Réconciliation nationale : « Il faut des actes forts », Eddie Komboïgo

Le nouveau chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo estime que le chef de l’Etat n’a pas clarifié sa position sur la nécessité ou non de négocier avec les terroristes.

Le président du Faso, Roch Marc christian Kaboré a reçu, le vendredi 12 mars 2021 à Ouagadougou, le nouveau chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo.

Les échanges entre le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré et le nouveau chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo, ont porté sur les grandes questions qui touchent à la vie de la nation. Il s’agit notamment de la réconciliation nationale, l’insécurité grandissante et de la relance économique. Pour ce qui est du premier point, M. Komboïgo dit vouloir comprendre la vision du président Kaboré sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale ainsi que le calendrier de sa mise en œuvre. Selon lui, il est de bon ton qu’il s’exprime sur cette question, afin de situer l’opinion nationale et internationale sur sa bonne foi et sa volonté d’y aller véritablement.

« Sur ces aspects, il nous a rassuré qu’il le fera et c’était bon que dans les jours ou les mois à venir, il y ait des actes forts qui montrent que les Burkinabè vont sur ce chemin de la réconciliation », a-t-il souligné. En ce qui concerne l’insécurité, le nouveau chef de file de l’opposition politique a souhaité que le président du Faso lui fasse le point de la situation, notamment en ce qui concerne l’équipement des forces armées nationales. Là également, M. Komboïgo a fait savoir que Roch Kaboré l’a conforté, qu’il y a eu une grande évolution sur le plan opérationnel car les militaires sont désormais bien équipés pour faire face à l’ennemi.

Il a plaidé qu’une aide soit accordée aux familles des militaires tombés sur le champ d’honneur. En réponse à cette préoccupation, il a indiqué que le chef de l’Etat a rassuré qu’il continuerait à assister les familles des soldats tombés sur le champ d’honneur conformément à la loi. Les deux personnalités ont, en outre, planché sur la collaboration entre les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les Forces de défense de sécurité (FDS). En plus de cela, M.Komboïgo a demandé au président du Faso de clarifier sa position à savoir s’il fallait négocier ou pas avec les terroristes. Par rapport aux VDP, le président du Faso a souligné qu’ils travaillent en bonne intelligence avec les forces de défense et de sécurité.

Du reste, le chef de file de l’opposition dit être resté sur sa soif sur la nécessité ou non d’instituer un dialogue avec les groupes armés. Il a relevé que le président lui a expliqué sa démarche et a sollicité que toute personne qui disposerait des informations sur les forces du mal les transmette au renseignement. Cette position, il la trouve « ambiguë » et aurait souhaité que le chef de l’Etat clarifie les choses. Enfin, le président Kaboré et son hôte ont discuté de la relance économique qui passe nécessairement par la réconciliation et la pacification du pays.

« Dans un pays où il y a l’insécurité, où les concitoyens se regardent en chien de faïence, on n’attire pas les investisseurs », a signifié M. Komboïgo. Aussi, a-t-il noté, la maladie à coronavirus a eu des conséquences néfastes sur l’économie nationale. A ce sujet, le chef de file de l’Opposition politique propose sa recette pour sortir du marasme économique. Pour lui, il faut payer la dette intérieure afin de donner un nouveau souffle aux entreprises locales qui peinent actuellement à se relever.

Des propositions qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd car il a laissé entendre que le président du Faso s’est dit disposer à être très regardant sur cette question. Roch Kaboré et Eddie Komboïgo ont aussi parlé de l’institution d’un cadre de dialogue politique entre la majorité et l’opposition. Les élections municipales n’ont pas été occultées. A ce niveau, le chef de file pense qu’une solution sera trouvée à l’issue des concertations entre l’opposition et la majorité.

Ouamtinga Michel ILBOUDO
Omichel20@gmail.com

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