Société burkinabè de télédiffusion : L’acquisition de nouveaux multiplex en perspectives

Le ministre en charge de la communication, Ousséni Tamboura : «Avec l’installation de ces nouveaux multiplex, la SBT pourra se passer des subventions de l’Etat»

Les travaux d’élaboration d’une stratégie pour l’acquisition, l’installation et l’exploitation de nouveaux multiplex, organisés par la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), ont été clos, le samedi 11 septembre 2021, à Koudougou. L’engagement a été pris d’implémenter dans un bref délai ces outils, pour être en phase avec les technologies du moment.

Les disponibilités des canaux TNT, attribuées par le Conseil supérieur de la Communication (CSC), sont épuisées, d’où la nécessité pour la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), d’aller vers l’ouverture de nouveaux multiplex, pour faire face à la demande. C’est dans ce sens, qu’elle s’est retirée à Koudougou du 9 au 11 septembre 2021, pour élaborer une stratégie pour l’acquisition, l’installation et l’exploitation de ces multiplex. Des réflexions menées, il a été recommandé de retenir trois nouveaux multiplex à acquérir au profit de la SBT, d’aller vers des normes optimales de compression et de diffusion, afin d’augmenter le nombre de chaînes, d’atteindre un taux de couverture géographique supérieur ou égal à 95% du territoire.

Les acteurs ont également proposé d’aller vers la réception payante des contenus des nouveaux multiplex et de commanditer au préalable une étude du marché « A l’issue de ces recommandations, une feuille de route a été proposée pour accélérer le processus de mise en œuvre des dits multiplex », a confié le directeur technique de la SBT, Dr Philippe Kahoun. Pour le directeur général de la SBT, Fidèle Aymar Tamini, l’ouverture d’autres multiplex, qui va permettre de résoudre la question de la disponibilité des canaux, est une opportunité pour opérer des réglages sur le modèle économique de la SBT.

Il a noté que les premiers multiplex n’ont pas été payants si bien que la SBT rencontre quelques difficultés avec certaines parties prenantes qui empêchent la société d’être opérationnelle. Pour lui, ces multiplex vont transporter de nouvelles chaînes de télévisions nationales et étrangères et permettront à la SBT d’expérimenter de nouveaux produits. « Avec cet outil, c’est le contenu qui se verra bonifié pour le plaisir des téléspectateurs », a-t-il déclaré.

Meilleur ‘’élève’’ de l’UEMOA

Le directeur général de la SBT, Fidèle Aymar Tamini, a dit nourrir l’espoir que l’élaboration de cette stratégie permettra à sa société d’assurer à l’avenir, son équilibre financier.

Le représentant du directeur de l’Economie numérique de la Commission de l’UEMOA, Adolphe Kaboré, a indiqué que le « pays des Hommes intègres » a achevé son processus de migration vers la télévision numérique depuis 2019 et veut dorénavant faire face aux nouveaux défis qui se présentent au secteur.

« L’UEMOA veut accompagner ce modèle de réussite et inciter aussi les autres Etats à emboîter le pas. A l’heure actuelle, le Burkina Faso est le seul pays qui a terminé son processus. Il est le meilleur élève de l’Union », s’est réjoui M. Kaboré. Le ministre en charge de la communication, Ousséni Tamboura, a dit être également satisfait de la tenue de cet atelier de réflexion car, selon lui, le terrain a été balisé. Il a sollicité les parties prenantes à prendre des dispositions nécessaires pour que cette feuille de route et les recommandations soient mises en œuvre dans les meilleurs délais.

A l’entendre, l’enjeu de disposer de ces multiplex est de faire en sorte que l’offre culturelle des programmes télévisuels des radiophonies, soit sous maîtrise de l’Etat et des Burkinabè eux-mêmes. « A partir de ces multiplex, nous pourrons transporter les images que nous-mêmes aurons produites et nos sons. C’est la raison pour laquelle le gouvernement met beaucoup de milliards dans ce projet, parce que nous voulons rester souverains sur ce terrain », a clarifié M. Tamboura. Il a fait savoir que tout comme la TNT, il ne s’agit pas dans cette stratégie, de réussir seulement l’opération technique. Il faut, à son avis, réussir aussi la viabilité économique, qui permet de soutenir la technologie et aux acteurs d’être dans une situation de confort économique et financier.

Afsétou SAWADOGO

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