Plan communal de développement: ARFA plaide pour la prise en compte de l’agroécologie

Les autorités communales de Kaya ont été éclairées sur l’agroécologie.

L’association pour la recherche et la formation en agro-écologie, en partenariat avec le Conseil national de l’agriculture biologique, sous le bras financier de l’ONG OXFAM, a mené, le mercredi 12 novembre 2025 à Kaya, un plaidoyer auprès de la Délégation spéciale de la commune de Kaya pour la prise en compte de l’agroécologie dans son Plan communal de développement.

 Depuis le 11 novembre dernier, l’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (ARFA) a entamé une tournée de plaidoyer auprès de certaines Délégations spéciales (DS) du Burkina pour l’intégration de l’agroécologie dans leurs Plans communaux de développement (PCD).

Ainsi, après les autorités communales de Kombissiri (11 novembre), c’est autour de celles de Kaya d’échanger des responsables de l’ARFA, dans la soirée du mercredi 12 novembre 2025, après une visite-terrain réalisée dans la matinée pour découvrir les réalisations faites par les communautés à travers l’approche agroécologique.

A l’issue de cette visite-terrain, place aux échanges de plaidoyer marqués par une projection de deux capsules de vidéos dont l’une aborde les impacts négatifs de l’utilisation des engrais chimiques et pesticides sur la santé humaine et animale et l’environnement.

Par contre, la deuxième vidéo décrit un modèle d’agriculture qui préserve la santé des populations, des animaux, de la biodiversité et l’environnement avec l’utilisation des engrais bio : l’agroécologie.

A l’issue des échanges sur ces deux capsules, une troisième communication portant sur une note de plaidoyer intitulée : faire de l’agroécologie un levier de développement communal de Kaya.

Structuré en trois parties, la communication aborde le contexte en termes de difficultés d’accès aux produits agricoles liées entre autres, aux changements climatiques et à la variabilité des pluies, à la crise sécuritaire entrainant une pression foncière et à la dégradation des sols liée à l’érosion et à l’utilisation des pesticides.

La PDS de Kaya, Solange Kima/Minoungou a promis prendre en compte l’agroécologie dans le PCD de sa commune.

La deuxième partie concerne le plaidoyer de mise en place de l’agroécologie avec ses bienfaits dans plusieurs plans. Ainsi, dans le plan économique, la pratique de l’agroécologie réduit les coûts liés aux produits chimiques.

Sur le plan social, elle favorise la création d’emplois locaux pour les jeunes et femmes alors que dans le domaine sanitaire, l’agroécologie réduit l’exposition chimique, encourage une alimentation saine et diversifiée et participe à l’amélioration de la santé publique.

Sur le plan environnemental, cette pratique agricole bio préserve la fertilité des sols, protège la biodiversité et lutte contre le changement climatique.

Sur le plan de la politique locale et institutionnelle, intégrer l’agroécologie dans les PCD assure la cohérence avec les priorités nationales, notamment l’offensive agrosylvopastorale et halieutique, l’atteinte de la souveraineté alimentaire.

Le dernier point porte sur les recommandations comme actions prioritaires. Il s’agit, entre autres, d’adopter une résolution communale, de former les producteurs sur l’agroécologie, de promouvoir les périmètres maraichers et des fermes agroécologiques, d’appuyer la mise en œuvre d’un marché dédié aux produits agroécologiques et d’encourager le maraichage écologique de concessions.

Parmi les recommandations, figurent également l’appui de la production et de la valorisation du compost et de l’engrais bio, la mise en place d’un budget communal orienté en faveur de l’agroécologie et le développement de l’agroforesterie et la restauration des terres dégradées.

A l’issue des échanges, les organisateurs tirent, d’ores et déjà, des motifs de satisfactions. « Nous sommes très satisfaits des échanges avec la délégation spéciale qui promet la prise en compte de l’agroécologie dans son PCD », s’est réjoui le chargé de programme de l’ARFA, Kassoum Zoré. De ce fait, il a pris l’engagement de son association à accompagner la commune de Kaya pour la mise en œuvre des actions de sensibilisation à grande échelle sur l’agroécologie.

La présidente de la Délégation spéciale (PDS) de Kaya, Solange Kima/Minoungou a indiqué que l’agroécologie était déjà inscrite dans le PCD de sa commune. « Ce plaidoyer est venu encore nous éclairer sur tous les avantages liés à l’agroécologie. Et cette pratique répond à l’initiative présidentielle et l’offensive agrosylvopastorale et halieutique. Nous avons aussi prévu de former les jeunes et femmes dans la fabrication du compost et des biopesticides. Dans notre PCD, nous allons prendre en compte des actions de sensibilisation à grande échelle sur l’agroécologie », a promis la PDS de Kaya. DE ce fait, elle a invité ARFA à plaider auprès des partenaires pour soutenir la commune dans ses actions bioécologiques et pour la réalisation d’une ferme agroécologique à Kaya.

A entendre le chargé de programme de l’ARFA, ce plaidoyer touchera trois autres délégations spéciales après Kombissiri et Kaya, à savoir Kongoussi (13 novembre), Banfora (25 novembre) et Niankologo (26 novembre).

Cette tournée, selon Kassoum Zoré, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la transition agroécologique par les OSC en Afrique de l’Ouest (APAESC-AO) mené au Burkina Faso par son association et le Conseil national de l’agriculture biologique (CNABio), avec l’appui financier de l’ONG OXFAM.

Emil Abdoul Razak SEGDA

Segda9emil@gmail.com

 

 

 

 

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