Sira d’Apolline Traoré convoite la princesse Yennenga

Le film Sira de Apolline Traoré en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga 2023 a été diffusé, le mercredi 1er mars 2023 au Centre national de presse Norbert-Zongo au cours d’une projection de presse. A l’occasion, la réalisatrice a expliqué les objectifs visés à travers ce long métrage.

Sira est le seul long métrage burkinabè en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga, le trophée le plus convoité de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Le film de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré a été projeté au profit de la presse, le mercredi 1er mars 2023 à Ouagadougou. Le long métrage de 120 mn décrit l’histoire d’une jeune fille peule, Sira, et sa tribu qui ont décidé de traverser le désert pour se réfugier dans le village de son fiancé, Jean Sidi. En pleine traversée, la tribu sera rattrapée par un groupe armé dirigé par Yéré. Les hommes de la famille de Sira seront violemment massacrés. Face à la réaction de la jeune fille, le chef du groupe, Yéré, décide de l’amener pour s’être fait humilié par elle. La future mariée sera violée et abandonnée dans le désert. Dans son périple dans un univers inconnu, Sira va retrouver, dans le camp des terroristes dirigé par Moustapha, le meilleur ami de son père et Yéré son violeur. Entre amertume, désolation et vengeance, Sira qui porte une grossesse de son ennemi juré décide alors de tout donner pour déjouer les plans macabres des terroristes… Selon Apolline Traoré, l’idée de réaliser le film a germé à la suite des tueries de Yirgou. « J’ai décidé d’utiliser mon art pour sensibiliser les populations et j’ai voulu que les populations qui subissent ces horreurs participent dans le film », a-t-elle expliqué. Le long métrage devait être tourné en intégralité au Burkina Faso mais pour des raisons sécuritaires, il a été bouclé dans les dunes de sable en Mauritanie avec une équipe d’une soixantaine de personnes pendant 3 mois.

Combattre l’hydre terroriste par le cinéma

Le long métrage met en avant la contribution de la femme dans la lutte contre le terrorisme. De l’avis de l’auteur, l’histoire des femmes victimes du terrorisme dans les camps de déplacés internes à Dori donnent des frissons. « Lorsque j’y étais en repérage, J’ai échangé avec une femme qui avait toujours des balles dans l’épaule. J’ai aussi rencontré d’autres femmes dont l’histoire était plus émouvante que celle vécue par Sira », a-t-elle témoigné.

Pour l’actrice principale, Nafisatou Cissé qui a joué le rôle de Sira, le film a été pour elle, une manière de montrer que rien n’est perdu dans cette guerre. «Ensemble, nous allons lutter pour que cette guerre se termine », a-t-elle assuré. Mademoiselle Cissé a laissé entendre qu’il n’était pas aisé d’incarner le rôle de Sira car il fallait réfléchir, sentir et ressentir les émotions de ces femmes. C’est le cas aussi pour Lazare Minoungou qui a incarné le rôle du chef du groupe terroriste. A l’écouter, son rôle était une manière pour lui de combattre le mal qui gangrène la société burkinabè. Et la réalisatrice de soutenir qu’elle avait peur au départ de présenter ce film parce qu’il est trop sensible. Mais au finish, elle s’est dit satisfaite avec les échos reluisants. « Si nous avons pu donner de l’espoir aux populations du Sahel, cela ne fait que nous réjouir», a relevé madame Apolline.

Abdoulaye BALBONE

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