JO Tokyo 2020 : Fabrice Zango offre au Burkina sa première médaille

Hugues Fabrice Zango est troisième grâce à son bond à 17,47m.

Le triple sauteur Burkinabè, Hugues Fabrice Zango, a offert, ce jeudi 5 août 2021 à Tokyo, la toute première médaille olympique de son histoire avec un bond de 17,47m. Ce sacre est le couronnement de deux années de travail acharné de l’athlète-doctorant.

Le Burkina Faso fait désormais partie du gotha des pays ayant remporté une médaille olympique. En effet, Hugues Fabrice Zango est entré dans la légende de son pays et des Jeux olympiques (JO) en remportant, à Tokyo, le jeudi 5 août, jour de la fête d’indépendance de son pays, la médaille de bronze en triple saut. Le Burkina Faso participe aux JO depuis Munich 1972 et jamais un de ses athlètes ou une de ses équipes n’avait réussi à ramener une médaille au pays.

Aussi, en montant sur le podium grâce son bon de 17,47m, le Burkinabè devient le premier triple-sauteur africain a remporté une médaille olympique dans cette discipline. C’est dire que cette performance de Zango, au petit matin de ce jeudi à Tokyo est historique. Le moins que l’on puisse dire est que les cœurs de millions de Burkinabè ont battu la chamade à chaque bon de leur champion sur le sautoir du stade olympique de Tokyo. L’Etalon est entré au petit trot dans sa finale avec un modeste bond de 15, 91 m qui a laissé planer entre temps le spectre de sa prestation mitigée (16,84m) des qualifications mardi dernier où Hugues Fabrice Zango s’était qualifié in-extremis pour la finale.

Sa 2e marque à 16,83m le plaçait encore loin des meilleurs de la finale. Il se replace dans la compétition avec son bond au troisième essai à 17,47 m le plaçant ainsi en 2e position juste dernière l’intouchable portugais Pedro Pichardo (médaille d’or avec 17,98m). L’athlète burkinabè n’arrivera pas à améliorer sa performance lors des trois essais qui suivront. Le Chinois Zhu Yaming, la surprise de cette finale, va même ravir la 2e place au Burkinabè lors de 5e saut avec une marque à 17,57m. « Je suis plutôt heureux pour le Burkina parce que c’est aujourd’hui, le jour de la Fête de l’indépendance de mon pays et je gagne sa première médaille. C’est historique pour moi et pour mon pays », a clamé Hugues Fabrice Zango à l’issue de la finale.

« …j’espérais mieux » (Zango)

L’atlète Burkinabè et son entraîneur, le Français Teddy Tamgho (droite) célébrant leur troisième place.

Mais le monde entier aura remarqué que l’étudiant en dernière année de thèse de l’université de Béthune, dans le nord de la France, n’était pas satisfait de sa finale. Il n’a pas célébré sa médaille et les caméras braquées sur lui, montraient un athlète un peu dépité. Il ne faut pas se le cacher, l’objectif de Hugues Fabrice Zango était de ramener l’or olympique de Tokyo. Ses récentes performances promettaient effectivement le précieux métal tant convoité tous les quatre ans par les athlètes. En janvier dernier, le doctorant a battu le record du monde en salle (18,07 m) du triple saut en effaçant des tablettes les performances de son entraineur Teddy Tamgho, champion du monde en 2013.

Le champion du monde en salle s’est offert ensuite, en juillet passé, le record d’Afrique de la discipline en plein air (17,82m) lors du meeting de Szekesfehervar, en Hongrie. En fait, Hugues Fabrice Zango n’a cessé de grandir depuis 2019 et sa médaille de bronze au championnat du monde de Doha, au Qatar. Le porte-drapeau du Burkina Faso lors de l’ouverture des JO, malgré sa troisième place, nourrit donc des regrets de n’avoir pas sauté à son niveau à Tokyo. « Je suis quand même triste parce que toute ma saison a été plutôt belle et me laissait espérer de meilleurs résultats, ».

« J’ai pourtant tout donné durant ces Olympiades. Mais le résultat n’était pas celui escompté », a-t-il souligné. Le doctorant en génie électrique a frôlé la catastrophe en occupant la dernière place pour la finale. Il avait évité de justesse le piège des qualifications. « Je n’avais ni problème physique, ni mental. Je ne sentais pas forcément de pression, comme certains pourraient le penser. J’ai vraiment tout donné et
j’étais dans le même état que pour les autres compétitions. J’étais plutôt bien préparé. On est tombé sur un jour sans.

C’est dommage, mais il faudra en retenir les enseignements… Avec du recul, on verra ce qui n’a pas marché », a expliqué Zango, perfectionniste.
Ne faisons pas la fine bouche, cette médaille de Bronze obtenue dans la douleur a le goût de l’or. Elle fait la fierté depuis ce jeudi de millions de Burkinabè, à commencer par la plus haute personna-lité du pays. « Je viens de suivre de bout en bout la magnifique performance de notre grand champion Hugues Fabrice Zango qui offre au Burkina Faso sa première médaille olympique. Merci Hugues pour cette médaille de bronze. Nous sommes tous fiers de toi », a immédiatement tweeté, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Le Burkina Faso était présent à Tokyo avec sept athlètes et Hugues Fabrice Zango en était le meilleur espoir de médaille. Et il ne s’est pas loupé.

Sié Simplice HIEN

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