Déficit énergétique : Plus de 48 milliards FCFA de pertes en 2018

La présidente de l’ARSE, Mariam Nikiéma : «Le nombre de déclenchements généraux ou black-out est passé de 46 en 2017 à 39 en 2018».

L’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) a présenté son rapport d’activités 2018 aux hommes de médias, le mercredi 8 janvier 2020, au cours d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.

Après avoir remis le rapport d’activités 2018 de son institution au Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, le 31 décembre dernier, la présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE), Mariam Nikiéma a dévoilé son contenu aux hommes de médias, le mercredi 8 janvier 2020, à Ouagadougou. L’examen de projets de lois sur le secteur de l’énergie, des démarches pour le règlement du litige entre la coopérative d’électricité de Solenzo dans les Banwa et la mairie de ladite localité, le contrôle des activités de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) et de plusieurs Coopératives d’électricité (COOPEL) sont, entre autres, les activités menées par l’ARSE en 2018.

Le rapport dévoile que le secteur a connu une évolution globale énergétique de 6,7% et une hausse des ventes d’énergie par rapport à l’année précédente. 47 037 clients ont été raccordés au réseau électrique dont 41 340 par la SONABEL et 5 718 abonnés dans les zones rurales sous le contrôle de l’Agence burkinabè d’électrification rurale (ABER). Aussi, le réseau de transport de l’électricité s’est allongé avec la mise en service de la ligne 225 kV Bolgatanga-Ouagadougou. Toutefois, madame Nikiéma a souligné qu’il n’y a pas eu de renforcement du parc de production. De plus, la qualité du service s’est dégradée avec 48 GWh d’énergie non distribuée contre 30 en 2017, faisant ainsi passer le temps moyen de coupure de 155 à 233 heures.

«Cela représente une perte d’environ 4,8 milliards FCFA pour la SONABEL et plus de 48 milliards FCFA pour l’économie nationale», a-t-elle regretté. Au titre des faiblesses constatées dans le secteur, le rapport indique le manque de professionnalisme des COOPEL, l’insuffisance des investissements, l’absence de réserve de production, la forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, le coût élevé du kWh d’origine thermique diésel qui influence négativement la compétitivité des entreprises et la faible valorisation des ressources énergétiques endogènes. Que faut-il faire pour remédier à cette situation ? En réponse, Mariam Nikiéma a soutenu que le gouvernement doit concéder plus de moyens au secteur, notamment aux COOPEL et miser sur l’énergie solaire.

Aussi, la SONABEL devra procéder à une séparation comptable des activités de production, de transport et de distribution d’électricité comme le stipule la nouvelle législation pour plus d’efficacité. Pour une meilleure régulation et transparence dans le secteur, madame Nikiéma a souligné que l’Etat doit accélérer l’adoption des textes d’application de la loi n°014-2017/AN du 20 avril 2017 portant règlementation générale du secteur de l’énergie, concéder à l’ARSE le pouvoir de fixation des tarifs d’électricité, celui d’autorité concédant des titres dévolus jusqu’à présent au ministre de l’Energie. De même, elle a invité les opérateurs d’électricité, notamment la SONABEL à s’acquitter, comme il se doit, de la redevance instaurée par la loi portant règlementation générale du secteur de l’énergie pour le financement de l’ARSE. Ce, a-t-elle soutenu, car l’institution manque de moyens pour mener à bien ses missions.

Eliane SOME
elianesome4@gmail.com

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