
La Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (CN-AES) a tenu, jeudi 30 octobre 2025, à Manga, dans le Nazinon, une conférence publique régionale pour permettre une meilleure appropriation de la vision des trois chefs d’Etat de l’espace confédéral.
Les conférences publiques régionales sur l’ancrage de la Confédération des Etats du Sahel (AES) se poursuivent. Après les étapes de Ziniaré, Dori et Kaya, celle de Manga, dans la région du Nazinon, s’est tenue, jeudi 30 octobre 2025. Elle a été animée par le président de la Commission nationale de la Confédération AES (CN-AES), Bassolma Bazié.
Il avait à ses côtés, le vice-président de l’institution chargé des questions de développement, Adama Siguiré et le secrétaire général, Mohamed Sawadogo. M. Bazié, dans son intervention, a d’abord retracé un passé peu reluisant de l’histoire politique du Burkina Faso, notamment ses relations avec les puissances occidentales. Ensuite, il a abordé le combat pour la conquête de la souveraineté en cours dans l’espace AES et enfin les missions de la CN-AES.
Pour le premier point, Bassolma Bazié a indiqué que les indépendances accordées aux Etats du Sahel dans les années 1960 étaient formelles. C’est pour cette raison, a-t-il soutenu, qu’au lendemain des indépendances, plusieurs accords secrets ont été signés entre la France et ses colonies. Il a, entre autres, noté l’obligation pour les colonies françaises d’utiliser le franc CFA et de s’aligner derrière la France en cas de guerre ou de crise mondiale. Pour être politiquement autonome, le conférencier a proposé une Constitution qui prend en compte les aspirations réelles du peuple.
En ce qui concerne la lutte pour la conquête de la souveraineté en cours dans l’espace AES, le président de la CN-AES, a insisté que l’on ne peut pas s’engager dans une telle bataille et croire que « c’est de l’amusement ». Pour lui, les pays qui ont conquis leur souveraineté et qui continuent de se battre ont réussi à construire un socle solide de résistance dans le temps.
S’agissant des missions de la CN-AES, elles sont au nombre de huit, à en croire Bassolma Bazié. Il a cité entre autres, la mise en œuvre des décisions prises par le Conseil des chefs d’Etat, l’élaboration d’un plan de communication avec les structures de communication nationale et confédérale et de faire en sorte que les trois commissions, notamment celles du Mali, du Niger et du Burkina puissent travailler en tandem afin d’évoluer de façon harmonieuse.
Il a ajouté que la Commission doit aller auprès des communautés pour leur expliquer l’ensemble des décisions prises par les trois chefs d’Etat afin qu’elles puissent comprendre et s’en approprier. « La lutte pour la conquête de notre souveraineté politique, économique, culturelle et sécuritaire ne pourrait aboutir sans l’implication des masses », a-t-il souligné.
Etre des relais
La gouverneure du Nazinon, Yvette Nacoulma a, pour l’occasion, salué l’heureuse initiative de la conférence régionale. Selon elle, la vision audacieuse et partagée des trois présidents de l’AES continue de retentir au-delà de l’espace confédéral. Mme Nacoulma a fait savoir qu’à l’instar des autres régions du pays, les vaillantes populations du Nazinon ont marqué leur adhésion totale à l’AES. « Elles s’en sont appropriées. Et de nos jours, elles se sont hissées au rang de défenseurs et de bâtisseurs, prêts à œuvrer pour un Sahel stable, sécurisé et prospère », a-t-elle laissé entendre.
Yvette Nacoulma a poursuivi que cette conférence publique vient renforcer la dynamique de la mobilisation sociale spontanée déjà constatée autour de la vision des trois chefs d’Etat de l’AES. Elle a donc exhorté l’ensemble des composantes socio-professionnelles et les communautés de la région à s’approprier le message et à être des relais sûrs, chargés de diffuser l’information juste sur l’AES. « Nous avons reçu un bel enseignement, un message qui nous a éduqués », s’est réjouie la gouverneure. Sia Jacob, participant à la conférence, a dit être édifié par les communications. « Nous sommes très fièrs des paroles du président de la CN-AES. Cela va nous encourager à aller plus de l’avant pour que notre confédération puisse réussir car si nous échouons, nous allons répondre tous devant l’histoire », a-t-il lancé. Pour M. Sia, cette conférence va permettre aux populations d’être des acteurs engagés et déterminés pour mener le combat de la révolution.
Noufou SAWADOGO
Stéphanie KABRE
(Stagiaire)























