Chronique CAN Etalons, c’est le D day

Ainsi que le titre de la chronique le laisse subodorer, nous allons plus parler des Etalons que des protagonistes de la 4e journée de la CAN, dans la mesure où le onze national redescend dans l’arène aujourd’hui 13 janvier, pour en découdre avec les requins bleus du Cap-Vert, dans un match à six points pour les nôtres, qui ont une obligation de résultat au vu du classement du groupe qui le place pour l’heure, en queue du peloton. Avant de parler de ce match au couteau, où les supporters passeront certainement de la tension à la haute tension, nous l’espérons peu ou pas de risques cardiovasculaires, intéressons-nous au match joué entre Maliens et Tunisiens, qui, en dehors de son scénario burlesque (l’arbitre s’est véritablement emmêlé les pinceaux dans la gestion du temps ), nous a donné à voir une confrontation où les deux équipes ont abusé du frein à main, dans la perspective d’une gestion rationnelle d’un tournoi long et harassant.

Une impression qui s’est dégagée plus côté malien, les Aigles de Bamako, ayant sans doute dans un coin de la tête, leur explosion en plein vol lors de la CAN 2019 qu’ils avaient entamée la fleur au fusil, avant d’exploser en plein vol, en huitièmes de finale face aux Eléphants ivoiriens. Les éliminatoires du mondial 2022, qui ont permis au Mali de prendre de la bouteille au plan tactique (Avec cinq victoires et un seul nul à la clé ) sont donc passées par là, et, si le coach Mohamed Magassouba continue son travail psychologique nul doute que les Aigles pourront planer haut sur le tournoi.

Car, en dépit de ce match en mode diesel, les Maliens ont montré qu’ils étaient de redoutables manieurs de ballon avec la paire Samassekou-Haidara, et le virevoltant milieu excentré droit, Adama Traoré, véritable piston de cette équipe malienne, dont il assure la variation du volume de jeu. Avec sa défense de fer bien articulée autour du duo Kouyaté-Sako, le Mali est un outsider sérieux qui semble manquer cependant d’épaisseur physique, comparativement aux Nigérians et autres Camerounais. La vivacité et l’explosivité de ses médians peuvent lui permettre de rêver d’un sort glorieux, même s’il va falloir revêtir le bleu de chauffe pour ce faire. Le Mali prend cependant date avec sa victoire par la plus petite des marges face à la Tunisie et voit son horizon dégagé jusqu’aux huitièmes de finale. Revenons au match des Etalons de ce jour face au Cap-Vert pour dire qu’il se résume en un seul slogan : gagner ou gagner. En donnant le bâton aux camerounais pour se faire battre, les Etalons n’ont plus de joker et seule la victoire permettra d’entretenir le rêve.

Une opération amphibie pour aller noyer les requins bleus dans les profondeurs de l’océan, pour refaire surface dans le tournoi s’impose et le retour d’Edmond Tapsoba désormais « decovidé  » ainsi que de Abass Traoré pour le même motif est un sérieux motif d’espérance dans cette quête. Par ailleurs, l’absence de Bertrand Traoré, rattrapé par les « patrouillards » de la COVID quoiqu’étant handicapante, peut-être un mal pour un bien, dans la mesure où l’expression d’ensemble des Etalons avait été contrariée par le fait que le capitaine des Etalons et le jeune prodige Gustavo Sangaré, se marchaient sur les pieds lors de la première sortie de nos équidés. La discipline tactique, mère de toutes les victoires, avec l’envie, la détermination et le talent devra donc être prêchée jusqu’à plus soif par Kamou Malo pour nous permettre de bien figurer. C’est vrai que le parcours de l’équipe lors des éliminatoires du mondial nous a permis d’entrevoir de belles promesses, mais, rien ne remplace l’intensité et l’adrénaline d’une phase finale de CAN. Kamou Malo et la plupart de ses joueurs étant à leur premier tournoi, doivent élever leur niveau d’exigence, afin que le révélateur de la CAN ne donne une image déformée de notre onze national. Pour tout dire, c’est maintenant qu’on va savoir.

Boubakar SY

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