
Dans un grand entretien en mooré, hier dimanche 23 novembre 2025, sur les antennes de la RTB3, le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, revient sur la situation nationale et appelle les Burkinabè à continuer de soutenir les Forces combattantes et le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, dans la lutte contre le terrorisme et pour la souveraineté.
Après presqu’un an de gouvernance comme Premier ministre (7 décembre 2024), Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a sacrifié au devoir de redevabilité envers les Burkinabè et ce, durant une 1h30 mn en mooré. Pour le chef du gouvernement, cette mission est certes lourde, mais elle est exaltante parce qu’elle se mène avec la confiance et le soutien total du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et du peuple burkinabè. Revenant sur la Révolution progressiste populaire (RPP), le Premier ministre a expliqué qu’elle n’a pas commencé par sa proclamation récente par le président du Faso.
« Depuis qu’il est au pouvoir, il y a trois ans, nous sommes en Révolution progressiste populaire », a-t-il soutenu. Pour lui, la révolution c’est le changement, la droiture, l’intégrité et que les Burkinabè doivent comprendre que leur liberté et le développement ne viendront que d’eux-mêmes. « On nous a fait croire que le pays est pauvre et sans ressources. La révolution veut que l’on sache qu’on a tout dans ce pays pour nous développer. Il suffit que nous nous appuyons sur nos coutumes et traditions, que nous sachions qu’elles sont des richesses inestimables, qu’elles doivent être le socle de notre développement », a-t-il ajouté.
Contrairement aux pratiques politiciennes d’alors qui promettaient d’apporter le changement aux populations si elles votaient pour un parti politique donné, la RPP, foi du Premier ministre, veut que chaque Burkina soit un acteur du changement, du développement et de la construction de son pays, sans tout attendre du gouvernement.
Sur la reconquête du territoire national, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a rappelé que la lutte contre le terrorisme a toujours été la priorité du chef de l’Etat. Au résultat, a-t-il dit, les Forces combattantes ont été formées, équipées et les effectifs renforcés.
« Les Burkinabè doivent en être fiers, parce que les uns et les autres y ont contribué à travers le Fonds de soutien patriotique. Cette confiance du peuple a permis aux FDS et aux VDP de reconquérir des pans entiers du territoire qu’on pensait inaccessibles », a-t-il soutenu. La reconquête se poursuit parce que, selon Jean Emmanuel Ouédraogo, l’ennemi n’est pas uniquement constitué de ceux qui ont été manipulés pour prendre les armes contre leur patrie. « Ils sont soutenus, formés, fournis en renseignements, équipés en armes et en drones, le tout avec des médias impérialistes qui manipulent l’information pour faire croire que nos pays sont invivables.
Malgré tout, nous n’avons aucun doute qu’on va gagner cette guerre. Nos héros sont déterminés. Chaque jour, nous engrangeons des victoires sur le terrain. Le capitaine Traoré et les Forces combattantes ont le soutien du peuple. Le Burkina redeviendra un pays de paix où chaque Burkinabè bénéficiera des fruits de la croissance », s’est-il convaincu. Le Premier ministre a appelé les populations des zones actuelles à fort défi sécuritaire, à collaborer avec les FDS et les VDP, parce qu’aucun mètre-carré du pays ne restera dans les mains de l’ennemi.
« Beaucoup a été fait »

En lien avec le coût de la vie, le Premier ministre a fait savoir le gouvernement œuvre au quotidien à ce que les conditions de vie des Burkinabè s’améliore, à travers la bonne gouvernance et une gestion rationnelle des ressources. « Dans les secteurs de la sécurité, de l’éducation, de la santé, de l’industrialisation, beaucoup a été fait. On ne peut pas s’en satisfaire, parce qu’il reste beaucoup à faire », a-t-il reconnu.
A propos de la dernière campagne agricole, le chef du gouvernement a expliqué que le pays a eu plus de 6 millions de tonnes de céréales. Cette saison qui s’achève, il espère beaucoup plus. « Après la lutte contre le terrorisme, l’autosuffisance alimentaire vient en 2e position dans les priorités du gouvernement. C’est pourquoi le ministre de l’Agriculture met en œuvre l’Offensive agropastorale et halieutique, en plus de l’Initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire », a-t-il insisté.
