Traitement de l’information sur l’attaque de Solhan : 18 médias épinglés et deux convoqués pour audition

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a animé un point de presse, le mercredi 9 juin 2021, à Ouagadougou, pour interpeller les journalistes sur leur responsabilité dans le traitement de l’information, à la suite des attaques terroristes, occasionnant des morts et des milliers de déplacés internes.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a relevé de nombreux manquements dans le traitement de l’actualité liée à l’attaque perpétrée contre les populations civiles de Solhan, dans la province du Yagha, dans la nuit du 4 au 5 juin 2021. C’est la déclaration faite par le président du CSC, Mathias Tankoano, au cours d’une conférence de presse tenue, le mercredi 9 juin 2021, à Ouagadougou. A l’en croire, plusieurs médias foulent aux pieds les responsabilités sociales du métier, à travers des publications faites au mépris des règles de la déontologie professionnelle. « Ces fautes vont de la non vérification préalable des sources de l’information à la publication de fausses nouvelles. D’autres manquements tels que l’atteinte au droit à l’image et la diffusion d’images choquantes ont été relevées », a-t-il relaté. Selon M. Tankoano, à la suite de la récente attaque à Solhan, ce sont 9 médias audiovisuels, 9 organes de presse écrite et en ligne qui ont été épinglés par le CSC. La direction de la Radio nationale et la Radio France internationale (RFI) ont été convoquées pour être auditionnées dans la perspective de décisions qui seront prises les concernant, a-t-il poursuivi. Le directeur des plaintes au niveau du CSC, Abdoulaye Dao, a indiqué que de la décision qui a sanctionné les médias du Groupe Omega, il ressort trois principaux manquements.

Il s’agit de la diffusion de fausses nouvelles concernant le nombre de victimes, de l’annonce d’une autre attaque sur l’axe-Sebba-Dori, et l’annonce d’une attaque en cours dans le village de Dambam, 24 heures après celle de Solhan. Pour Mathias Tankoano, les médias du Groupe Omega ont enfreint aux principes professionnels du traitement de l’information, dont le principe de la vérité des faits tel qu’édicté par l’article 7 de la charte d’éthique et de déontologie, qui stipule que « le journaliste burkinabè est tenu au devoir de vérité par honnêteté intellectuelle, professionnelle et par souci de
l’intérêt ». De ce fait, a-t-il dit, à la suite de l’audition, le CSC a décidé de suspendre les programmes de la radio et de la télévision du Groupe Omega du 09 juin au 13 juin 2021. Cependant, il a souligné qu’ils sont autorisés toutefois, à diffuser la musique durant la période. M. Dao a précisé que ces fausses informations ont été aussi relayées par d’autres médias qualifiés de « diffuseurs de fausses nouvelles », a-t-il indiqué.

« Au niveau de la presse écrite et en ligne, il y a le journal L’Observateur Paalga, aouaga.com, Wakatsera.com, (…) info.net, afrik.net, Goama .tv, infowakat.net ». Il a ajouté qu’au niveau des médias audiovisuels, il y a la Radiotélévision du Burkina, la radio nationale, la LCA, 3TV, Bf1, Burkina info, Canal3 via France24, et Pulsar via la Deschewelle. « Il s’agit en même temps de ceux qui ont fait passé des images choquantes. A tous ces médias, nous envoyons une lettre d’observation parce qu’ils ont manqué à l’obligation de vérification de la source », a informé M. Tankoano. Il a signifié que la sanction prise par sa structure ne vise pas à étouffer un média, mais plutôt de le replacer dans son rôle essentiel de donner l’information à partir des sources crédibles pour l’opinion publique. « Les médias doivent contribuer à la recherche de solutions pour une sortie de crise à l’édification d’un Burkina de paix et de cohésion en diffusant et en publiant des informations justes », a-t-il rappelé.

Aly SAWADOGO

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