Présidentielle au Niger : Le sacre de Mohamed Bazoum

Le candidat du parti au pouvoir, Mohammed Bazoum, est sorti vainqueur de la présidentielle.

Selon les résultats provisoires du 2nd tour de la présidentielle nigérienne proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, arrive en tête avec 55,75% des voix devant son challenger Mahamane Ousmane qui a recueilli 44,25% des suffrages.

La formule de campagne « Saï Bazoum » qui signifie, entre autres, «Bazoum ou rien » ou « il nous faut Bazoum » aura eu son effet magique. Mohamed Bazoum, candidat du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) est le vainqueur de la présidentielle du 21 février 2021, face à son challenger, Mahamane Ousmane du Renouveau démocratique républicain (RDR-Tchanji). Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Issaka Souna, a proclamé les résultats provisoires du 2d tour de la présidentielle du dimanche 21 février 2021 lui conférant une avance sur son adversaire.

Les résultats de 259 communes sur les 266 que compte le Niger donnent Mohamed Bazoum en tête avec 2 millions 422 mille 477 voix contre 1 million 941 mille 615 pour Mahamane Ousmane. C’est avec beaucoup de confiance et d’engagement, que le dauphin du président sortant, Mahamadou Issoufou, qui avait devancé ses adversaires au 1er tour avec 39,33% des suffrages, a abordé le second round. En plus d’avoir mené une campagne marathon sur toute l’étendue du territoire nigérien, Bazoum a eu le soutien des candidats Seyni Oumarou et de Albadé Abouba, arrivés respectivement 3e et 4e au 1er tour de la présidentielle. La toute première alternance politique au Niger aura lieu en avril prochain entre deux compagnons de lutte et cofondateurs du PNDS dans les années 90.

Quel est le parcours du président élu ? Mohamed Bazoum a vu le jour en 1960 à Bilabrine dans la région de Diffa, à l’Est du Niger. Il rentre à l’école primaire en 1966 à Tesker et fréquente le lycée Amadou Kouran Daga de Zinder de 1976 à 1979 où il obtient son Baccalauréat A4. De 1979 à 1984, il se rend au Sénégal pour ses études académiques en philosophie à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Nanti d’une maîtrise en philosophie politique et morale et d’un DEA dans la même discipline, option Logique et épistémologie, Bazoum embrasse une carrière de professeur de lycée.

De professeur de lycée à président de la République

Son engagement sur la scène publique commence par le syndicalisme au sein du Syndicat national des enseignants du Niger (SNEN), puis dans l’Union syndicale des travailleurs du Niger (USTN). A la faveur de la naissance du multipartisme dans les années 90 dans bon nombre de pays africains, Mohamed Bazoum, l’actuel président Mahamadou Issoufou et d’autres camarades cofondent le PNDS-Tarraya. Orateur au franc-parler qui irrite certains, il se fera remarquer lors de la conférence nationale qui va inaugurer le processus démocratique au Niger.

Depuis, l’homme qui va présider aux destinées du Niger les cinq prochaines années, va peser sur l’échiquier politique de son pays. Il va s’opposer farouchement avec une coalition d’autres partis politiques à la confiscation de l’Etat de droit par des militaires en 1998. Démocrate et socialiste convaincu, Mohamed Bazoum a été avec 13 députés à l’initiative d’une motion de censure qui a emporté le gouvernement du Premier ministre, Hama Amadou, en 2007. Dans sa carrière politique, Mohamed Bazoum a été élu cinq fois député de la circonscription spéciale de Tesker dans la région de Zinder. Sous les deux mandats du président sortant, il a été le chef de la diplomatie nigérienne et de 2016 à novembre 2020, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses.

Le nouveau président du Niger est marié et père de quatre enfants. Polyglotte, il parle l’arabe, le haousa, le toubou, le kanuri, le français et l’anglais. Son choix au sein du PNDS pour être candidat à la présidentielle est inhérent à la grande confiance et à la fidélité entre lui et le chef de l’Etat sortant. Son programme politique, estimé à 13 000 milliards F CFA, met l’accent sur plusieurs domaines-clés dont la sécurité, le développement socioéconomique et la justice.

Karim BADOLO
(Depuis Niamey au Niger)

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