Commission électorale nationale indépendante : le nouveau président promet des « élections réussies »

L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a officiellement passé le témoin au nouveau président, Elysée Ouédraogo, le lundi 2 août 2021 à Ouagadougou.

Elysée Ouédraogo est le tout nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante du Burkina Faso (CENI) pour les cinq prochaines années. La passation de service entre le président sortant Newton Ahmed Barry et son successeur a eu lieu le lundi
2 août 2021 à Ouagadougou. Pour sa première intervention en tant que premier responsable de la CENI, M. Ouédraogo a d’abord eu une pensée pour les différents mandants notamment les partis politiques et la société civile qui ont porté leur choix sur lui et les autres commissaires pour gérer l’organisation des élections au Burkina Faso. Il a rendu hommage à l’équipe des commissaires sortants pour leur contribution à l’ancrage de la démocratie au « pays des Hommes intègres » malgré le contexte difficile dans lequel ils ont travaillé.

« En dépit de l’insécurité et de la pandémie de la COVID-19, vous vous êtes battus pour tenir des élections réussies. La démocratie a avancé et la paix a été préservée. C’est un mérite qu’il faut reconnaître », a-t-il déclaré. Pour lui, si ce succès est à mettre à l’actif du leadership et de l’engagement de l’équipe sortante, il est également tributaire du temps dont elle a disposé pour se préparer et se former afin de prendre en charge le processus électoral. La nouvelle équipe, quant à elle, aura moins d’une année pour préparer les prochaines échéances électorales, à savoir les municipales. Toute chose qui constitue pour Elysée Ouédraogo et son équipe, un véritable défi à relever. « L’excuse ‟pardonnez nous, nous venons d’arriver”, même si elle peut s’expliquer dans notre cas ne peut convenir à personne. Le peuple veut des élections réussies et sans criss. Et c’est à cela que nous devons nous mobiliser », a-t-il promis.

Cultiver la cohésion

Mais pour affronter ce challenge et tous les autres qui se présenteront à l’institution, le nouveau président a invité les commissaires à créer une dynamique interne basée sur la cohésion. Il a par ailleurs appelé le personnel administratif et technique à faire montre d’un sens élevé de sacrifice, d’engagement et d’un don de soi exceptionnel dans tous les processus.

« Vous êtes notre base, notre appui pour réussir la mission qui nous a été confiée et qui est la vôtre également », leur a-t-il souligné. Au-delà du personnel de la CENI, Elysée Ouédraogo a dit compter sur l’administration burkinabè en général pour réussir les défis de l’institution, car même si la CENI est indépendante, elle travaille avec des outils dont elle n’assure pas la gestion et n’en a pas la maîtrise. Il s’agit notamment du budget électoral et de la sécurité publique qui sont fournis par l’Etat pour permettre un bon déroulement du processus électoral. Le nouveau responsable de la CENI a également demandé le soutien des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers qui sont aussi des acteurs incontournables.

« Nous les appelons à s’engager avec nous pour relever les défis de l’éducation citoyenne, du monitoring de la violence électorale, de l’alerte précoce et de l’observation des élections », a-t-il soutenu. Il s’est dit convaincu que ces différents soutiens conjugués à l’engagement du personnel et des commissaires lui permettront d’être à la hauteur des missions qui lui sont confiées comme l’a été le président sortant, Newton Ahmed Barry. Ce dernier a dit laisser en héritage une CENI qui a maintenu et renforcé la tradition des élections où les vaincus vont féliciter le vainqueur. « Après les résultats du double scrutin du 22 novembre 2020, tous les challengers du président Roch Marc Christian Kaboré sont allés le féliciter. Mieux, un challenger farouche a rejoint le vainqueur. C’est une première au Burkina et en Afrique », a-t-il déclaré.

Enrôler à zéro franc

M. Barry s’est par ailleurs « vanté » d’avoir réduit le coût de l’opération électorale malgré l’insécurité et l’augmentation substantielle des électeurs. Le scrutin du 22 novembre 2020, a-t-il confié, a coûté moins cher que celui de 2015. Et ce, grâce à certains mécanismes qui ont permis de faire baisser le coût de certaines activités telles que l’enrôlement biométrique qui coûtait plus cher (33 milliards FCFA) que l’opération électorale elle-même (21 milliards FCFA). Le président sortant s’est réjoui d’avoir pu construire un mécanisme à 300 millions FCFA grâce auquel il est désormais possible d’enrôler à zéro franc au Burkina Faso. Sur le plan financier, Newton Ahmed Barry a confié avoir laissé dans les caisses de la CENI 275 millions FCFA hors budget de fonctionnement.

Ce qui va faciliter, selon ses dires, le déploiement rapide de la nouvelle équipe afin d’être au rendez-vous du 22 mai 2022. En matière d’amélioration des conditions de travail du personnel, le président sortant a dit avoir « légué » une mutuelle des travailleurs dynamisée qui dispose actuellement des moyens financiers nécessaires pour assurer aux agents de la CENI l’assurance maladie jusqu’en fin janvier 2022. Il s’est également félicité d’avoir « négocié » l’augmentation de l’indemnité électorale pendant les sessions surtout pour le personnel administratif et technique dont le décret sera signé en septembre prochain. Au regard de tous ces acquis, M. Barry a estimé avoir « apporté de la terre à la terre » et maintenir vivante la termitière CENI.

Nadège YAMEOGO

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