
Le ministère de la Santé a lancé officiellement le mois d’Octobre rose, mercredi 1er octobre 2025, à Tanghin Dassouri. Cette année, ce mois dédié à la lutte contre le cancer du sein est célébré au Burkina sur le thème : « Pour zéro décès par cancer du sein, à chaque femme sa mammographie ».
En 2022, selon les données de l’Observatoire mondial de lutte contre le cancer, 1 300 cas de cancers de sein ont été dénombrés au Burkina Faso. Ces statistiques font de cette maladie aux yeux du ministre de la Santé, Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, un problème majeur de santé publique. Pour y pallier, son département est en ordre de bataille. A l’occasion du mois d’octobre rose, le ministère a lancé officiellement une campagne de sensibilisation aux cancers féminins, mercredi 1er octobre 2025, à Tanghin Dassouri.
Sur les 1 300 cas de cancers, le ministre Kargougou a déploré 800 décès soit 3 décès par cancers du sein par jour. Il a aussi précisé que 50% de ces décès surviennent pendant l’année du diagnostic, en raison du caractère tardif du diagnostic. Et pourtant,
a-t-il poursuivi, les cancers féminins tels que celui du sein et du col de l’utérus sont curables pourvu que le diagnostic soit fait précocement. Voilà pourquoi le ministre Kargougou a relevé l’intérêt de multiplier les efforts afin de lutter efficacement contre la maladie. De son avis, la commémoration d’Octobre rose offre l’opportunité à son département d’intensifier les actions de sensibilisation et de dépistage précoce.
« Pour cette campagne, nous avons pour objectif de réaliser 6 000 éco-mammographies gratuites au profit des femmes des milieux urbain et rural, de dépister plus de 100 000 cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus et d’apporter un traitement
in situ lorsque nous enre-gistrons des cas de légions précancéreuses », a-t-il soutenu.
Les efforts du gouvernement salués

Le ministère entend aussi au cours de ce mois sensibiliser deux millions de femmes aux cancers féminins et de faire en sorte qu’environ un million de femmes sachent s’auto-examiner le sein pour dépister des éventuelles anomalies. Robert Lucien Jean-Claude Kargougou s’est dit convaincu que ces objectifs seront atteints grâce à l’utilisation des cliniques mobiles offertes par le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.
Abondant dans le même sens, le Coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer, Pr Nayi Zongo, a assuré que grâce à l’avènement des cliniques mobiles en 2024, le ministère de la Santé a pu dépister plus de 105 000 femmes en ce qui concernent les légions cancéreuses et plus de 15 000 femmes pour le cancer du sein par éco-mammographie. « Quand on regarde ces chiffres on se rend compte que durant les deux années précédentes, nous n’avons pas eu autant de résultats.
Cela veut dire que les cliniques mobiles sont un vrai coup de pousse pour accélérer les campagnes de dépistages et l’adhésion des femmes au dépistage au cancer du sein et aux légions précancéreuses », s’est-il réjoui. M. Zongo a, par ailleurs, souligné que les femmes n’auront pas à débourser de l’argent pour se faire dépister ni pour se faire traiter des légions pré cancéreuses du col de l’utérus qui seront détectées. D’où son invite aux femmes à se mobiliser sur l’ensemble du territoire national, car le dépistage précoce permet d’épargner des vies.
Le représentant-résident adjoint du Fonds des Nations unies (UNFPA) au Burkina, Kenneth Ehouzou, a salué les efforts de gouvernement dans la lutte contre le fléau. Il a, en outre, réitéré le soutien de l’UNFPA à l’initiative qui encourage les femmes à se faire dépister pour prévenir le cancer du sein et celui du col de l’utérus. La campagne a aussi été saluée par les femmes de Tanghin Dassouri, notamment par Solange Sawadogo, qui y voit une opportunité à saisir au regard de sa gratuité.
Abdoulaye BALBONE