Justice et autorité

La nécessité de l’autorité et d’une autorité impérieuse est une évidence dans une société en danger comme la nôtre, car, en de telle circonstance, la vie de tous dépend de l’obéissance instantanée et absolue de tous à la volonté d’un seul . Une sorte de despotisme éclairé en somme, dont le “ joug “ ne saurait cependant être accepté par les Burkinabè que s’il était assis sur l’égalité et l’équité pour tous.

C’est-à-dire l’application de la justice dans toutes ses acceptions. La justice au sens philosophique d’idéal individuel ou collectif d’abord , la justice comme norme émanant d’une société ou d’un corps d’autorité ensuite (la règle de droit) et la justice comme institution caractéristique des sociétés fondées sur la loi enfin. C’est à ce seul prix que les Burkinabè, dont l’histoire témoigne de leur répugnance face à l’injustice accepteront de marcher droit.

Car cette occurrence permet de faire concorder les lois non écrites de la conscience et celles écrites de la cité. Pour parler sans circonvolutions, il faut donc crever tous les abcès de fixation et les prurits qui gangrènent le corps social burkinabè depuis plusieurs années, en vidant les dossiers pendants aussi bien politiques qu’économiques. Alors seulement la liberté, l’égalité, l’équité, l’éthique, en définitive la paix sociale ne sera plus un vain mot. Un pouvoir “ illégal “ à la base peut donc devenir légitime s’il fonde son autorité sur la justice.

La justice est donc la vertu principale qui engendre les autres si tant est qu’elle “ préserve la santé de la société “ selon Socrate qui résume là, la Maàt apprise auprès de ses maîtres égyptiens (Maàt est une divinité du Panthéon égyptien symbole de la Vérité et de la Justice). Rectitude, ordre et équilibre de la société sont donc impossibles sans justice, car, le despotisme devient de la tyrannie et entraîne lutte et résistance .

Si donc la révolution est l’acte par lequel une partie de la population impose sa volonté à l’autre au moyen de fusils et de canons ,elle ne peut prospérer que si elle faisait de la justice son socle. En ces moments difficiles de notre histoire, la question mérite d’être approfondie afin de tourner définitivement la page d’un passé sombre que nous trainons toujours comme un boulet au pied .

Boubakar SY

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