Appelé à comparaître le 13 octobre prochain,devant le Tribunal de première instance de Paris, pour connaître la date de son incarcération suite à sa condamnation à 5 ans de prison ferme dans l’affaire dite des financements libyens, l’ex-Président français, Nicolas Sarkozy, est définitivement couvert d’opprobre après cette sentence qui est la première prononcée à l’encontre d’un ancien président de la République.
Dans le même temps, Ziad Takiéddine, l’homme de l’ombre dans les transactions france-africaines et franco-arabes occultes mourrait à Beyrouth le 23 septembre. Cela ajoute un peu plus au mélodrame qui se joue sous nos yeux, lui qui était un pion important et un témoin capital dans cet épisode de la vie politique française qui n’a pas fini de dérouler tous ses fils. Nicolas Sarkozy a en effet promis de se battre jusqu’à son dernier souffle pour prouver son innocence, et, dans le feuilleton politico-judiciaire qui commence, nul ne peut savoir quels en seront les dégâts collatéraux dans la mesure où « Sarko » n’acceptera pas de tomber seul.
Ce n’est un secret pour personne que les financements dits occultes des campagnes des politiciens français par les roitelets africains sont monnaie courante depuis les « pères fondateurs » du réseau que sont l’Africain de De Gaulle, Jacques Foccart et les premiers chefs d’Etat de l’espace francophone africain. Depuis, beaucoup de F CFA ont « immigré » sans tambour ni trompette entre la puissance tutélaire et ses « obligés ».
Ayant été Président de la République et donc premier magistrat et premier flic de France, Sarkozy sait qui a fait quoi dans cette mare aux canards qui aurait des allures très nauséabondes, s’il lui arrivait d’y jeter un pavé. Cela explique les menaces à peine voilées qu’il a adressées à qui de droit qu’il invite incidemment à mettre fin à cette « accélération judiciaire » qui pourrait enterrer définitivement une classe politique qui peine à sortir le pays de l’ornière.
En attendant, revenons au Guide libyen Mouammar Kadhafi pour dire qu’il tient là une revanche posthume vis-à-vis de son bourreau qui a « vendu » l’idée d’un Printemps libyen à une coalition de pays occidentaux pour faire taire Khadafi qui menaçait de ramener en surface le « deal » avec Sarkozy qui lui a permis de planter sa tente bédouine en plein cœur des quartiers huppés de Paris pour y boire son lait de chamelle.
Un privilège que Sarkozy ne pouvait offrir qu’à un hôte de marque au vu de la réglementation en vigueur sur l’occupation de l’espace municipal parisien. Un ami devenu encombrant et traité avec la dernière vigueur avec les bouleversements géostratégiques et sécuritaires que l’on sait. Comme quoi, la justice immanente est souvent la meilleure, aussi lente puisse-t-elle être.
Boubakar SY