST) d’une capacité de 1 200 étudiants, dans les filières génie minier, élevage et environnement. Par ailleurs, il sera utilisé pour la construction de deux cités universitaires d’une capacité de 1 000 lits chacune au profit des étudiants de l’Université de Fada N’Gourma et du Centre universitaire de Dori.

« A travers ce projet, nous espérons contribuer de façon significative à l’amélioration de la qualité de l’enseignement de façon à augmenter les taux de réussite des étudiants et à faciliter leur insertion sur le marché de l’emploi », a déclaré le Pr Maïga.
Le dernier dossier examiné par les députés était relatif au projet de loi portant ratification de l’ordonnance N°2020-014/PRES du 16 novembre 2020 portant autorisation de ratification de l’accord de don N°D684-BF conclu le 28 septembre 2020 à Ouagadougou entre le Burkina Faso et l’Association international de développement (IDA).

D’un montant de 100 millions de dollars soit environ 56 milliards FCFA, ce don est destiné au financement additionnel du Projet d’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation (PAAQE). « Ce don va nous permettre de poursuivre ce projet qui avait commencé en 2015 et qui s’est achevé en 2019. La Banque mondiale a considéré que les acquis du projet étaient tellement importants qu’il fallait le poursuivre. Ils ont donc décidé de donner un financement additionnel qui est le double du premier financement afin de pérenniser les acquis engrangés », s’est réjoui le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le Pr Stanislas Ouaro.

D’une durée de cinq ans, ce projet additionnel va permettre, a-t-il poursuivi, de réaliser des infrastructures éducatives dont sept lycées scientifiques dans les régions qui n’en avaient pas, de construire des classes préparatoires d’entrée dans les grandes écoles et des centres de préparation aux concours d’agrégation pour former les enseignants à ce qu’ils deviennent agrégés de l’enseignement secondaire. « C’est un ensemble d’activités qui vont être menées pour renforcer la qualité de l’éducation mais aussi pour accroître l’accès », a-t-il détaillé.

Nadège YAMEOGO

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