Remaniement ministériel : Des citoyens entre optimisme et scepticisme

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a effectué un remaniement ministériel qui a essentiellement touché les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité. Entre optimisme et scepticisme, des Burkinabè apprécient cette décision à travers le pays.

Boukarie Ouédraogo, président de l’Appel de Kaya: « Nous attendons le maçon au pied du mur »
« Nous avons constaté ce remaniement et nous disons et répétons que nous ne sommes pas contre un individu. Nous ne souhaitons que la sécurité. Pour le moment, nous ne pouvons pas dire si nous sommes satisfaits ou pas tant que nous ne voyons pas des actions concrètes sur le terrain. Il y a eu de nouvelles têtes au niveau des deux ministères en charge de la Défense et de la Sécurité. Seront-elles à la hauteur de nos attentes, en matière de sécurisation des populations et de leurs biens ? Nous émettons donc beaucoup de réserves et nous attendons le maçon au pied du mur. Si à l’issue de leurs actions, il n’y a pas de réaction ou d’amélioration, la population les interpellera. Par rapport à la manifestation des 3 et 4 juillet prochain, nous sommes toujours en discussion et c’est toujours loin ».


Abdoulaye Ouédraogo, professeur certifié des lycées et collèges (Kaya) : «Mettre de l’ordre dans la coordination des opérations »

« Nous avons apprécié ces changements à sa juste valeur dans la mesure où le message de la population lors des marches était clair. Il ne s’agit pas, une fois de plus, de changer les hommes mais de veiller au résultat. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, en tant que ministre en charge de la défense, ne devrait plus admettre que les égos et les corporations prennent le dessus sur la cohésion de nos Forces de défense et de sécurité (FDS). Nous le disons, parce que c’est la deuxième fois, qu’il prend la tête de ce ministère, mais la situation sécuritaire ne s’est jamais améliorée. Nous souhaitons donc qu’il puisse secouer sérieusement, afin de casser le couloir ou le centre du poil. Le président du Faso doit aussi comprendre qu’il y a un sérieux problème de coordination des opérations. Il faut qu’il mette de l’ordre dans la coordination des opérations. Le ministre de la Défense doit être regardant sur les actions à faire sinon les choses n’iront pas dans le sens que le peuple souhaite. Ce remaniement peut-t-il désamorcer la manifestation des 3 et 4 juillet prochain ? Je ne pourrai l’affirmer, mais je pense que l’opposition est dans son rôle de récupérer le mécontentement populaire contre le pouvoir actuel. Que l’opposition sursoit à sa marche, parce que le Président Roch a accédé à certaines de leurs exigences. C’est-à-dire le limogeage des ministres de la Sécurité et de la Défense. Mais si elle l’a maintient, c’est logique aussi ».


Christophe Bonkoungou, imprimeur (Ouagadou-gou): « C’est l’urgence qui a commandé le remaniement »

« C’est l’urgence qui a commandé le fait que le président du Faso ait jugé bon de faire ce remaniement. Il appartient à ceux qui ont été responsabilisés aux postes de la Défense nationale et de la Sécurité de revoir réellement les choses et surtout d’écouter le peuple. Les dirigeants ne peuvent pas gouverner sans le peuple. De même, le peuple ne peut pas aller de l’avant sans un gouvernement. Les deux font un ensemble et doivent regarder dans la même direction et je pense que la situation pourrait s’améliorer ».


Athanase Yaogo, employé de commerce (Ouagadougou) : « le président du Faso doit œuvrer à la cohésion des FDS »

« Le chef de l’Etat a écouté le peuple qui voulait un changement au niveau de la défense nationale et de la sécurité. Sur ce plan, je lui tire mon chapeau. Le fait aussi de prendre en charge lui-même la Défense nationale et de nommer un militaire comme ministre Délégué à ce poste est une bonne chose. Il y a un adage qui dit que c’est celui qui se trouve dans la maison qui connaît à quel niveau du toit l’eau coule. C’est ce ministre qui va faire tout le travail. Nous demandons au président du Faso de faire en sorte que la gendarmerie, la police et les militaires s’entendent. S’il y a une bonne communication entre ces corps, si la hiérarchie militaire s’entend, nous pensons que nos Forces de défense et de sécurité (FDS) peuvent lutter contre le terrorisme. Il faudrait aussi que le président se penche sur le sort des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en leur donnant les moyens nécessaires pour combattre les groupes terroristes car ils jouent un rôle important ».