« On dit que l’argent ne circule plus » En réponse à cette interpellation, le chef du gouvernement a expliqué que c’est la résultante de l’efficacité des actions de lutte contre la corruption, l’affairisme et les autres tares de la société. « Si l’argent circulait dans la légalité, il continuera de circuler. Sinon, on na va pas se flatter, il ne va pas circuler.
L’économie se porte bien. Avec les recrutements au sein de l’armée, des VDP, à Faso Mêbo et dans la Fonction publique, le Burkina n’a jamais recruté autant de personnes en une année comme en 2025 », a-t-il soutenu.
Sur la question de l’or, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a salué la mise en place de la Société nationale des substances précieuses (SONASP) et la relecture du Code minier ainsi que l’encadrement de l’exploitation artisanale de l’or qui, notamment. Avec la SONASP,
a-t-il dit, le Burkina Faso est passé de 250 kilogrammes d’or collectés dans l’exploitation artisanale, à plus de 9 tonnes en 2024 et plus de 30 tonnes en 9 mois, cette année 2025. « Avant, chacun exploitait son or, sort vous dire qu’il a eu telle quantité, sans que vous ne puissiez le vérifier.
Par la suite, l’or est acheminé à l’aéroport et convoyé hors du pays. Désormais, nous contrôlons tout pour permettre au Burkina Faso de profiter de ses ressources », a-t-il insisté. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a appelé les Burkinabè à la vigilance et à la résilience, parce que le changement est généralement douloureux et l’impérialiste qui ne profite plus de l’exploitation des ressources du pays, n’abdique pas.
« L’Etat n’a pas l’intention d’exproprier les populations de leurs terres cultivables »
Interrogé sur la propriété foncière qui revient à l’Etat, Jean Emmanuel Ouédraogo a fait savoir que l’Etat, c’est tout le monde. La relecture de la loi sur le foncier, a-t-il renchéri, vise à désamorcer la « bombe foncière » et à éviter l’accaparement des terres au détriment de l’agriculture et la vente anarchique des terres. « L’Etat n’a pas l’intention d’exproprier les populations de leurs terres cultivables. Mais nous voulons éviter que les ventes anarchiques des terres au détriment des générations futures », a-t-il expliqué.
Revenant sur le refus de l’accès du marché Sankar Yaare à la Brigade Laabal par certains commerçants, le Premier ministre a rappelé les objectifs de la Brigade que sont l’hygiène, l’ordre et la discipline.
« Laabal n’a pas été mise en place pour faire la force aux populations … Elle se rendait à Sankar Yaare pour interpeller une personne qui a été citée comme fournisseur de drogue. Ce que l’opération Ladéli a fait dans ce marché, vous aurez des nouvelles », a-t-il promis. Jean Emmanuel Ouédraogo a rappelé que le gouvernement a investi plusieurs milliards F CFA dans ce marché après l’incendie pour permettre aux commerçants de reprendre leurs activités. « Au lieu de changer, ils recommencent à faire ce qui a entrainé l’incendie, notamment la vente des explosifs et autres produits fraudés. Nous serons obligés de forcer certaines personnes qui refusent le changement à respecter l’ordre et la discipline », a-t-il lancé.
Evoquant la question de la mendicité, il a regretté le fait qu’elle soit devenue une activité lucrative pour plusieurs personnes, même bien portantes. « Aucune religion n’a demandé de faire de la mendicité une activité. Les élèves des écoles coraniques ne doivent pas non plus être exploités par les maîtres coraniques … Si nous ne faisons pas attention, tous ces enfants qui sont dans les rues, qui n’ont rien appris à faire de leurs dix doigts, seront des dangers pour la société », a-t-il dit.
Sur la création de la Confédération AES par le Burkina, le Mali et le Niger, Jean Emmanuel Ouédraogo a précisé qu’elle vise à mettre en commun les moyens et les ressources dans la lutte contre le terrorisme et pour la souveraineté.
« Nous avons, tous les trois, les mêmes problèmes sécuritaires, le même ennemi et le même impérialiste qui travaille à nous maintenir sous sa domination. Nous avons donc décidé d’unir nos forces pour y faire face et c’est cela qui fait notre force », a-t-il affirmé.
Synthèse de la rédaction





