
Le ministère de l’Economie et des Finances a organisé un atelier national de validation d’un guide de contrôle de gestion des finances publiques dans l’administration publique, le jeudi 9 octobre 2025, à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le secrétaire général dudit département, Vieux Abdoul Rachid Soulama.
Connu comme un bon élève dans l’internalisation des réformes communautaires et de gestion performante des finances publiques, le Burkina veut continuer à élever ses standards en matière d’efficacité budgétaire. Dans cet objectif, le Ministère de l’économie et des finances (MEF), en collaboration avec le ministère en charge de la Fonction publique, a entamé depuis 2024, l’élaboration d’un guide de contrôle de gestion dans l’administration publique. La validation dudit guide a fait l’objet d’un atelier national, le jeudi 9 octobre 2025, à Ouagadougou.
Selon le secrétaire général du MEF, Vieux Abdoul Rachid Soulama, l’élaboration de ce document s’inscrit en droite ligne des réformes engagées par le gouvernement en vue d’orienter la gestion budgétaire vers la satisfaction des besoins prioritaires des populations et d’impulser plus de transparence dans la gestion des finances publiques. Et l’opérationnalisation de ces réformes consacrée par l’adoption en 2015 de la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) s’effectue de manière progressive et perceptible depuis le 1er janvier 2017, sur le plan technique et au niveau des acteurs du processus budgétaire.
« Depuis 2017, notre pays a basculé dans la gestion budgétaire axée sur les résultats qui a pour finalité de faire de la gestion budgétaire un véritable outil de développement, et qu’à la fin de chaque exercice budgétaire, il soit possible de montrer les résultats atteints, de les évaluer, de faire le point des difficultés et de pouvoir relancer la gestion budgétaire suivante », a-t-il expliqué. Malheureusement, les résultats attendus en termes d’analyse, de suivi et d’évaluation des résultats et des coûts des interventions tardent à s’afficher.
« Au regard des conclusions des différents rapports d’évaluation de la mise en œuvre de la réforme, cette situation tire en partie son explication, du retard accusé dans la mise en place des outils de contrôle de gestion et de contrôle interne. C’est fort de ce constat, que des réflexions ont été engagées par les deux départements ministériels en charge de la coordination de la réforme », a-t-il fait savoir.
Mesurer l’impact des allocations budgétaires

budgétaires sur les populations.
Ce présent guide vise donc, a-t-il ajouté, à introduire dans l’administration publique tant centrale que déconcentrée, la culture de la performance dans toutes les composantes du processus budgétaire. Il s’agit de la phase de la planification et de la budgétisation, de suivi de l’exécution du budget tout au long de l’année, du bilan à l’issue de l’exercice (reddition des comptes), avec des outils axés sur la performance et adaptés à chaque phase conçus pour permettre à chaque acteur d’assurer ses tâches.
« Le contrôle de gestion, vecteur de la performance du secteur privé s’est transposé dans le secteur public au regard des enjeux liés à l’utilisation des ressources publiques et pour répondre à la recherche de l’efficience et l’efficacité dans la gestion des dépenses publiques », a souligné M. Soulama. Ce contrôle de gestion a pour fondement juridique la LOLF, à travers son article 15 qui dispose que « sur la base des objectifs généraux fixés par le ministre sectoriel, le responsable de programme détermine les objectifs spécifiques, affecte les moyens et contrôle les résultats des services chargés de la mise en œuvre du programme. Il s’assure du respect des dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion ».
Pour ce faire, ce guide montre la démarche en matière de gestion axée sur les résultats, comment les responsables de programmes chargés de piloter la performance doivent effectuer le contrôle, assurer la coordination pour qu’à la fin, l’évaluation puisse se faire de façon objective et permettre d’exposer les coûts des résultats des actions. De manière concrète, ce document va permettre de mesurer l’impact des allocations budgétaires sur les populations, a confié le directeur des réformes budgétaires, René Tassembedo.
Son adoption va permettre au Burkina Faso de renforcer son statut de bon élève dans l’implémentation des réformes communautaires, car ce guide de contrôle de gestion est l
’outil manquant dans le dispositif de pilotage des finances publiques dans la plupart des Etats membres de l’UEMOA, a-t-il indiqué.
Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com