Journée de l’industrialisation de l’Afrique: Saisir des opportunités du marché continental

Les officiels ont visité les installations de l’usine Agroserv.

Le Burkina Faso a commémoré conjointement la Journée de l’industrialisation de l’Afrique et la deuxième édition de la Semaine de l’industrie burkinabè, le 20 novembre 2019, à Ouagadougou.

L’Afrique doit disposer d’une industrie à même de lui permettre de répondre aux besoins et aux exigences du marché continental. C’est dans cette optique que le Burkina Faso a commémoré la deuxième édition de la Semaine de l’industrie burkinabè et la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA) le 20 novembre 2019, à Ouagadougou. Au niveau international, la JIA est placée sous le thème : «positionner l’industrie africaine pour ravitailler le marché de la Zone de libre échange du continent africain
(ZLECAF)».

Selon le secrétaire du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Boubacar Traoré, le thème doit susciter plus de réflexion et de pragmatisme chez les décideurs africains afin d’adopter les meilleures stratégies à implémenter pour que le marché africain soit d’abord aux industriels africains avant d’être ouvert aux autres, a-t-il souligné.
C’est en permettant de développer la production, la transformation et la consommation des produits manufacturiers locaux de qualité et d’offrir un souffle au commerce intra-africain, que la zone de libre échange continentale sera le ferment de la transformation structurelle de l’Afrique, a poursuivi M. Traoré. Il a par ailleurs invité les industries burkinabè à bien se préparer pour aller à la conquête de nouvelles parts de marché sur le continent.

La transformation structurelle de l’économie africaine

Pour le représentant-pays de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Fréderic Nikièma, le lancement de la ZLECAF constitue une initiative adéquate pour augmenter la réponse collective de l’Afrique et résister aux pressions concurrentielles mondiales afin d’obtenir des gains d’efficience. «La journée de l’industrialisation de l’Afrique 2019 présente ainsi une occasion très importante pour mettre en lumière les défis de l’industrialisation et accomplir des transformations structurelles sur le continent», a-t-il ajouté.

Tout en saluant les initiatives du gouvernement en faveur du secteur industriel, le secrétaire permanent du Groupement professionnel des industriels du Burkina Faso, Ousmane Tiemtoré, a indiqué que cette commémoration donne l’occasion de rappeler les grandes recommandations de la dernière rencontre gouvernement/secteur privé, tenue les 14 et 15 octobre 2019, à Bobo-Dioulasso, et dont la mise en œuvre est indispensable au repositionnement de l’économie nationale face aux défis de la ZLECAF.

1% de la production nationale de maïs transformé

Selon Boubacar Traoré, l’organisation de la semaine de l’industrie burkinabè, placée sous le thème «Promotion d’une industrialisation durable en Afrique de l’Ouest : quelle place pour l’industrie burkinabè dans le développement des chaines de valeurs sous régionales ?», vise à réaffirmer le soutien et l’engagement du gouvernement en faveur du développement industriel durable de l’Afrique et particulièrement du Burkina Faso, par la promotion et le développement d’un secteur industriel intégré aux autres secteurs de l’économie.
L’usine de transformation de maïs en farine, semoule et autres produits dérivés, Agroserv, a servi de cadre pour la commémoration officielle de cette journée dédiée à l’industrie africaine.

Son directeur général, Siaka Sanou, a salué les autorités pour le choix porté sur son unité. Il a aussi posé les préoccupations des industriels burkinabè, notamment les transformateurs de maïs. Selon M. Sanou, le Burkina Faso produit 1,5 million de tonne de maïs mais ne transforme que 1% de cette production. Pour lui, la faible transformation est liée aux difficultés que rencontrent les industriels-transformateurs de maïs. Il s’agit entre autres de la TVA appliquée aux industriels et la question de l’aflatoxine (mycotoxine) qui joue sur la qualité du maïs.

Le secrétaire général du ministère en charge de l’industrie a rassuré le monde industriel burkinabè de la volonté du gouvernement à œuvrer pour le développement de l’industrie nationale. La cérémonie a pris fin par la visite de l’usine Agroserv par les officiels.

Mahamadi SEBOGO
windmad76@gmail.com

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