
L’histoire retiendra qu’elle a été celle qui a redonné un souffle à la boxe professionnelle burkinabè avec l’organisation réussie du gala international « Fight for Peace ». Femme battante, dévouée et pleine d’initiatives, Gloria Guissou/Kabré, médaillée de bronze aux Jeux africains de 2019 et désignée Yennenga en 2023, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
En termes de bilan, que pouvez-vous dresser du gala international « Fight for Peace » ?
Le bilan est très positif. RINGO Sport Elite a relevé le défi d’organiser un gala international de boxe en réunissant des athlètes de haut niveau, des partenaires engagés et un public passionné en collaboration avec la section boxe de l’USFA. Tout ceci intercalé de prestations artistiques. L’engouement autour de l’événement prouve que le sport de combat a sa place et mérite plus de visibilité.
Quelle a été votre plus grande satisfaction ?
Mes plus grandes satisfactions, ce sont l’impact de l’événement et le soutien du ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi du Burkina Faso. Voir des combattants s’exprimer avec talent, des bénévoles engagés jusqu’au bout de la nuit, des pays d’Afrique comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria, d’Amérique du Sud tel le Nicaragua et d’Europe avec le Royaume-Uni venir au Burkina Faso, des sponsors et partenaires croire en cette initiative… Tout cela montre que nous avons réussi à donner du sens à
« Fight for PEACE » qui signifie « Se battre pour la Paix ».

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
L’organisation d’un gala de cette envergure est un véritable défi, à
savoir la logistique, la mobilisation
des ressources financières, la communication et le timing serré. La mobilisation de la ressource humaine est parfois la plus difficile. Trouver des personnes passionnées avec des plages de temps libre à consacrer au projet n’est pas si évident. Mais, avec la passion, l’engagement et le travail, nous avons pu surmonter ces obstacles.
Peut-on s’attendre à la pérennisation de « Fight for Peace » ?
Absolument ! « Fight for PEACE » n’est pas juste un événement ponctuel. C’est le début d’un mouvement pour promouvoir le sport et des thématiques spécifiques à travers la boxe, le Karaté et les sports de combat. Nous allons travailler pour inscrire ce gala dans la durée.

Karatéka que vous êtes, qu’est-ce qui vous a motivée à organiser un gala de boxe ?
Le combat est universel. Et la boxe, comme le karaté, véhiculent des valeurs de discipline, courage et dépassement de soi. Mon objectif est d’accompagner tous les athlètes, peu importe leur discipline, pour leur offrir des opportunités et une meilleure visibilité. 2025 sera une année de positionnement pour RINGO Sport Elite quant à la gestion de carrière professionnelle. Si RINGO Club reste ouvert à pratiquement toutes les disciplines, RINGO Sport Elite quant à lui va opérer des choix. Nous nous spécialiserons dans 2 disciplines pour être plus efficaces à l’international.
Pour une première expérience, on peut dire qu’il fallait tenter le coup ?
Oui, et on peut dire que c’était un coup réussi. Nous avons osé, et nous avons prouvé qu’il est possible de porter un tel projet au Burkina Faso. RINGO Sport Elite entend faire davantage et nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin.
Le constat dans ce gala international est qu’il n’y a eu que deux boxeurs burkinabè, pourquoi ?
L’objectif était de rehausser le niveau en proposant une opposition internationale. Cependant, ce n’était pas que deux boxeurs burkinabè. L’opposition féminine était composée de deux dames burkinabè. Le combat de karaté comportait le karatéka burkinabè Kader Traoré. Sur 6 combats dont 5 galas et une levée de rideau, il y a eu 5 Burkinabè et 6 d’autres nationalités. Nous pensons que c’est plutôt un bon ratio. Nous espérons continuer à renforcer la participation des boxeurs Burkinabè. Cela va dépendre des moyens disponibles face aux charges d’une telles organisation.
Qu’est-ce qui a guidé votre choix sur Mathias Napaongo pour la gestion de sa carrière ?
Mathias est un athlète exceptionnel avec du potentiel, du charisme et une vraie détermination. RINGO Club l’a détecté en 2022 en acceptant sa candidature pour le programme RINGO Star. J’ai pu suivre son évolution au fil du temps. Et quand il a exprimé le besoin que sa carrière soit structurée, nous n’avons pas hésité. Il a surtout des qualités personnelles issues de son éducation. Cela facilite le travail. Il mérite une structure solide autour de lui pour gérer sa carrière et maximiser son impact sur la scène internationale.
Quel est le prochain projet de madame Kabré pour le sport burkinabè ?
Je veux continuer à structurer et professionnaliser certains pans du sport burkinabè, en mettant en place des programmes d’accompagnement pour les athlètes, notamment sur la gestion de carrière et la visibilité. RINGO Club entend augmenter le nombre de bourses sportives disponibles. Et RINGO Sport Elite va se spécialiser. Pour ce qui concerne les sports de combat, nous irons conquérir une ceinture Internationale WBC, WBO, WBA ou IBF avec Mathias Napaongo « Le Fighter ». Puis, nous reviendrons la défendre ici pour « Fight For PEACE » acte 2. Au Karaté, nous aimerions collaborer sur l’organisation du championnat d’Afrique de Karaté.
Etes-vous satisfaite des résultats de votre protégé ?
Je suis contente de Mathias, de son engagement et de son évolution. Mais, nous ne comptons pas nous arrêter là. Il faut continuer à travailler dur et viser encore plus haut.
Quelle est la suite avec Mathias Napaongo ?
Nous allons poursuivre son accompagnement stratégique, en lui offrant plus d’opportunités et en développant son rayonnement international. Il est attendu en Europe pour des stages et sparrings internationaux avant la conquête des ceintures prévues. Je voulais profiter de vos colonnes pour rassurer les uns et les autres que le sport burkinabè a un potentiel énorme. RINGO Sport Elite entend proposer aux institutions, entreprises et passionnés, des sportifs qui brillent sur la scène internationale. De ce fait, nous lançons un appel aux collaborations, partenariats et représentations de marques internationales.
Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO
