Ils ont dit…

Dans l’optique de maintenir une mémoire vive du sacrifice de Thomas Sankara et de ses douze compagnons, un cérémonial militaire sera instauré au sein du Mémorial chaque premier jeudi du mois.

Nathalie Yamb, panafricaniste : « je suis heureuse d’être de retour à la maison »

« Je suis heureuse d’être de retour à la maison, à Ouagadougou et au Burkina Faso. Je suis toujours très émue de revenir quand il s’agit d’honorer Thomas Sankara, qui pour nous est une boussole, un visionnaire, dont les idéaux et le rêve pour l’Afrique, pour le Burkina Faso est en train de se concrétiser. Et ce, grâce aux leaders que nous avons aujourd’hui et grâce au peuple du Burkina et de l’Alliance des Etats du Sahel ».

Lianhoué Imhotep Bayala, militant panafricaniste, activiste culturel et analyste au Burkina Faso : « le 38e anniversaire est donc le signe de la résistance et de la continuité »

« Thomas Sankara a été arrêté, mais le sankarisme se perpétue, se renouvelle de génération en génération. Ses bourreaux ont voulu l’effacer, mais il triomphe d’eux. Aujourd’hui, voyez le caractère solennel de cette commémoration : plusieurs nationalités, du Zimbabwe à l’Allemagne, du Togo à l’Italie, se sont rassemblées ici. Ils n’ont pas compris les paroles prophétiques de Sankara lui-même : on peut tuer un homme, mais on ne tuera jamais ses idées. Le 38e anniversaire est donc le signe de la résistance et de la continuité. Le sacrifice de Sankara est aujourd’hui réhabilité dans le cœur des hommes ».

Abdourahamane Oumarou, président Urgences panafricanistes : « Sankara doit être honoré chaque jour »

« C’est une journée très symbolique, même si Sankara doit être honoré chaque jour, chaque seconde, chaque moment de notre vie. Mais aujourd’hui, au-delà de cette commémoration, nous avons manifesté notre sentiment de fierté de savoir qu’il y avait un de nos papas, durant sa vie, qui a osé inventer l’avenir. Comme l’a si bien dit un de mes camarades, il fallait se poser la question. Mais c’est où le Burkina Faso, c’est où Ouaga, mais qui est cet homme ? Sankara a réussi cela. Donc aujourd’hui, nous sommes fiers de lui. En venant aujourd’hui commémorer le Père de la Révolution 38 ans après son assassinat, cela prouve que l’homme a été exceptionnel, patriote et visionnaire. Ce qui est rare aujourd’hui ».

Amadou Dipama, fondateur du Groupe de travail sur le panafricanisme en Allemagne : « j’étais un pionnier de la Révolution de Thomas Sankara »

« Ce 15 octobre n’est pas seulement une commémoration, c’est un symbole fort. Ils ont tenté d’arrêter la marche révolutionnaire initiée par Sankara, mais c’est un échec. La Révolution continue. J’étais un pionnier de la Révolution de Thomas Sankara. Depuis 2007, nous travaillons à faire connaître son idéal en Europe. C’est un combat que nous menons depuis plus de vingt ans. Mon message à la jeunesse africaine est qu’ils se mobilisent. L’ennemi ne dort pas, l’impérialisme ne dort pas. L’Afrique a plus de 70 % de jeunes de moins de 22 ans. C’est une force immense. Si cette jeunesse s’organise, elle peut tracer son propre destin ».

Alifa Diawara du Sénégal : « Thomas Sankara est toujours vivant en nous »

« C’est un sentiment de fierté d’abord de venir en terre burkinabè, au pays de Thomas Sankara, une école dans le monde du panafricanisme. En tant que panafricaniste, assister aujourd’hui à la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara est vraiment une fierté pour moi. C’est pourquoi, je n’ai pas hésité à quitter le Sénégal, à traverser des pays et faire tous ces kilomètres pour venir le célébrer. Pour moi, il n’a jamais été question d’enterrer Thomas Sankara, parce qu’il est toujours vivant en nous. Aujourd’hui, plus que jamais, il est là encore dans nos cœurs. Il demeure le guide du panafricanisme ».

Pasambé Sawadogo, artiste et membre fondateur du Centre Thomas-Sankara, « cette cérémonie, qui autrefois symbolisait la douleur, est devenue aujourd’hui une source de fierté »

« Cette célébration est une reconnaissance du sacrifice de Thomas Sankara et de ses camarades, dont les idéaux sont désormais portés par un régime politique. Cette cérémonie, qui autrefois symbolisait la douleur, est devenue aujourd’hui une source de fierté. Pour vulgariser et perpétuer l’œuvre de Thomas Sankara, il faut en faire un programme politique et éducatif, l’intégrer dans les curricula scolaires. Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres, n’est pas qu’un slogan. C’est un programme politique visant à faire de chaque citoyen un modèle d’intégrité, de solidarité et de citoyenneté ».

Ali Baba de la délégation africaine de Guinée : « nous commémorons cette date chaque année en Guinée »

« C’est un honneur et un plaisir pour moi de participer au 38e anniversaire du couronnement. Nous, on le dit ainsi parce qu’en Guinée, nous commémorons cette date chaque année au village Rasta. Aujourd’hui, j’ai eu la chance de la passer ici au Burkina. C’est vraiment un hommage au père de la Révolution. Thomas Sankara a été un leader panafricain, un leader pour toute la jeunesse africaine. J’ai les larmes aux yeux quand je vois sa photo et le monument érigé en son honneur. Mais il continue de vivre en nous ».

Abdallah Ouédraogo, secrétaire national du Mouvement Afrika Révolution : « ce cérémonial est une victoire sur l’impérialisme »

« Ce cérémonial est pour nous une victoire sur l’impérialisme, une victoire du peuple burkinabè sur ses valets locaux et une victoire de l’Afrique sur la trahison sous toutes ses formes. Le projet du Mémorial avance, le mausolée est en construction, et une tour y sera bientôt associée. Un téléphérique reliera le mémorial à Bangr-Weogo, symbole fort de notre ancrage révolutionnaire. Le Burkina Faso, sous le signe de Sankara, devient le tombeau de l’impérialisme. Et l’Alliance des Etats du Sahel en est la continuité ».

Propos recueillis par Nadège YAMEOGO
Samira KIENORE
(Collaboratrice)

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