À l’occasion de la Fête du Roi des Belges, célébrée le 15 novembre, l’Ambassade du Royaume de Belgique au Burkina Faso met à l’honneur les femmes et les hommes qui incarnent la vitalité du partenariat entre les deux pays.
Cette célébration, symbole d’amitié et de solidarité, rappelle l’engagement constant de la
Belgique aux côtés du Burkina Faso dans le développement du
capital humain, à travers l’éducation, la formation professionnelle et la recherche
scientifique.
C’est dans cet esprit que le parcours du Professeur Halidou TINTO, figure emblématique
de la recherche africaine, illustre l’impact concret et durable de la coopération belgo-burkinabè lorsqu’elle mise sur le savoir, la persévérance et l’humain.
Une coopération qui transforme une vie et un pays
À Nanoro, au cœur de la région du Nando, le Professeur Halidou Tinto fait de la recherche scientifique un véritable levier de développement. Pharmacien et parasitologue de renommée mondiale, il dirige l’Unité de Recherche Clinique de Nanoro
(URCN), devenue un centre d’excellence reconnu bien au-delà des frontières nationales.
Son parcours illustre la fécondité d’une coopération internationale bien pensée : celle
d’un chercheur visionnaire et d’un partenariat solide entre le Burkina Faso et la Belgique.
Né en Côte d’Ivoire, formé au Burkina Faso, au Mali, au Danemark et en Belgique, le
Professeur Tinto débute sa carrière au Centre Muraz de Bobo-Dioulasso.
Il y bénéficie d’une première bourse de 45 jours offerte par l’Ambassade de Belgique pour un séjour à l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers, prolongé de 45 jours supplémentaires. Ce passage lui permet de publier son premier article scientifique et ouvre la voie à une bourse doctorale financée par la coopération belge.
Entre 2002 et 2006, il réalise son doctorat en sciences médicales à l’Université d’Anvers. Refusant une offre de postdoctorat aux États-Unis, il choisit de revenir au Burkina Faso, encouragé par un “re-entry grant” de la coopération belge. Ce soutien lui permet de créer l’URCN, aujourd’hui l’un des plus importants centres de recherche clinique en Afrique de l’Ouest, employant plus de 400 personnes.
« Si j’étais allé aux États-Unis, ces 400 emplois n’existeraient pas aujourd’hui », confie-t-il.
Au-delà de la recherche, l’impact est tangible : électrification du village, accès aux soins et dynamisme économique.
La coopération belge n’a pas seulement formé un chercheur d’exception ; elle a permis
l’émergence d’une génération de chercheurs burkinabè et la naissance d’un véritable
écosystème scientifique et social au cœur du pays.
Nanoro, un modèle de développement par la science
Le centre de Nanoro, fruit de la coopération belgo-burkinabè, joue un rôle majeur dans la lutte contre le paludisme. Sous la direction du Pr Tinto, des recherches de pointe y sont
menées sur les résistances du parasite et la mise au point de vaccins, dont le R21/Matrix-M
désormais administré aux enfants du Burkina Faso et d’Afrique.
« Qui d’autre doit proposer des solutions si ce n’est nous, les Africains ? » , interroge-t-il.
Convaincu que la recherche doit être menée en Afrique, pour l’Afrique, le Professeur Tinto a
fait de Nanoro un pôle scientifique d’excellence.
Grâce aux bourses et programmes de l’ARES et de la coopération belge, des dizaines de jeunes chercheurs burkinabè ont pu être formés en master et en doctorat
avant de revenir contribuer au développement du pays.
Un message fort pour la jeunesse et les partenaires
Le Professeur Tinto est une source d’inspiration pour la jeunesse africaine. Il prône la
patience, la rigueur et la maîtrise de l’anglais comme clés de réussite.
« J’ai totalisé 14 ans d’études après mon bac. Il faut de la
patience », confie-t-il.
S’adressant aux anciens boursiers de la coopération belge, il lance un appel vibrant :
« Revenez dans vos pays et essayez de créer des choses pour les générations futures. »
Pour lui, le développement du Burkina Faso passe avant tout par une appropriation nationale des enjeux de recherche et un investissement accru dans la
formation : « Il faut investir dans la formation, car sans formation,
on ne produit pas la connaissance nécessaire au développement. »
Une coopération qui mise sur l’humain
Le parcours du Professeur Halidou Tinto dépasse le cadre d’une réussite individuelle. Il symbolise la force d’un partenariat fondé sur la confiance, le respect mutuel et la
co-construction. En investissant dans la formation, la recherche et les talents, la coopération belgo-burkinabè démontre qu’un appui bien ciblé peut
transformer durablement des vies et des territoires.
Derrière chaque bourse, chaque projet et chaque opportunité de formation peut naître un leader, un bâtisseur, un pionnier du changement. Et parmi eux, le Professeur Halidou Tinto restera sans conteste l’une des figures emblématiques de la coopération
belge au Burkina Faso, un symbole d’excellence et d’espoir pour toute une génération.
Le Pr Halidou Tinto a obtenu plusieurs distinctions, dont le Prix d’excellence de la recherche
et de l’innovation de la Pharmacie d’Afrique (2025), le doctorat honoris causa de
l’UCLouvain et de la KU Leuven (2025), le Prix de la Fondation Al-Sumait du Koweït
(2025), ainsi que le Prix Nature’s 10 (2023) et le Prix du meilleur scientifique en sciences de la santé (2021).
Yamnoma Geoffroy ZONGO,
Communication Assistant,
Enabel Burkina Faso