Hamado Sawadogo, employé de commerce (Ouagadougou) : « La situation sécuritaire peut s’améliorer »

« Nous avons voulu le changement, nous l’avons obtenu. Nous attendons de voir l’évolution de la situation sécuritaire dans les jours à venir pour apprécier. Le nouveau ministre de la Sécurité est un spécialiste en la matière. De même le ministre délégué à la Défense nationale est également un expert. Je pense que la situation peut s’améliorer. Notre souhait est que la paix revienne au Burkina Faso ».


Diane Isabel Neya, institutrice dans le Centre-Sud : « Le changement était nécessaire »

« Le président du Faso ne devait pas prendre le poste du ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants. Il pouvait le confier à une personne qualifiée. La fonction du président du Faso est déjà une lourde responsabilité. Ajouter à cette tâche un deuxième poste sera encore difficile. Le changement était nécessaire, car la situation sécuritaire s’est dégradée. Les FDS même réclamaient ce changement. Nous espérons que cela va apporter la paix ».


Idrissa Gourounga, caissier (Ouagadougou) : « Le président doit poursuivre le nettoyage »

« Le changement est bien mais cela n’est pas suffisant. Le président n’a pas de problème, mais le souci réside au niveau de son entourage. Il faut responsabiliser les hommes qu’il faut à la place qui sied. De ce fait, il doit poursuivre le nettoyage. Nous avons besoin de paix. Tous ceux qui peuvent apporter leur soutien qu’ils le fassent.
Il faut qu’on taise nos querelles intestines et qu’on se dise la vérité. Avant, on pouvait voyager à 4 h du matin sans crainte, mais aujourd’hui nous voyageons la peur au ventre. Les attaques terroristes ont engendré de nombreux orphelins et de veuves. Que deviendront ces enfants ? ».


Rose Ouédraogo, agent d’assurance (Ouagadougou) : « Nous devons être vigilants »

« Il est encore tôt pour se prononcer sur le remaniement. En matière de sécurité, nous sommes tous concernés. Il ne s’agit pas de tout porter sur les épaules des membres du gouvernement. Nous, en tant que citoyens, nous devons être vigilants dans nos localités respectives et relayer les gestes suspects aux autorités compétentes. Nous demandons au gouvernement d’être à l’écoute du peuple. Il reste au président du Faso, de travailler en tandem avec son ministre délégué afin qu’on ait des actes concrets ».


Kalifa Kabré, coordonnateur régional des OSC du Centre-Sud : « Nous devons attaquer l’ennemi pour le déstabiliser»

« Nous attendions ce remaniement avec impatience. L’attaque de Solhan est venue mettre à nue les problèmes qui existaient au sein des ministères de la Défense et de la Sécurité. Et depuis lors, nous n’avons de cesse d’interpeller le gouvernement sur la question, parce que nous ne pouvons pas comprendre que malgré la présence de la base militaire à quelques kilomètres de Solhan l’attaque ait eu lieu et a fait autant de victimes. Après ce malheureux évènement, on sentait aussi une certaine passivité au niveau du gouvernement, parce qu’il a fallu deux semaines pour que le président s’adresse à la Nation et annonce des mesures fortes. En tant que société civile nous aurions voulu que cela se fasse dès le lendemain. Mais, c’est comme s’il a fallu la pression des OSC, de la presse et de l’opposition pour voir ces annonces. Néanmoins, nous nous réjouissons aujourd’hui de ce remaniement et nous attendons des nouveaux entrants qu’ils travaillent à résoudre les problèmes de gouvernance à l’interne puis à trouver les moyens nécessaires pour équiper les différentes unités d’intervention et les rendre plus opérationnelles. Nous attendons aussi d’eux et du gouvernement qu’on change notre stratégie d’intervention. Il ne faudrait plus qu’on attende d’être attaqué avant de lancer des ripostes ou des ratissages. Il faut aller maintenant à l’offensive. Nous devons attaquer l’ennemi pour anticiper ses actions et le déstabiliser. Du reste, le président du Faso assure maintenant la fonction du ministre de la Défense et nous fondons beaucoup d’espoir sur lui, parce qu’il nous a promis de défendre le pays et protéger les Burkinabè.
Nous ne souhaitons pas que ce remaniement soit juste un changement d’individus, mais un changement total du système».


