Le moule du Burkinabè nouveau

Il est des rendez-vous qui dépassent la simple solennité d’une cérémonie. La Journée de l’excellence scolaire 2025, organisée ce vendredi 22 août à Ouagadougou, en fait partie. A travers cette tribune annuelle, notre Nation a célébré non seulement la réussite d’élèves et d’enseignants remarquables, mais aussi la promesse d’un avenir différent. Le thème choisi :

« Excellence scolaire, un tremplin pour l’engagement patriotique et le développement endogène », est en soi, un mot d’ordre, une boussole pour une nation en refondation.
Le Burkina Faso veut écrire une nouvelle page de son histoire et cette écriture commence sur les bancs de l’école. Devant des centaines de lauréats, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a été clair : « La Révolution que nous menons ne peut se gagner sans des ressources humaines valables ».

Autrement dit, le combat contre la fatalité, l’impérialisme, l’obscurantisme et la pauvreté se mène d’abord dans la tête et dans le cœur de notre jeunesse. En faisant de l’école, l’atelier et le moule de ce Burkinabè nouveau, l’engagement quotidien de l’enseignant, souvent discret mais essentiel, méritait d’être célébré, valorisé et soutenu. En amont, cette journée qui vient après la première édition de la Semaine de reconnaissance de l’élève et de l’étudiant envers l’enseignant, en mai dernier, constitue, au-delà du geste symbolique, un hommage collectif qui rappelle le rôle central que jouent les enseignants dans la construction d’une Nation éclairée et responsable.

Parce qu’ils sont les artisans silencieux du progrès, les semeurs de savoir, les éveilleurs de conscience. 138 élèves, 26 enseignants et cinq encadreurs ont ainsi été distingués cette année. Derrière ces chiffres, c’est toute la Nation qui a voulu récompenser
les braves combattants de l’ignorance et figures clés du développement humain. Comme lors des éditions précédentes, le Burkina a tenu à dire un « Merci » à celles et ceux qui, dans des conditions souvent difficiles, continuent de tenir haut le flambeau de l’éducation.

Ainsi qu’à ces élèves qui prouvent que l’effort paie et que l’avenir ne se construit pas dans la facilité. En aval, la Journée de l’excellence permet de magnifier une école qui, au-delà des notes et des diplômes, enseigne l’amour de la Patrie, la solidarité, l’intégrité. Il s’agit de forger une école qui redonne sa place à l’enseignant, véritable architecte du nouveau citoyen. Parce que la refondation de l’Etat commence bien à la base, là où les enfants apprennent à lire, à compter, mais surtout à aimer leur pays.

La présence des pays frères du Mali et du Niger, ainsi que des partenaires de l’éducation, a donné une résonance particulière à cette journée.
L’excellence scolaire n’est pas seulement une affaire burkinabè. Elle porte en elle une dimension régionale, un souffle collectif pour l’Afrique qui refuse la médiocrité. Il est donc temps que parents, enseignants, élèves et décideurs parlent d’une même voix et œuvrent à faire de l’école burkinabè, le véritable laboratoire du nouveau citoyen.

Par Assetou BADOH

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