
Le Centre d’arbitrage, des médiations et des conciliations de Ouagadougou a clôturé son colloque international, tenu sur le thème « Le CAMC-O, 20 ans de pratique d’arbitrage et de médiation : bilan et perspectives », vendredi 21 novembre 2025, à Ouagadougou.
Les rideaux du colloque international organisé à l’occasion des 20 ans du Centre d’arbitrage, des médiations et des conciliations de Ouagadougou (CAMC-O) sont tombés, vendredi 21 novembre dernier, dans la capitale burkinabè. Pendant 48 heures, les participants venus du Burkina et de la sous-région ont muri la réflexion sur le thème « La CAMC-O, 20 ans de pratique d’arbitrage et de médiation : bilan et perspectives ». Aux termes des deux jours d’échanges, cinq recommandations ont été formulées.
Il s’agit de coordonner efficacement les interventions des acteurs dans la promotion des Modes alternatifs de règlement de litiges (MARL), de consacrer la médiation judicaire dans les textes de lois relatifs aux procédures contentieuses au regard de son adaptabilité à tous types de litiges. Les trois autres recommandations concernent la création d’un réseau de centre africain afin d’instituer un cadre de concertation, la mise en place d’un dispositif de formation professionnalisant et crédible des acteurs et la mise en place d’un fonds de financement pour soutenir les parties.
Le secrétaire permanant du CAMC-O, Drissa Coulibaly, a relevé que la question de la formation des arbitres et des médiateurs est importante, car elle permettra de faire en sorte que le centre soit davantage fréquenté. Le conseiller technique, Seydou Ilboudo, au nom du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, patron de l’évènement, a salué les acquis du CAMC-O en deux décennies d’activités, notamment l’intérêt que les milieux d’affaires portent aux MARL promus par le centre.
A travers les travaux du colloque, a poursuivi M. Ilboudo, nous avons constaté que les modes alternatifs de résolution des litiges constituent de puissants leviers pour l’établissement d’un climat de confiance dans le milieu des affaires. Voilà pourquoi, il s’est réjoui que la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ait fait œuvre utile, sous l’impulsion du ministère en charge du commerce, en créant ce bel outil d’amélioration du climat des affaires.
Une synergie d’actions
Le représentant du ministre chargé du Commerce a souligné, également, que les échanges ont permis de faire ressortir les défis de l’efficacité des modes alternatifs de règlement des litiges, ainsi que les perspectives de leur développement au Burkina Faso et dans l’espace de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
« De ce colloque, l’on retient l’impérieuse nécessité de travailler dans une synergie d’actions pour un plus grand ancrage des modes alternatifs de règlement des litiges dans les systèmes judiciaires de nos Etats », a-t-il confié.
Il a, par ailleurs, rassuré que la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, restera engagée auprès du CAMC-O afin de donner suite aux recommandations formulées par le colloque. Au cours de cette rencontre, les initiateurs ont organisé un concours interuniversitaire pour susciter auprès des étudiants, un intérêt pour la médiation dans le monde des affaires.
Parmi les 9 universités en compétition, l’Université Thomas-Sankara (UTS) se hisse sur la plus haute marche du podium suivi de l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO). Ainsi l’UTS a reçu un trophée, un certificat et un chèque de 500 000 F CFA. La vice-championne, l’UCAO a reçu un chèque de
250 000 F CFA. Les deux universités ont également reçu des bons de stages de 5 mois offerts par le Barreau. Les meilleurs plaideurs, Ismaël Eliel Sawadogo de l’UTS et Esther Koné de l’UCAO ont par ailleurs reçu chacun la somme de 100 000 F CFA.
A l’occasion, le secrétaire permanent du CAMC-O a dressé le bilan des activités après deux décennies. Ce sont 698 dossiers traités dont 313 requêtes en arbitrage et 385 en médiation, a-t-il indiqué. Il a soutenu que sa structure bénéficie d’une légitimité des pouvoirs publics et des acteurs judicaires car, elle contribue à établir la confiance entre les hommes d’affaires au niveau local et national au Burkina et leurs partenaires à l’étranger.
Abdoulaye BALBONE





