Patrimoine culturel burkinabè et mondial: des journalistes outillés

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, le lundi 3 juin 2019 à Ouagadougou, une session de formation sur le patrimoine culturel burkinabè et mondial à l’intention d’une vingtaine d’hommes et femmes de médias.

Les Etats-parties, selon l’article 27 de la Convention de 1972 de l’UNESCO, doivent, par des programmes d’éducation et d’information, renforcer le respect et l’attachement de leurs peuples au patrimoine culturel et naturel. C’est dans cette optique que le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), à travers la Direction générale du patrimoine culturel (DGPC), a initié le lundi 3 juin 2019 à Ouagadougou un atelier de formation sur le patrimoine burkinabè et mondial au profit des journalistes culturels. «Les hommes et femmes de médias sont des relais incontournables dans la communication sur les biens culturels de notre patrimoine national. Cette rencontre vise donc à mettre à leur disposition des éléments d’informations sur ce sujet», a indiqué le secrétaire général du MCAT, Dr Lassina Simporé.
Notre objectif, grâce à la contribution des professionnels des médias, a-t-il poursuivi, est de sensibiliser les Burkinabè à l’importance et à la protection de notre patrimoine culturel. «Nous devons les amener à connaître et à aimer nos sites touristiques, à susciter en eux l’amour du tourisme», a soutenu Dr Simporé. Après les Ruines de Loropéni, le complexe W-Arly-Pendjari, le Burkina Faso est candidat, cette année, pour l’inscription sur la liste du patrimoine mondial d’un 3e bien culturel à savoir les sites de la métallurgie ancienne de réduction du fer (Ronguin, Tiwèga, Yamane, Kindbo et Douroula), construits 800 ans avant Jésus-Christ. Ce dossier, a annoncé le premier responsable de la DGPC, Vincent Sédégo, sera défendu à la 43e session du comité du patrimoine qui se tiendra du 30 juin au 10 juillet 2019 à Bakou, en Azerbaïdjan. «Généralités sur le patrimoine culturel» et «Connaissances sur le patrimoine mondial» ont été les deux panels présentés aux participants. La première communication a été donnée par M. Sédégo. «Le patrimoine culturel est l’ensemble des biens matériels et immatériels qui, pour les communautés, portent des messages et des valeurs, et qu’elles choisissent de protéger et de transmettre aux générations futures», a-t-il défini.
A l’entendre, les sites, monuments, biens ethnographiques, œuvres architecturales, œuvres d’art, traditions et expressions orales, et la langue entrent dans cette catégorie.
Le patrimoine culturel dit «matériel», a-t-il précisé, est constitué des paysages «construits», de l’architecture et de l’urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements forestiers, d’objets d’art et mobiliers et du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, etc.).

Une valeur universelle extraordinaire

Quant au patrimoine culturel immatériel, il peut revêtir, a-t-il expliqué, différentes formes (traditions et expressions orales, arts du spectacle, pratiques sociales, rites et évènements festifs, connaissances pratiques concernant la nature et l’univers, artisanat traditionnel). Le second exposé a été livré par Dr Lassina Simporé, par ailleurs archéologue de formation. Le patrimoine mondial, a-t-il soutenu, est une appellation attribuée à des lieux ou à des biens, situés à travers le monde, possédant une valeur universelle extraordinaire ou exceptionnelle. «Ils sont à ce titre inscrits sur la liste du patrimoine mondial afin d’être protégés pour que les générations futures puissent encore les apprécier à leur tour», a déclaré le gestionnaire de patrimoine culturel immobilier. En outre, l’inscription d’un bien sur la «prestigieuse» liste du patrimoine mondial de l’UNESCO comporte, a-t-il fait savoir, de nombreux avantages pour le pays concerné. Il s’agit, entre autres, de l’opportunité de développement de la région, la poursuite des recherches scientifiques sur le site, la protection du site et l’assistance technique et financière du comité du patrimoine mondial afin de soutenir les activités de préservation. De plus, c’est un honneur, pour toute nation, a souligné Dr Simporé, de voir une partie de son héritage culturel reconnu par le monde entier. Cette distinction implique, toutefois, à ses dires, des devoirs. Le pays élu doit, en effet, s’engager, a-t-il dit, à entretenir et gérer le site, l’édifice ou le milieu, de manière à le conserver intact pour les générations futures. La session de formation a été suivie de discussion et un jeu de questions réponses. Comment inscrire un bien sur la liste du patrimoine mondial ? Cette démarche, a-t-il répondu, nécessite de passer d’abord par la liste indicative de l’UNESCO, puis par cinq étapes : l’Etat-partie (choisit le site prioritaire), le centre du patrimoine mondial (vérifie la conformité technique et administrative du dossier, les organisations consultatives (envoient un expert pour évaluer le site et remettre un rapport), le comité du patrimoine mondial (décide d’inscrire, ou de ne pas inscrire, de renvoyer ou de différer l’inscription) et l’Etat-partie (conservation et suivi).

W. Aubin NANA

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