Hier dimanche 8 décembre 2024, un décret présidentiel a annoncé la composition d’un nouveau gouvernement conduit par Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, lui-même nommé Premier ministre, 24 heures plus tôt, en remplacement de Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela. A la lecture de la nouvelle équipe gouvernementale, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré et son Premier ministre consolident les bases de la souveraineté de l’Etat en construction depuis maintenant deux ans.
A ce titre, des portefeuilles régaliens comme ceux de la Défense, de l’Administration territoriale et de l’Agriculture ont été confiés à des ministres d’Etat. Le Chef d’Etat-major général des armées, le général Célestin Simporé, passe ministre d’Etat, chargé de la défense, confirmant ainsi la place indiscutable de la reconquête du territoire national dans la politique gouvernementale. Pour consolider cette reconquête avec la réinstallation de l’administration et des populations dans leurs localités autrefois occupées, le ministre Emile Zerbo de l’Administration territoriale devient ministre d’Etat.
C’est aussi le cas du commandant Ismaël Sombié, chargé de l’agriculture pour renforcer la dynamique de l’Offensive agropastorale et halieutique et du coup, la souveraineté alimentaire dont rêve les Burkinabè qui n’aspirent qu’à manger à leur satiété.
Cette nouvelle reconfiguration de l’Exécutif qui compte trois départs, notamment les ministres Bassolma Bazié, de la Fonction publique, Nandy Somé, de l’Action humanitaire et Kassoum Coulibaly, de la Défense, est consécutif au décret présidentiel qui mettait un terme, vendredi 6 décembre 2024, au gouvernement conduit par le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, après deux ans de « combat ».
Bien plus qu’une promotion, cette montée en grade de Jean Emmanuel Ouédraogo et de certains autres ministres, est un nouveau défi voire un autre sacerdoce. Dans un contexte comme le nôtre, chaque pas en avant ne sera que le fruit de sacrifices personnel et collégial, de don de soi, d’engagement sans calcul et de convictions pour un meilleur avenir pour son peuple. Les priorités sont là, à la pelle. Il faut y répondre avec efficacité et souvent anticiper sur des problèmes d’un peuple qui a su répondre devant l’histoire et qui depuis peu, fait son petit bonhomme de chemin vers la souveraineté avec les peuples frères du Mali et du Niger, au sein de l’Alliance des Etats du Sahel.
Le challenge est aussi celui de tous les Burkinabè qui doivent continuer de se mobiliser comme un seul homme, derrière leurs dirigeants et leurs Forces combattantes, afin de parachever la lutte contre le terrorisme et poursuivre la dynamique de développement endogène en cours. En tous les cas, la vision tactique et stratégique des autorités de la Transition qui a sous-tendu cette inflexion des tendances sur le terrain donne l’espoir chevillé au corps que le bout du tunnel n’est plus loin.
Par Assetou BADOH
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