AES : deux ans de marche souveraine

Il était initialement considéré comme un pacte de défense mutuelle conclu entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le 16 septembre 2023, pour « sauver » le Niger menacé d’intervention militaire de la CEDEAO, après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 contre Mohamed Bazoum. L’Alliance des Etats du Sahel (AES) a maintenant deux ans. Deux ans de mutations institutionnelles de l’organisation, de lutte contre le terrorisme, de combat contre l’impérialisme sous toutes ses formes, de quête d’une souveraineté véritable, de
travail acharné pour une intégration des trois peuples et un développement endogène.

A l’analyse des faits, l’AES s’est imposée aux trois Etats alors soumis à une batterie de sanctions de la CEDEAO à laquelle ils appartenaient au point que les populations manquaient du minimum existentiel et les Forces combattantes, d’un soutien franc pour faire face à l’hydre terroriste qui endeuillait le Sahel. De concert, les Présidents Ibrahim Traoré du Burkina, Assimi Goïta du Mali et Abdourahamane Tiani du Niger, décident de prendre en main leur destin en créant l’AES, sur fond de liberté et d’autodétermination. Avec l’onction de leurs peuples, les trois pays quittent la CEDEAO, le 28 janvier 2024 et créent une Confédération le 6 juillet 2024.

C’est donc parti pour une course contre la montre dans les réformes et la conjugaison des efforts. Création d’une force conjointe antiterroriste, d’un drapeau, d’un hymne, d’un passeport et bientôt d’un document d’identité commun aux trois pays, la marche rythmée gagne du terrain. Sur le plan institutionnel, des commissions nationales de l’AES sont mises en place dans chaque pays pour coordonner les actions et la mise en œuvre des décisions.

C’est aussi le cas avec les Parlements qui œuvrent d’arrache-pied à mettre en place un parlement confédéral. Sur le plan sectoriel, les avancées sont notables sur les questions de sécurité et défense, du terrorisme, des échanges économiques, commerciaux et culturels avec la création d’une banque d’investissement, d’une chaîne de télévision, de la fin
des frais d’itinérance des communications téléphoniques, d’une politique culturelle commune, de la fixation d’un droit de douane commun de 0,5 % sur les importations venant de pays non-membres de la Confédération …

A l’international, le trio noue en toute souveraineté ses relations diplomatiques et parle d’une même et seule voix pour faire plaider la cause de plus de 72 millions de Sahéliens. Longtemps considérés comme des pays pauvres très endettés, le Burkina, le Mali et le Niger ont ainsi décidé de se libérer des chaines de la domination impérialiste, d’exploiter leurs ressources tant convoitées et de s’affirmer dans le concert des Nations comme des Etats à part entière dont la voix compte.

Les victoires engrangées sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, l’embellie des économies des trois pays et les grandes réformes en cours donnent à espérer de lendemains meilleurs dans ce Sahel qui cristallise toutes les convoitises. Le soutien des populations et des « Freedom fighter », ces combattants de la liberté et du panafricanisme à travers le monde reste indispensable pour faire enfin souffler sur nos trois pays, le vent de la liberté du développement et de l’indépendance véritable.

La Rédaction

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