Campagne agricole humide 2025-2026: Des perspectives prometteuses dans la région du Djôrô

Alors que la saison humide bat son plein dans la région du Djôrô (Gaoua), les signaux sont globalement positifs. Grâce à un bon démarrage des pluies, des appuis renforcés en intrants et une mobilisation accrue des producteurs, les autorités agricoles affichent leur optimisme.

Sous un soleil encore timide du matin du 31 juillet 2025, Youl Youlpounè, producteur agricole basé à Bapkpéréna, en périphérie de Gaoua, dans la région du Djôrô, est à l’œuvre dans son champ. Houe à la main, il s’affaire au buttage avec détermination. Sur une superficie de cinq hectares, trois sont réservés au maïs et les deux autres au niébé, soja, riz et des ignames … « Mon sol est un peu pauvre, mais j’arrive à faire environ 20 sacs de maïs à l’hectare. J’ai beaucoup diversifié cette année. Il ne pleut pas beaucoup, mais pour l’instant, ça va », explique-t-il. Pour ce cultivateur expérimenté, l’excès d’eau peut aussi être un fléau. « S’il pleut trop, cela peut poser des soucis aussi, surtout pour nous qui n’avons pas les moyens de retenir l’eau pour les cultures de contre-saison », souligne-t-il. 

La campagne agricole humide 2025-2026 a démarré précocement dans la région, avec les premières pluies enregistrées dès avril, selon l’ingénieur en agriculture, Aboudou Barro, facilitant le défrichage, le labour et les semis dans plusieurs localités de la région. « Les activités se déroulent bien sur le terrain et les producteurs sont pleinement engagés », a affirmé le directeur régional chargé de l’Agriculture, Aboudou Barro. A écouter M. Barro, sur les 13 postes pluviométriques suivis dans la région, six présentent un déficit à la date du 20 juillet 2025, tandis que sept autres zones enregistrent un excédent. « Globalement, la situation est satisfaisante, mais nous restons vigilants », rassure-t-il. Le chef de Zone d’appui technique (ZAT) de Gaoua, Moussa Ouattara, ne cache pas sa satisfaction : « Partout où je suis passé, les cultures ont bonne physionomie. On peut espérer atteindre l’autosuffisance alimentaire si cette tendance se maintient ». 

Pour réussir la campagne, l’Etat accompagne les producteurs en intrants. En effet, le gouvernement a revu à la hausse les dotations en intrants agricoles dans la région avec 2 965 tonnes de NPK (+54 %), 1 275 tonnes d’urée (+66 %), 200 tonnes de fumure organique (+122%) et 874 tonnes de semences (+77 %). La région vise pour cette campagne : 441 307 tonnes de céréales (blé, maïs, riz, mil, sorgho blanc et rouge), 81 094 tonnes de cultures de rente (arachide, sésame, soja), 79 542 tonnes de cultures vivrières (igname, patate, niébé), 2 528 tonnes de cultures maraîchères (aubergine, chou, laitue, oignon, tomate…). 

Des objectifs de production ambitieux

Le riz, culture stratégique dans la région, bénéficie d’une attention particulière. Au dire de M. Barro, cette année, 1 400 hectares de bas-fonds ont été aménagés, dépassant l’objectif initial de 1 300 hectares. « Chaque parcelle est suivie par un encadreur dédié, surnommé « agent bas-fond », chargé d’un appui technique quotidien », poursuit-il. A la date du 20 juillet, près de 2 998 hectares, toutes spéculations confondues, avaient déjà été labourés pour le compte de la région du Djôrô. « Les travaux se poursuivent et les superficies cultivées devraient encore augmenter », fait savoir Aboudou Barro. A cela s’ajoutent, 559 champs-écoles et parcelles de démonstration pour améliorer les pratiques culturales. Le directeur régional chargé de l’Agriculture insiste sur la coordination entre producteurs et services techniques déconcentrés. « Il faut privilégier une approche ascendante en cas de difficultés, en passant par les agents sur le terrain. Cela évite les malentendus et améliore notre efficacité », recommande-t-il. Il alerte sur les menaces phytosanitaires, notamment la chenille légionnaire et dénoncent le mauvais usage des pesticides, souvent appliqués sans protection, mettant en danger leur santé et l’environnement. Par ailleurs, le directeur régional salue la mobilisation des acteurs sur le terrain. « Les producteurs ont compris le message du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et du ministre chargé de l’Agriculture, le commandant Ismaël Sombié. Grâce à cette mobilisation, nous pourrons atteindre les objectifs de production », laisse-t-il entendre. Malgré les défis, la campagne agricole 2025-2026 s’annonce sous de bons auspices dans la région du Djôrô, selon lui. Avec l’engagement des producteurs, l’appui des autorités et une météo relativement clémente, l’autosuffisance alimentaire semble à portée de main, conclut Aboudou Barro.

Boudayinga J-M THIENON

 

 

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