Royaume du Gulmu : Mohamed Thiombiano également intronisé

Sa Majesté Hampaanli a été intronisée 32e roi du Gulmu.

Le candidat Mohamed Thiombiano, désigné 32e roi du Gulmu, a effectué sa sortie officielle, le lundi 18 mai 2020. Son nom de règne «Hampaanli» signifie « le bienfait n’est jamais perdu » en langue gourmantchema.

Prince héritier au trône et fils de sa Majesté Youabli, disparu en 2002, Mohamed Thiombiano, à l’état civil, est le second candidat désigné roi du Gulmu. Dès lors, il entre dans une retraite rituelle, sept jours durant. Pendant cette période, se déroule son intronisation suivant un processus complexe et discret. Ce 18 mai 2020, il effectue sa sortie officielle aux environs de 9 heures.

Le nunbado, roi en langue gourmantchema, est escorté par plusieurs cavaliers jusqu’à son palais, déjà bondé de monde. Il y pénètre. Son peuple exulte. Les uns jouent du tam-tam, les autres chantent les louanges de « l’heureux élu des ancêtres ». C’est un évènement des grands jours. Des notabilités coutumières conduisent l’empereur dans l’antichambre de la cour royale. Quelques minutes plus tard, il réapparaît, arborant fièrement un boubou et un bonnet truffés de parures, pour accomplir plusieurs rituels.

Les notables et lui se partagent du jus de mil, connu sous l’appellation «zoom-koom ». Une boisson qui symbolise l’hospitalité dans le Gulmu, selon la tradition orale chez les gourmantché. Par la suite, l’empereur procède à l’immolation d’un coq, d’un bélier et d’un taureau, trois bêtes de couleur blanche. La tradition précise, également, que dans le Nungou (royaume), la couleur blanche est le symbole de la pureté et de la loyauté.

Le « bienfaiteur » du peuple

A travers des sacrifices, le nouvel empereur a sollicité la bénédiction de ses aïeux.

Ainsi, ces pratiques séculaires viennent sceller le serment d’allégeance du roi aux mânes. En retour, l’empereur voudrait demander la bénédiction de ses aïeux afin que le Nungou soit un havre de paix tout au long de son règne. A l’issue des rituels, le nunbado prend le nom de règne « Hampaanli », « le bienfait n’est jamais perdu » en langue gourmantchema. Désormais, il est l’interface entre Dieu et les hommes.

C’est l’heure de gloire pour la lignée de Yentouguili, celle du nouveau roi. Le cérémonial se poursuit. Les unes après les autres, des familles royales viennent prêter allégeance à Sa Majesté Hampaanli. C’est un signe de soumission, de fidélité et d’obéissance.

A travers son porte-parole, Francis Thiombiano, l’empereur s’est adressé à son peuple. Il souhaite, notamment, la cohésion au sein de la grande famille royale du Nungu. Par ailleurs, l’empereur prend l’engagement d’être le bienfaiteur quotidien de ses sujets.

Selon la tradition orale chez les Gourmantché, la retraite rituelle est une étape capitale dans le processus d’intronisation du roi. D’autant plus que les obsèques du roi sont faites pendant cette période. Comme les rites funèbres, le processus de désignation du nouveau Nunbado reste top secret.

Joanny SOW

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