Interview du candidat Yacouba Isaac Zida

1) Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer la magistrature suprême ?

Merci pour cette plateforme que vous m’offrez afin de m’adresser à mes concitoyens qui auront cette lourde responsabilité d’élire le prochain président du Faso le 22 novembre. Pour répondre à votre première question, je dirai que c’est principalement la situation catastrophique de notre pays depuis 2016 qui m’interpelle. Je sais que je suis capable de relever le défi national avec mon projet qui est de bâtir avec l’ensemble des Burkinabè, un pays sûr, d’espoir et de progrès durable.

2) Si vous êtes élu, quelles réponses allez-vous apporter aux difficultés dans les domaines suivants :

– terrorisme
Sur la grave question du terrorisme nous avons une double solution infaillible : d’abord sur le terrain, et ensuite sur le plan stratégique et diplomatique. Sur le terrain, il s’agira de combler les faiblesses de nos forces de défense et de sécurité en remédiant au manque d’effectifs, à l’absence de moyens suffisants et adaptés et, enfin, à l’inefficacité du service de renseignements. Sur le plan stratégique et diplomatique, nous allons exploiter toutes les voies de coopérations nécessaires pour couper les soutiens extérieurs et intérieurs des terroristes. Après cela, il n’y aura plus d’attaques terroristes au Burkina Faso. Regardez un peu la Mauritanie, l’Algérie et le Sénégal, pourtant tous voisins du Mali, mais qui sont en paix.

– santé
Nous allons renforcer les stratégies nationales de santé et les programmes de lutte contre les maladies, améliorer l’offre de soins et disponibiliser les produits à faibles coûts. Nous allons également améliorer la gouvernance du secteur de la santé en optimisant l’allocation et l’utilisation des ressources. Nous allons opérationnaliser l’assurance maladie universelle ainsi que l’accès aux soins gratuits pour les maladies liées à la santé maternelle et infantile ainsi que pour les personnes âgées.

– éducation
Le Burkina Faso a hérité d’un système éducatif colonial. Ce système aujourd’hui est désuet et inapproprié. C’est pourquoi en août 1986 le président Sankara avait lancé l’Appel de Gaoua sur la qualité de l’éducation. Dans le même esprit, nous allons organiser les assises nationales sur l’éducation qui seront chargées de définir le système éducatif dont nous avons besoin pour bâtir un Burkina tourné vers l’avenir et le progrès. Au sortir de ces assises, nous devons avoir un système éducatif cohérent et conforme à nos aspirations avec un haut conseil de l’éducation nationale qui va assurer l’accompagnement et le suivi d’une mise en œuvre progressive et efficace de notre nouveau système éducatif.

– emploi
Nous allons d’abord créer des milliers d’emplois dans les secteurs stratégiques de la sécurité, de la santé et de l’éducation. En plus de cela, la transformation de notre économie de consommation vers une économie de production-transformation-consommation qui va générer des milliers d’emplois. Un pays qui avance crée automatiquement des emplois et nous allons faire avancer le Burkina Faso. Cette stratégie va absorber en quelque temps tous les sans-emplois disponibles pendant que nous continuerons de qualifier les autres par le biais des programmes spéciaux de formation de courtes durées orientées essentiellement sur la pratique.

– corruption
En matière de corruption nous allons appliquer le principe de la tolérance zéro. Toute personne soupçonnée est d’office relevée de ses fonctions et mise à la disposition des enquêteurs. Si elle est reconnue innocente, elle pourra continuer de servir, sinon elle répondra devant la justice. L’exemple viendra du haut, et certainement que tout le reste va suivre.

– eau et assainissement
Il est vraiment dommage que l’accès à l’eau potable soit encore problématique aujourd’hui. Nous mettrons fin à cette situation. Les directions régionales et provinciales des ressources hydrauliques et de l’assainissement seront chargées de la réalisation et de l’entretien de tous les forages et systèmes de retenue et distribution d’eau dans leur zone de responsabilité selon les besoins de la population. Il en sera de même pour les infrastructures d’assainissement.

– autonomisation de la femme
80% des femmes de notre pays sont actives dans le secteur informel. Si elles sont bien organisées, elles vont changer le visage de notre société et de notre économie. On a beaucoup parlé d’autonomisation des femmes. Cependant, l’objectif n’a pas encore été atteint parce que les femmes qui reçoivent les financements ont deux handicaps majeurs : elles n’ont pas un minimum de formation en entrepreneuriat et, en plus, elles ont des charges familiales énormes comme la scolarisation des enfants. Ce qu’il faut donc aux femmes et que nous allons apporter, ce sont des financements structurants qui prennent en compte ces diverses barrières.
– monde rural (agriculture, élevage)
La population burkinabè est essentiellement rurale. Nous allons moderniser l’agriculture et l’élevage en garantissant l’accès des producteurs aux financements, aux subventions sur les intrants agricoles et les produits vétérinaires. Nous développerons également la recherche scientifique dans le domaine. Notre objectif étant d’accroître considérablement la production nationale afin de fournir l’industrie de transformation nationale et d’augmenter les exportations, l’entrée de devises pour notre pays et l’enrichissement du monde rural.

3) Pourquoi c’est vous que les électeurs doivent choisir ?
Les électeurs et les Burkinabè savent exactement ce qu’ils veulent, c’est-à-dire un leader qui a une vision claire pour notre pays, qui s’assume avec responsabilité et rigueur. Et ce leader, sans fausse modestie, c’est bien Yacouba Isaac Zida.

4) Quelles sont les trois premières décisions que vous prendrez une fois au pouvoir ?
1. La formation d’un gouvernement de mission de 25 membres pour réaliser les chantiers urgents de mon projet de société ;
2. L’audit de la gestion des ressources de l’État au cours des cinq dernières années. Toutes les personnes empêtrées dans les scandales de corruption seront jugées conformément à la rigueur de la justice ;
3. La mise en place d’une commission vérité réconciliation (CVR) selon le modèle sud-africain, avec les missions claires de vider en six mois le contentieux politique depuis 1983, de réconcilier les Burkinabè avec la participation de tous les exilés et l’ensemble des communautés de notre nation.

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