Résultats scolaires dans les zones à fort défi sécuritaire: l’expression de la résilience

Dans les zones à fort défi sécuritaire où les conditions d’études laissent souvent à désirer, nombreux sont les élèves qui ont raflé la palme à la session 2025 des examens nationaux. Une réalité qui traduit la résilience de tous les acteurs de la chaine éducative qu’il faut saluer.

Le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire depuis 2015 et qui touche tous les domaines d’activités. Le secteur de l’éducation n’échappe pas à cette crise qui entraine des difficultés comme la fermeture de plusieurs écoles et le déplacement des élèves de leurs localités d’origines vers d’autres localités. Malgré ces contraintes, les élèves des zones à fort défi sécuritaire, avec le concours de tous les acteurs, ont brillé à la session 2025 des examens nationaux. Pendant ce temps, ceux des régions dites « paisibles » enregistrent des faibles taux de succès.

Cette réalité montre le sens de l’école et la valeur de l’effort. Quelques résultats enre-gistrés l’année scolaire 2024-2025 en disent long. En effet, au BEPC 2025, l’ancienne région de l’Est a été leader national avec 53,56 % de taux de réussite, celle de Tannounyan, ex-Cascades a enregistré un taux de 49,81 %, le Djôro, ex-Sud-Ouest a un score modeste de 42,83 %, et celle du Guiriko (ex-Hauts-Bassins), 42, 69 %, le plus faible parmi toutes les régions. Au Baccalauréat 2025, l’ancienne région du Sahel est venue en tête avec un taux de succès de 65, 76% et la région de Guiriko se débat au bas du classement avec un maigre taux de succès de 52%. Au vu de tout cela, il y a de quoi faire une mention spéciale aux acteurs et aux élèves des régions touchées par l’insécurité pour les efforts consentis.

Autant dire que dans les zones à fort défi sécuritaire, le livre est comme
« l’arme » la plus accessible, le cahier un « champ de bataille » pour ces élèves qui ont à cœur de réussir malgré les intempéries. Le cahier et le livre deviennent, par la force des choses, leurs meilleurs compagnons. D’où ces résultats probants. Ces élèves se concentrent dans les salles de classe, car ils savent que le travail est la seule issue pour retrouver le salut et sortir de la précarité pour le grand bonheur de leurs parents.

Une discipline exemplaire avec de bons résultats

La prise de conscience de leur situation les pousse à une discipline exemplaire avec, à la fin, de bons résultats. C’est cette discipline que tous les élèves du pays devront observer afin de relever les défis. Autre chose, dans certains camps de déplacés ou villages, les parents et les associations locales suivent de près la scolarité des enfants pour favoriser leur réussite.

L’école devient ainsi une affaire collective où tous s’impliquent sans oublier les enseignants et les encadreurs qui, malgré l’hostilité s’emploient au succès des enfants. Cela devrait être le cas des localités paisibles où les conditions de vie sont relativement meilleures. Car, au vu des résultats écoulés, ce confort dans les endroits paisibles n’est pas synonyme de réussite. Malheureusement, l’on remarque que dans les localités non touchées par l’insécurité, la rage de réussir est moins forte.

L’école est banalisée et les élèves plus distraits, passant le maximum de leur temps sur les réseaux sociaux. Toute chose qui a pour conséquences l’insouciance, le manque de rigueur qui cèdent la place à la paresse. Ainsi, l’on peut dire que la réussite scolaire n’est pas toujours une affaire de conditions matérielles ou de meilleures conditions de vie. Elle repose souvent sur la motivation et certaines contingences de la vie qui poussent au sacrifice pour la réussite. Comme quoi, lorsque l’école devient un espoir vital, elle se transforme en moteur de réussite.

Nadège YE
Abibata KARA
(Stagiaire)

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