Suivi de grossesse: Clapy Coulibaly, étudiante en médecine explore les critères de choix du praticien par les femmes enceintes

L’étudiante en médecine de l’Université Joseph-Ki-Zerbo, Clapy Coulibaly épouse Drabo, a soutenu avec brio, le mercredi 3 novembre 2025, sa thèse de doctorat d’État intitulée « Choix du professionnel de santé par les femmes enceintes pour le suivi de la grossesse ». Son travail, sanctionné par la mention « très honorable », s’intéresse aux facteurs qui orientent les futures mères vers un praticien plutôt qu’un autre et met en lumière des enjeux essentiels pour la qualité des soins maternels.

La qualité du suivi prénatal dépend en grande partie du choix du praticien. C’est à cette problématique que s’est intéressée l’étudiante en médecine Clapy Coulibaly épouse Drabo, qui a soutenu, le 3 novembre 2025, une thèse consacrée aux critères guidant les femmes enceintes dans leur décision.
La chercheure explique que la thématique s’est imposée à elle au regard du rôle déterminant que joue la relation entre soignant et patiente dans le suivi prénatal. Elle estime qu’un accueil approprié peut faciliter l’adhésion aux soins et favoriser une meilleure prise en charge, tandis qu’une attitude inadéquate est susceptible de compromettre la continuité du suivi et d’altérer la perception du patient. Consciente de ces réalités, elle a choisi de s’intéresser aux motivations profondes qui conduisent les femmes à faire confiance à un professionnel de santé plutôt qu’à un autre.

Pour mener ses travaux, Dr Coulibaly a sillonné plusieurs formations sanitaires.  Elle a indiqué toutefois que la mise en place d’un climat de confiance a permis aux participantes de s’exprimer librement et d’offrir des réponses essentielles à la compréhension du phénomène.

Les résultats de l’étude montrent que de nombreuses femmes s’orientent spontanément vers les sages-femmes, souvent en raison de la proximité des centres de santé, de la modicité des coûts ou encore de la disponibilité du personnel. D’autres préfèrent consulter un gynécologue-obstétricien, notamment lorsqu’une complication survient ou lorsqu’une recommandation médicale l’exige. Plusieurs femmes restent fidèles au premier gynécologue rencontré parce qu’elles y trouvent écoute, rassurance et compétence, tandis que certaines n’hésitent pas à changer de praticien lorsque les conditions d’accueil ne répondent pas à leurs attentes.

Améliorer l’équipement des formations sanitaires

À l’issue de l’évaluation, plusieurs orientations ont été proposées aux décideurs et aux acteurs du secteur. Les autorités sanitaires sont encouragées à renforcer la gratuité des soins pour les femmes enceintes, à améliorer l’équipement des formations sanitaires et à accorder une attention particulière à la formation continue du personnel dans les domaines de l’accueil, de l’écoute et de la qualité des soins. Les structures chargées de l’éducation et de l’alphabétisation sont invitées à poursuivre leurs efforts en faveur de la scolarisation des filles, tout en intégrant davantage de contenus liés à la santé reproductive dans les programmes et en développant des supports pédagogiques en langues nationales. Les responsables des centres de santé sont exhortés à garantir des environnements propres et fonctionnels, à assurer la disponibilité des ressources nécessaires et à instaurer des mécanismes permettant aux femmes de faire remonter leurs expériences afin d’améliorer les services. Les praticiens sont, quant à eux, encouragés à adopter une approche holistique de la prise en charge, accordant une place importante à l’accompagnement psychologique et à la consultation prénatale précoce. Quant aux communautés, elles sont appelées à soutenir les campagnes de sensibilisation, à favoriser l’implication des hommes dans le suivi de la grossesse et à lutter contre les pratiques nuisibles telles que le mariage précoce ou le refus de soins.

Pour Dr Coulibaly épouse Drabo, le message essentiel à retenir est que, même si la grossesse est un phénomène naturel, elle comporte des risques qui nécessitent un suivi rigoureux. Elle a insisté sur l’importance pour les femmes enceintes de se faire accompagner par du personnel qualifié, de respecter l’ensemble des consultations prénatales et d’accoucher dans des structures adaptées afin de garantir leur sécurité et celle de leur enfant.

Le jury, présidé par le Pr Ali Ouédraogo, a salué la pertinence de la démarche. Le président a notamment apprécié que la candidate ne se limite pas aux dossiers hospitaliers pour construire son analyse, mais qu’elle choisisse de rencontrer les femmes elles-mêmes afin de comprendre leurs motivations. Cette immersion sur le terrain a été jugée particulièrement pertinente pour appréhender la réalité vécue par les patientes.

 

Wamini Micheline OUEDRAOGO

 

(Collaboratrice)

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