Prise en charge du cancer de l’utérus : La Fondation Kimi plaide pour l’effectivité de la gratuité

Pour la présidente de la Fondation Kimi, Sika Kaboré (milieu), le cancer du col de l’utérus tue plus que la COVID-19.

La Fondation Kimi a mené un plaidoyer et un lobbying pour l’effectivité du dépistage du cancer du col de l’utérus et de la prise en charge des lésions précancéreuses au Burkina Faso, en collaboration avec Médecins du monde (MDM-F). C’était au cours d’un atelier, le jeudi 17 décembre 2020, à Ouagadougou.

Depuis 2016, le dépistage du cancer du col de l’utérus et la prise en charge des lésions précancéreuses sont gratuits au Burkina Faso. Il s’agit d’une initative du gouvernement soutenue par des partenaires intervenant dans le domaine. Près de quatre ans après, cette gratuité peine à se réaliser, selon l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaobré, présidente de la Fondation Kimi. Car, a- t- elle dit, sur la base de projection démographique de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) et de la recommandation de faire le dépistage chaque trois ans, la cible annuelle chez les femmes âgées de 25 à 35 ans est de l’ordre d’environ un million.

Or, en 2020, le taux de couverture nationale est de 1, 77 %. Une situation, qui convainc l’épouse du chef de l’Etat que la mesure de gratuité fait l’objet de plusieurs insuffisances. Elle a pointé du doigt entre autres, la faible communication sur la mesure et la non implication des élus nationaux et locaux. C’est pourquoi, sa Fondation intensifie ses actions de plaidoyer. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, un atelier de plaidoyer et de lobbying sur la gratuité du dépistage du cancer du col de l’utérus et de la prise en charge des lésions précancéreuses. C’était, le jeudi 17 décembre 2020 à Ouagadougou, en partenariat avec Médecin du monde (MDM) à l’intention du gouvernement, des élus nationaux et locaux, la société civile et les acteurs intervenant dans le domaine.

Des engagements

Devant ces décideurs et les leaders d’opinions, l’épouse du chef de l’Etat a soutenu, que le cancer du col de l’utérus est l’une des principales causes de décès dans le monde. Au Burkina Faso, les cibles les plus vulnerables sont les femmes âgées de 25 à 55 ans. A titre illustratif, Mme Kaboré a rappelé que 2 984 027 ont été dépistées en 2017 du cancer de col de l’utérus. La présidente de la Fondation Kimi, a relevé qu’en dépit des évidents progrès réalisés par la médecine moderne, le cancer en général reste une maladie redoutable, le cancer du col en particulier est une problématique majeure.

En effet, dans le monde, a- telle poursuivi, une femme meurt toutes les deux minutes de cette maladie et plus de 90% de ces décès surviennent dans les pays à faible revenu comme au Pays des Hommes intègres. « Comme l’atteste si bien, les données de l’OMS, notre continent pourrait enregistrer environ un million de nouveaux cas de cancer du col d’ici 2030 », a déploré Mme Kaboré. A son tour, Pr Charlemagne Ouédraogo, a martelé que le cancer du col de l’utérus est une maladie silencieuse aux conséquences désastreuses et a exhorté les autorités à prendre à bras-le-corps ce fléau.

Fort heureusement, Sika Kaboré a rappelé que ce fléau pourrait être complètement éradiqué et le nombre de nouveaux cas pourraient être considérablement réduits si des actions urgentes sont menées sur le terrain. D’où l’urgence d’impliquer tous les acteurs pour une mise en eouvre effective de la gratuité. Elle a déjà à ses côtés, le groupe Stop Cancer et aussi MDM et bien d’autres structures. Le coordinateur général de MDM au Burkina, Satamba Sissoko, s’est réjoui surtout de l’engagement des partenaires nationaux pour éliminer le cancer du col de l’utérus.

Pour sa part, il a rappelé que depuis 2018, son organisation joue sa partition en accompagnant le district sanitaire de Baskuy.
A ce sujet, il a indiqué que 174 agents de santé ont vu leurs capacités renforcées dans le dépistage du col de l’utérus et de la prise en charge des lésions précancéreuses. «Nous avons mobilisé 4680 personnes par la sensibilisation, dépisté 59240 patientes et pris en charge 98 cas de lésions précancéreuses dont les 75 ont été traités avec la technique innovante thermo coagulation », a-t-il insisté.

Tout comme la présidente de Kimi, le coordonateur de MDM a invité tous les acteurs à une synergie d’actions en vue d’une réduction effective de morbidité liée au cancer du col. Sur place, des acteurs se sont engagés. « J’ai été personnellement édifié et je découvre après l’âge de 60 ans qu’il y a un drame pareil dans le pays», s’est exprimé le ministre en charge de l’administration territoriale, Siméon Sawadogo.

Mariam OUEDRAOGO
mesmira14@gmail.com

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