La patrie avant tout

Ce weekend, le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est allé constater la formation d’unités opérationnelles. Cette visite, qui intervient au moment où ses frères d’armes sont en fin de formation, donne plus de tonus aux forces combattantes très actives sur le front de la lutte contre le terrorisme.

Un soldat bien formé et doté d’équipements adéquats est en confiance pour aller croiser le fer avec l’ennemi. L’option offensive, adoptée par les troupes combattantes depuis un bon moment avec des résultats, met du baume au cœur des Burkinabè. Alliant des raids aériens et des combats au sol, cette stratégie ne laisse pas de chance aux terroristes.

Il est temps pour eux de prendre, à moindres frais, l’appel qui leur est lancé : « déposer les armes », s’ils ne veulent pas continuer à subir les foudres du tandem Forces de défense et de sécurité (FDS)-Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). S’il ne faut pas pavoiser en ces moments difficiles, il faut au moins se donner ce bol d’air dans une guerre où les nouvelles du front sont de plus en plus rassurantes.

Si l’ennemi n’est pas encore totalement hors d’état de nuire, il subit des revers importants. Maintenant que la donne est en train de changer, il va aussi falloir que les soldats de deuxième ligne, c’est-à-dire le peuple burkinabè, soit le moteur qui galvanise au lieu d’adopter une posture contreproductive, qui consiste à mettre à nu les failles de l’armée.

C’est jouer le jeu de l’ennemi, que de scier sur la branche sur laquelle on est assis. Nous sommes bien en guerre ! Ni les soldats ni les officiers stratèges, ne prétendent gagner toutes les batailles, mais lorsque le résultat s’impose à nous, il faut le reconnaitre et saluer les sacrifices consentis face aux groupes armés terroristes.

La critique constructive est aussi un effort de guerre. Ce qui est dommage, ce sont les rumeurs ; trop de ragots qui accompagnent cette guerre. Vous entendrez quelqu’un qui, à peine sorti du lit, vous jurer la main sur le cœur, que dans telle ville, l’armée est en déroute ; s’il ne dit pas qu’aucun soldat n’ose y mettre le pied.

C’est à se demander si les compatriotes qui s’adonnent à ce jeu n’ont pas encore perdu un proche dans cette guerre. Il n’est pas heureux d’ergoter sur le triste sort de ses semblables. Ce pays vient de loin, c’est à nous tous de le remettre sur les rails du développement en boutant hors de notre sphère ces bandits s’ils refusent d’entendre raison.

Aujourd’hui, c’est un secret de Polichinelle que des fils du pays ont décidé de prendre les armes contre le pays. Ils auront alors face à eux, des fils du pays soucieux de la sauvegarde du patrimoine national. A l’évidence donc, ces nouvelles compétences qui viendront s’ajouter à leurs frères d’armes sur le champ donneur contribueront à écrire les plus belles pages de notre histoire commune.

Avec ce qui nous est donné de voir actuellement, il est clair que les combats monteront en intensité sur le terrain. Au-delà de tout, c’est au peuple burkinabè de se poser les bonnes questions et d’espérer les bonnes réponses. Nous sommes un pays enclavé. Alors, où transitent toutes les armes aux mains des groupes armés pendant que le pays peine à s’en procurer ?

Qu’est-ce qu’un fils peut avoir contre son pays au point de lui réserver un si triste sort ? Quoi qu’il en soit, au moins, ayons dans le cœur, ce brin de patriotisme venu de lointaines contrées : « Je n’aime pas les dirigeants, mais j’adore mon pays ». En tout cas cette sortie du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré auprès des soldats leur apporte un grand réconfort et donne certainement plus d’espoir aux familles de victimes qui ont également reçu sa visite.

Assetou BADOH

badohassetou@yahoo.fr

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