Abdoulaye Ouédraogo, directeur régional du Centre-Ouest en charge de la solidarité nationale : « Qu’ils réussissent leur mission »

« Ce remaniement était attendu par le peuple burkinabé. La population a demandé et elle a été servie. Le gouvernement a satisfait ses attentes et nous ne pouvons que souhaiter bon vent aux deux nouveaux ministres, ceux de la Défense nationale et des Anciens Combattants ainsi que la Sécurité. Nous prions Dieu qu’il leur tende la main, afin qu’ils puissent réussir leur mission pour que la paix revienne au Burkina Faso ».


Gilbert Tiendrebéogo, fonctionnaire (Koudougou)

« Ce remaniement montre que le président du Faso est à l’écoute des populations et il est intervenu à une période attendue, au regard des massacres de Solhan et les FDS tombées récemment. L’Etat, jusqu’à présent, ne s’investit pas totalement dans le maillage du territoire national, surtout dans les zones comme le Sahel, le Centre-Nord, le Nord et l’Est, qui sont menacées par les attaques terroristes, ce qui justifie la peur et l’inquiétude des populations. D’autant plus que ce sont les ministères chargés de la défense et de la sécurité qui sont chargés du maintien de la sécurité des populations, elles ne peuvent qu’attribuer la faute à ces deux structures. Tuer plus de 100 personnes dans un pays, laisse vraiment à réfléchir et le président Roch Kaboré a bien fait de réajuster son gouvernement. Nous pensons qu’un militaire comme ministre délégué, c’est déjà bon, parce que lui-même étant du corps, cela peut être un apport très utile pour les FDS. En plus du maillage du territoire, il y a la question des équipements des FDS, qui ne leur permettent pas d’agir conséquemment. Nous avons comme l’impression que les forces du mal sont mieux équipées que nos FDS. Il y a aussi les VDP qui ont besoin d’équipement en armes, pour assurer la protection de leurs villages. Il ne suffit pas de changer seulement de ministres et ignorer les réalités que vivent ces deux entités sur le terrain. Il faut reconnaître qu’il y a également des failles au niveau des renseignements, puisqu’on n’arrive pas à surveiller les mouvements des terroristes. Nous ne pouvons pas comprendre que la population alerte lorsqu’elle est en danger et qu’il n’y ait pas de réaction immédiate des FDS. Nous ne pouvons pas comprendre non plus, que les terroristes s’attaquent maintenant aux populations. Il faut que des solutions idoines soient trouvées. Nous avons tous peur, car nous ne savons pas à qui sera le tour demain ? ».


Nouhoun Maïga, fonctionnaire au Bazèga : « Il nous faut un ministre plein pour la défense »
« Nous sommes assez satisfaits de ce remaniement, parce que le départ des ministres en charge de la sécurité et de la défense avait été souhaité par les populations. Mais j’ai constaté que le Président du Faso s’est octroyé la défense et je trouve que c’est un peu trop de cumuler cette fonction avec la présidence. Je crois que sa présence sur le terrain est souvent nécessaire, mais s’il est pris pour d’autres affaires cela peut poser un problème même avec la présence du ministre délégué. Je pense qu’il aurait dû nommer un homme de terrain même issu de l’armée parce que c’est la situation qui l’exige maintenant. C’est vrai qu’il avait dit qu’il ne nommera pas de militaires mais maintenant nous sommes dans une situation différente et il nous faut un ministre plein ».


Hamidou Sawadogo, fonctionnaire : « Nous les attendons à l’œuvre »

« Pour l’instant, je n’ai pas de commentaire à faire, parce qu’un adage de chez nous dit que c’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon. Donc, nous les attendons à l’œuvre avant de pouvoir apprécier. Pour nous, c’est le résultat qui importe. Tout ce que nous désirons, c’est la fin des attaques. Mais personnellement, je crois qu’il faut bien équiper nos soldats. On pourrait changer les hommes autant qu’on veut mais si rien n’est fait à ce niveau on n’aurait pas évolué ».


Zoumana Konaté, agent à la Direction régionale de la culture du Nord :
« Changer les ministres n’est pas la solution »

« On attend de voir ce que cette nouvelle équipe va donner comme résultat face à la situation sécuritaire. Sinon à mon avis, ce n’est pas le changement des hommes qui est important ici mais plutôt les actions posées et les résultats engrangés. Changer les ministres n’est pas sûr d’être la solution, car on les reconnaît que de par le travail accompli. Je pense peut être qu’il existe d’autres problèmes dont le peuple n’est pas informé. Et si on nous donnait la vraie information sur la situation sécuritaire du pays, peut-être que cela va nous permettre de nous calmer ».


