
La Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina Faso (SOGOB) a organisé une soirée de plaidoyer de haut niveau, mardi 3 juin 2025 à Ouagadougou, à l’occasion de la tenue de son 11e congrès.
Du 2 au 4 juin 2025, la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina Faso (SOGOB) a tenu son 11e congrès sur le thème :
« La mortalité maternelle et périnatale au Burkina Faso : progrès vers les ODD dans un contexte de défi sécuritaire ». Au cours de ce congrès, elle a organisé une soirée de plaidoyer et de reconnaissance de haut niveau, mardi 3 juin 2025, à Ouagadougou.
Le président de la SOGOB, Pr Charlemagne Ouédraogo, a soutenu que depuis plusieurs années la mortalité maternelle a pour cause principale les hémorragies qui surviennent peu après l’accouchement. C’est pourquoi ce 11e congrès a mis l’accent sur la lutte contre les hémorragies du post-partum.
« Nous avons donc voulu faire un focus sur cette principale cause, avec une interpellation du gouvernement, de la société civile, des partenaires techniques et financiers qui accompagnent le ministère de la Santé, pour que nous puissions apporter de l’innovation », a-t-il déclaré. Pr Ouédraogo a souligné que l’innovation est de pouvoir contourner les hémorragies du post-partum et surtout les prévenir, parce que lorsque l’hémorragie commence, il est difficile de faire face.
Il a expliqué qu’au cours de la soirée de plaidoyer, un certain nombre d’innovations ont été présentées pour demander au ministère de la Santé de disponibiliser les produits dans toutes les formations sanitaires du Burkina Faso afin de renforcer les capacités des équipes soignantes pour prévenir l’hémorragie du post-partum.
« Il s’agit de l’introduction d’une nouvelle molécule qui est un médicament qui s’appelle la carbétocine qui va permettre de prévenir les hémorragies du post-partum après tout accouchement », a-t-il précisé. Il a ajouté que les acteurs ont souhaité l’introduction des sacs d’évaluation pour permettre aux professionnels de santé de quantifier les saignements qui surviennent après un accouchement afin de prendre les mesures qui s’imposent.
« Chaque décès est une tragédie »
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Dr Adjima Combary, représentant le ministre, a confié que le thème de la soirée est interpellateur, car chaque décès d’une mère qui accouche est une tragédie, une injustice. Et chaque solution disponible non utilisée est un échec collectif. Mais, il s’est réjoui de l’évolution de la médecine à travers l’introduction d’outils qui font leur preuve.
« Je pense à la carbétocine thermostable reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et inscrite sur la liste des médicaments essentiels est particulièrement adaptée dans notre contexte.
Aussi les sacs d’évaluation sont simples, peu coûteux, mais essentiels pour détecter rapidement des hémorragies et agir à temps », a-t-il affirmé.
Pour lui, ces innovations ne doivent pas rester confinées au congrès ni aux publications scientifiques. Il a, au nom du gouvernement, réaffirmé l’engagement ferme pour améliorer la santé maternelle au Burkina Faso. « Nous allons œuvrer avec nos partenaires à intégrer la carbétocine thermostable dans les circuits d’approvisionnement, rendre disponibles les sacs d’évaluation dans les maternités de tous les niveaux et renforcer la formation continue des prestataires sur les bonnes pratiques de prévention et de gestion des hémorragies », a-t-il révélé.
Tout en félicitant la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina Faso, Adjima Combary a lancé un appel à tous les acteurs du système sanitaire à continuer d’agir et unir leurs forces pour que donner la vie ne signifie plus risquer la mort. Plusieurs pays comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon, la France, la Guinée, le Mali, le Niger et le Togo ont pris part à la soirée de plaidoyer et de lutte contre les hémorragies du post-partum. Des remises de prix ont mis fin à la soirée.
Gbetcheni Constantin Bertrand KAMBIRE
(Collaborateur)