Universités africaines de la communication: Inclure la sécurité dans les curricula de formation

«En période de crise, l’information et la communication deviennent des armes à double tranchant qui doivent être utilisées avec une extrême délicatesse», a affirmé le ministre de la Communication, Remis Dandjinou.

Le forum des grandes écoles et institutions de formation en information, communication et cinéma s’est tenu, le mardi 26 novembre 2019 à Ouagadougou.

La deuxième journée des Universités africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) a été marquée par l’ouverture du forum des grandes écoles et institutions de formation en information, communication et cinéma. Cette rencontre qui a réuni les écoles du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, du Niger, du Togo, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Sénégal s’est articulée autour du thème : «Crise sécuritaire et défis de la formation dans les métiers de l’information, de la communication et du cinéma». Pour le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, président des UACO 2019, Rémis Fulgance Dandjinou, dans ce contexte marqué par des défis sécuritaires, l’information et la communication deviennent des armes à double tranchant qui doivent être utilisées avec une extrême délicatesse.

Et les écoles de formation se trouvent interpellées et doivent impérativement jouer leur partition. «Les médias peuvent prévenir les menaces, les dérives et les manipulations pour plus de cohésion dans la société, si les acteurs disposent de bagages solides et suffisants pour jouer pleinement leurs rôles», a-t-il dit. Ainsi, le ministre a invité les participants à une réflexion profonde sur ce thème pour dégager des propositions qui guideront les actions, à mutualiser leurs connaissances et moyens afin de renforcer la qualité de la formation dans les domaines de l’information, de la communication et du cinéma en Afrique pour faire efficacement face à la nouvelle donne sécuritaire. Le conférencier, expert en gouvernance et sécurité, Rachid Palenfo, qui a axé sa communication autour du sous-thème : «Crise sécuritaire et défis de la formation dans les métiers de l’information, de la communication et du cinéma», a également soutenu que la plume et le micro peuvent être des armes efficaces contre le terrorisme.

Ce, à condition de ne pas perdre de vue que ces deux outils demeurent des couteaux à double tranchant : « mal utilisés, ils peuvent servir l’ennemi au détriment de la société. Aussi, quand ils sont très encadrés, la liberté d’expression se trouve amoindrie». Pour lui, la communication doit servir l’intérêt général. « Le traitement de l’information joue un rôle capital en période de crise. C’est pourquoi, le défi de la formation en management de l’information de crise paraît l’enjeu majeur des UACO », a indiqué l’expert. Pour ce faire, il a formulé des recommandations, à savoir encourager l’insertion de modules liés aux questions de sécurité dans le cursus de formation des étudiants, lutter contre la politisation des médias et les lois restreignant leur liberté et renforcer les compétences des journalistes et des communicateurs sur les questions liées à l’insécurité. M. Palenfo a également recommandé de proscrire la censure excessive des médias sur les questions liées au terrorisme et accroître la conscience sur la responsabilité sociale du journaliste dans le traitement de l’information liée aux questions sécuritaires.

Et enfin sensibiliser les FDS et les gouvernants à la bonne collaboration avec les médias. Pour le représentant des écoles, Gnakité Da, en focalisant les débats sur ce thème, les écoles de formation en information, communication et cinéma donnent un signal fort pour la réorientation des curricula vers une formation en phase avec les nouveaux défis de la profession, dans un contexte marqué par une insécurité grandissante. «Dans un contexte de floraison des réseaux sociaux avec ses conséquences, le terrain présente de nouveaux enjeux et la copie de l’apprentissage doit être revue. C’est pourquoi, nous, les futurs hommes de terrain, devront être préparés à composer avec ces enjeux de l’heure à travers un redimensionnement de la formation qui intègre impérativement ces nouvelles donnes», a soutenu M. Da.

Kadi RABO

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