La voix du Burkina Faso et de la Confédération des Etats du Sahel a retenti à la 80e Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2025, à New York aux Etats-Unis. Portant le message du président du Faso, le Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo, a d’abord dressé le bilan d’une ONU en décalage avec ses promesses initiales. Huit décennies après la Charte, l’organisation peine à incarner l’espérance des peuples : exclusions persistantes de l’Afrique du Conseil de sécurité, missions de paix inefficaces,
décisions minées par les rivalités des grandes puissances.
Le Burkina Faso a osé dire tout haut ce que beaucoup murmurent : l’ONU n’est crédible que si elle se réforme en profondeur et donne enfin à l’Afrique la place qu’elle mérite.
Au-delà du bilan clinique de l’Organisation, le chef du gouvernement a mis en avant la détermination d’un peuple à prendre son destin en main. Face au terrorisme « importé et entretenu », le Burkina Faso a choisi la résistance. Les Forces de défense et de sécurité (FDS), les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et la mobilisation citoyenne à travers le Fonds de soutien patriotique (FSP) constituent les piliers de cette lutte.
Les résultats sont concrets avec plus de 72% du territoire reconquis, plus de 1,6 millions de Personnes déplacées internes qui retrouvent leurs villages, des écoles qui rouvrent.
Sur le plan économique, le Premier ministre a insisté sur la rupture avec le cycle de dépendance. Le gouvernement privilégie désormais la transformation locale des ressources,
la souveraineté alimentaire et l’industrialisation. Les initiatives comme Faso Mêbo illustrent cette volonté d’autonomie et de résilience.
Aux côtés du Mali et du Niger au sein de la Confédération des Etats du Sahel, le Burkina Faso affirme une nouvelle dynamique panafricaniste. Loin d’un repli, cette union exprime la volonté des trois peuples d’écrire eux-mêmes leur avenir, dans la continuité du combat de figures comme Thomas Sankara ou Kwame Nkrumah.
En portant la voix de la souveraineté et de la dignité à la tribune des Nations unies, les pays de l’AES appellent à l’équité, non seulement pour l’Afrique, mais pour tous les peuples qui aspirent à vivre libres.
Jean-Marie TOE