Mariam Traoré, enseignante (Ouahigouya) :
« On espère bien que cela puisse porter des résultats positifs »

« On ne peut que s’en réjouir pour le moment, parce qu’on a tous vu et constaté qu’à un moment donné, nos ministres de la Sécurité et de la Défense ne répondaient plus aux attentes des populations.
Ils ont montré leur incapacité à gérer la situation sécuritaire, alors on attendait vraiment un changement. Fort heureusement, on l’a eu et on espère bien que cela puisse porter des résultats positifs ».


Edwige Balima, coordonnatrice provinciale des Femmes du Boulgou : « Se mobiliser comme un seul homme »

« Pour l’instant, je ne connais pas tous les membres du gouvernement qui viennent d’être nommés, surtout les nouveaux venus. Mais je crois que ce gouvernement va répondre aux préoccupations des Burkinabè notamment celles sécuritaires, surtout que le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a pris en main le poste de ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants. Je crois que Dieu va nous accompagner et aider le nouveau gouvernement également à prendre le dessus sur cette insécurité que vit le Burkina Faso ces dernières années. Car, notre objectif commun, c’est la paix, la cohésion sociale, le vivre-ensemble dans l’harmonie, etc. J’invite tout le peuple burkinabè à taire leurs divergences pour se mobiliser comme un seul homme, dans la cohésion et l’unité pour soutenir ce gouvernement, afin de combattre notre ennemi commun, le terrorisme avec son corolaire de victimes et milliers de personnes déplacées internes».


Moutala Oubda, commerçant (Tenkodogo) :
« le gouvernement a pris l’affaire du terrorisme au sérieux »

« Nous constatons que le président du Faso a pris en main l’affaire de la sécurité à travers le ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants, secondé par un officier supérieur de l’armée. Je pense que maintenant le gouvernement a pris l’affaire du terrorisme au sérieux. Je pense qu’avec l’expérience de cet Officier d’infanterie des Forces armées nationales, le colonel-major Aimé Barthélemy Simporé, qui était attaché de défense près l’ambassade du Burkina Faso à Washington aux Etats-Unis d’Amérique et nommé ministre délégué à la Défense, on espère gagner du terrain sur le terrorisme».


Emmanuel Ouoba, coordonnateur du Mouvement U Gulmu Fi : «Nous attendons des solutions au problème de l’insécurité»

« Si ce sont des changements d’hommes que les Burkinabè voulaient au niveau des départements en charge de la sécurité et de la défense, je pense qu’ils sont bien servis. Le président du Faso a répondu à leurs attentes. Mais, à mon avis, le plus important pour les populations, c’est de constater un changement au niveau de la situation sécuritaire, c’est-à-dire, qu’il y ait véritablement une amélioration dans ce secteur. Du reste, ce n’est pas la première fois que le président du Faso s’attribue le portefeuille de la Défense. A ce niveau, on ne peut donc pas parler de changement. Nous attendons de lui des solutions idoines aux problèmes actuels des Burkinabè, à savoir l’insécurité. Nous sommes en situation de guerre et le président du Faso devra, prioritairement, faire face aux difficultés au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS) pour les rendre beaucoup plus opérationnelles sur le terrain. Sinon, on aura changé les hommes sans obtenir les résultats escomptés ».


Ramatou Nassouri, Présidente de la coordination des organisations féminines de la province du Gourma : « On aurait mieux fait de nommer un homme de tenue à la tête de la Sécurité »

« Nous apprécions positivement la décision du remaniement parce qu’il faut reconnaître que depuis un certain temps, la situation sécuritaire va de mal en pis. Si le président du Faso lui-même s’est attribué le ministère en charge de la défense, c’est, à mon avis, en connaissance de cause. Il est vrai que nous ignorons les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision. Néanmoins, il faut lui faire confiance et attendre de voir. D’ailleurs, il a nommé, à ses côtés, un technicien de l’armée qui va certainement le guider. C’est une décision sage et bien réfléchie de se faire accompagner par un homme de terrain bien expérimenté. Par contre, on aurait mieux fait de nommer un homme de tenue à la tête du ministère de la Sécurité, vu le contexte dans lequel nous vivons depuis un certain temps. A moins que ce nouveau ministre se fasse accompagner par des techniciens chevronnés pour nous sortir de ce bourbier. Par ailleurs, avec ce nouveau remaniement, nous nous retrouvons avec 31,25% de femmes. Ainsi nous constatons cette volonté manifeste du chef de l’Etat de prendre en compte la question du quota genre. Pour cela, nous remercions le président du Faso et l’invitons à continuer dans ce sens ».


