Trump attise le feu dans le Golfe du Mexique

En déployant les plus beaux fleurons de la Marine américaine en mer des Caraïbes et dans le golfe du Mexique prétendument pour lutter contre les narcotrafiquants qui y sévissent, le Président américain Donald Trump est accusé de mettre progressivement le feu dans la région où il est suspecté par les Vénézuéliens de vouloir déstabiliser le régime Maduro pour mettre la main sur le pétrole du pays. Autre pays suspicieux, le Panama que Trump a menacé « d’annexer » purement et simplement, pour en faire un Etat américain parachevant le rêve de certains de ses devanciers qui n’ont jamais fait mystère de leur appétence pour le stratégique Détroit de Panama indispensable au commerce maritime de la région.

Velléités « annexionnistes » d’une part et manœuvres supposées déstabilisatrices de l’autre, tout concourt à nous ramener dans les années 70, au moment où l’Amérique du Nord faisait la pluie et le beau temps en Amérique latine, faisant et défaisant les dictatures militaires en fonction de ses intérêts du moment. L’exemple le plus illustratif reste
l’assassinat du Chilien Salvador Allende en 1973 et l’avènement du satrape Augusto Pinochet, homme lige de Washington dont le pays était indexé comme base arrière pour les opérations secrètes de la CIA à l’encontre des Etats jugés trop souverainistes. Brésil, Argentine, Chili, Bolivie … tous étaient sous la botte de l’oncle Sam avant que la Révolution sandiniste au Nicaragua ne vienne porter le premier coup de canif. Depuis, le Brésil, sous la houlette de Lula Da Silva et le Venezuela ont eux aussi connu leurs révolutions, bouleversant ainsi l’ordre établi par les multinationales yankees.

Là aussi et comme au Sahel central c’est le combat de libération nationale qui est entrepris, et, un ultralibéral comme Trump ne pourrait voir cela que d’un mauvais œil. Déjà que les intérêts américains sont mis à mal en Asie avec la montée en puissance de la Chine, les analystes estiment qu’un déclin dans le precarré latino-américain signifierait une récession économique pour les USA et la perte d’influence qui en découlerait. Or, la roue de l’histoire est appelée à tourner inexorablement en vertu du matérialisme historique. Le plus fort n’est jamais assez fort pour rester toujours le plus fort comme nous l’enseigne l’histoire universelle depuis la décadence de l’Egypte antique jusqu’au déclin de
l’empire britannique sur lequel le soleil ne se couchait jamais selon le dicton. L’ordre mondial figé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ne saurait perdurer en maintenant les « damnés de la terre » dans leur misère. La lutte continue donc comme le disait Ernesto Che Guevara. Jusqu’à la victoire finale !

Boubakar SY

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