Les prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies de la zone soudanienne et sahélienne des pays membres du CILSS annoncent une bonne campagne agricole 2020. Eu égard de cette prévision quelles sont la physionomie et l’évolution des cultures actuelles au Sud-Ouest. Regard du directeur régional de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles du Sud-Ouest, Benoît Jules Sansan Da et de certains acteurs du monde paysan le vendredi 24 juillet 2020.
La campagne agricole a bien démarré dans la région du Sud-Ouest selon les services techniques de la direction régionale de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles du Sud-Ouest. En effet, sur le plan pluviométrique comparé à l’année dernière à la même période, la campagne s’annonce bonne. Ainsi, depuis le 1er avril 2020 les hauteurs d’eau enregistrées varient de 270 à 532 mm, respectivement à Dano et Midebdo en 16 jours. Malgré cette situation globalement satisfaisante en matière de pluviométrie.
Il convient de relever que comparativement à 2019 sur les 13 postes d’enregistrement de pluviométrie dans la contrée, neuf sont déficitaires et quatre excédentaires à la date du 20 juillet 2020. Même si la majorité des postes sont déficitaires, le directeur régional de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles du Sud-Ouest, Benoît Sansan Da, se veut rassurant. Car, de son avis, les prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies de la zone soudanienne et sahélienne des pays membre du CILSS projettent une situation satisfaisante.
En exemple, il a indiqué que pour la région du Sud-Ouest, il est prévu une pluviométrie annuelle de plus de 900 mm d’eau. Ce qui va permettre d’avoir une bonne campagne agricole. En plus, M. Da explique que les opérations culturales en cours pour les céréales (sorgho, mil, maïs, riz), sont dominées par les sarclages avec un peu de semis dans certains endroits. Pour les légumineuses (haricot, sésame, soja…), il est question de labour et des semis. Pour les stades phonologiques il est constaté la lavée, la montaison et le tallage pour les céréales. Quant à l’igname, actuellement les semis sont achevés à 100% dans la région. Tous les champs sont emblavés c’est le stage de la ramification et de la montaison.
940,455 tonnes de semences pour la région
Chaque année, la direction régionale de l’agriculture travaille sur la base des objectifs de production. au regard du contexte, ils ont été revus à la hausse. Ainsi pour les céréales, il est attendu une production prévisionnelle globale de 333 784 tonnes dont 14 403 tonnes pour le riz. Mais avec les mesures présidentielles (produire un million de tonnes de riz) visant à réduire l’importation du riz sur le plan national, la prévision initiale de 14 403 tonnes est passée à 27 764 tonnes. Pour l’atteinte de ces objectifs, le directeur régional de l’agriculture a laissé entendre que le gouvernement a prévu un certain nombre de mesures d’accompagnement via les services techniques de l’agriculture. Dans ce cadre, il est mis à la disposition du monde rural du Sud-Ouest des semences améliorées.
Ainsi, toutes spéculations et variétés confondues, la dotation de la région est de 940 ,455 tonnes dont 150,5 tonnes pour le riz. Le taux de distribution de ces semences est actuellement de 98%.
Les stocks résiduels restant sont constitués de soja, du haricot et de sésame qui sont en cours d’évacuation. Egalement, il y a eu un appui de 1405 tonnes d’engrais dont le taux de distribution est estimé à 60%. Le stock restant est en train d’être enlevé progressivement. En outre, pour permettre le développement de la mécanisation agricole, des tracteurs ont été disponibilités dont 10 tracteurs pour les coopératives agricoles à raison de deux par commune et deux pour la Chambre régionale d’agriculture. Cela, pour répondre aux besoins de labour.
Bien que la présente campagne agricole se porte bien, il existe des difficultés. A ce sujet, il y a eu quelques cas d’attaques de parasites (surtout les chenilles légionnaires) dans certains champs de la région.
A la date du 17 juillet 2020, les superficies infestées tournent autour de 933 hectares et concernent les spéculations comme le maïs, le sorgho, le mil et le riz dans une moindre mesure. Par ailleurs, il est constaté une utilisation de plus en plus grandissante des herbicides et autres pesticides non homologués. Face à cela, le directeur régional a souligné que des sensibilisations des producteurs sont faites pour un emploi raisonné avec l’appui-conseil des services compétents.
Au vu de l’évolution actuelle de la campagne agricole sur le terrain, Sansan Da pense que si les aléas pluviométriques ne sont pas capricieux car tous les facteurs sont réunis pour l’atteinte des objectifs de production. Il en est de même pour les acteurs du milieu rural comme ce producteur de Batié, Issaka Ouédraogo. Il exploite un champ de 5,32 hectares (ha) à l’Ouest de la cité de Damar sur lequel il cultive du maïs, du niébé, de la tomate, de la papaye, de la banane et des concombres.
Selon lui, pour le moment la saison se poursuit convenablement. Il ajoute : « Je me suis pris assez tôt car depuis le 28 mai j’ai commencé les semis. Les derniers semis ont été faits le 17 juin ». Son champ se présente assez bien. Par ailleurs, il a confié qu’il y a des difficultés pour se procurer de la main d’œuvre. Idem pour Aminata Belem qui se confie à son Dieu pour la suite de la
saison hivernale. Pour elle, tout va bien pour le moment parce que les plants de sa rizière poussent normalement.
Evariste YODA