Alassane Ouédraogo, acteur de la Société civile à Ziniaré: « On doit revoir notre stratégie de lutte »

« On constate deux changements majeurs aux ministères de la Défense et de la Sécurité. Ma question est de savoir si notre problème de lutte contre le terrorisme est un problème de personnes. Cela fait 6 ans qu’on est attaqué et qu’on change les ministres. Mais la situation ne s’améliore guère. Au-delà des personnes, on doit interroger nos stratégies militaires qui s’inscrivent dans la vision du président du Faso. On doit revoir notre stratégie et notre politique de lutte contre le terrorisme et penser au-delà des personnes, à chaque fois que nous avons des difficultés sur le terrain. Si à chaque fois nous changeons de personnes et que la situation sécuritaire ne s’améliore pas, il y a lieu de s’interroger sur les stratégies mises en œuvre sur le terrain. Au niveau du portefeuille de la défense, j’ai des craintes. D’abord le président a déjà servi à ce poste. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire son bilan. Personne ne peut nous dire le résultat qu’il a eu. S’il est revenu, on se demande ce à quoi cela répond. Lui seul peut nous répondre. C’est l’un des présidents qui voyagent beaucoup. Quel temps aura-t-il pour gérer ce ministère ? L’autre élément est de savoir si sa personne rime avec ce poste. On dit de lui un homme pondéré, modéré, diplomate. Au niveau de la défense, il faut aller au charbon, commander et avoir de la promptitude. Au niveau de la sécurité, on se dit que le nouveau ministre pourra bien diriger ce secteur. Il a été président de la commission Sécurité à l’Assemblée nationale, il s’y connaît bien ».


Abdoul Karim Sawadogo, journaliste à Ziniaré : « Le partage d’informations sera fluide »

« C’est une bonne chose que le président du Faso ait pensé à ce léger remaniement. Je pense qu’il y aurait un regain de confiance au sein de la troupe, parce que c’est un officier de l’armée qui va gérer la défense nationale. Il s’y connaît parce qu’il a fait l’école de guerre.
C’est entre eux militaires. Le partage d’informations et de secrets dit militaires sera plus fluide.
Ce qui veut dire qu’il saura travailler avec la hiérarchie militaire et ils parleront d’une même voie.
On peut espérer que la situation sécuritaire va s’améliorer. Nous comptons sur le nouveau ministre délégué ».


Sylvain Ouédraogo, citoyen de Dédougou : « Nous nous attendions à une décision forte »

« Le Président du Faso n’a fait que déplacer le problème. Nous nous attendions à une décision forte.
En se nommant lui-même, ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants et en nommant un ministre délégué, cela ne fera qu’alourdir les procédures. Il fallait tout simplement un militaire à la tête de la défense, qui pourrait mieux travailler, mieux collaborer avec ses frères d’armes. Cela allait être plus pratique. Nous sommes dans une situation d’insécurité et les questions de procédures ne doivent pas venir empiéter sur les opérations des forces armées. Quant au ministre Maxime Koné de la Sécurité, je doute fort qu’il ne soit l’homme de la situation. Quand on regarde son curriculum vitae, on dit qu’il a des diplômes en matière de gestion des conflits et de stratégie mais la situation est urgente et il faut une réponse aussi urgente. Il ne connaissait pas le ministère, il lui faut un peu de temps pour le connaître. Mais comme on le dit souvent que le bon maçon se reconnaît au pied du mur, on l’attend à l’œuvre ».


Issoufou Traoré, maire de Nouna : « Maxime Koné est un homme de défis »

« On attendait ce nouveau changement. Avant tout, il faut souhaiter plein succès à ce gouvernement. Il y va de l’intérêt du pays et de la population. Le problème est sécuritaire et relève donc du ministère de la Défense et celui de la Sécurité. Le président du Faso, en prenant lui-même les rênes de la défense constitue un signal fort.
En confiant la sécurité à l’ancien ministre délégué en charge de la coopération, c’est une bonne chose. Connaissant très bien Maxime Koné, il est un homme de défis et d’actions. C’est l’homme de la situation et nous lui souhaitons plein succès dans sa mission ».

Propos recueillis par la Rédaction

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