« L’humilité est une qualité essentielle au cinéma », Aboubacar Tall

Réalisateur, monteur, Aboubacar Ismaël Tall est un véritable passionné de cinéma. Après avoir abandonné la musique au profit du 7e art, le jeune cinéaste, avec à son actif cinq courts-métrages,  ambitionne de produire des films de sensibilisation pour éveiller les consciences.

Aboubacar Ismaël Tall fait partie de la jeune génération de cinéastes qui ont décidé d’affronter les défis actuels du cinéma burkinabè et africain pour vivre leur passion. Auteur, compositeur et musicien à ses debuts, le jeune homme a troqué sa casquette de rappeur contre la caméra par un « heureux » concours de circonstances. Il a aujourd’hui à son actif cinq courts-métrages.  « C’était dans les années 90 en pleine effervescence du Hip Hop au Burkina Faso. Amateur de musique rap, je décide de rentrer en studio pour l’enregistrement de mon album.  C’est là que j’ ai fait un jour la connaissance de Feu Idrissa Ouédraogo qui était venu pour faire la bande sonore de son film La colère des dieux. Il a apprécié mes textes et a estimé que je pouvais faire carrière au cinéma comme scénariste et même réalisateur« , relate-t-il, tout en s’activant, en face d’une panoplie d’écrans, au montage de  son dernier film «Le conjoint».

Séduit par le talent de Aboubacar Ismaël Tall, le « Maestro » l’encourage et le confie à Pierre Rouamba où il fait ses classes. Pour lui, le réalisateur du mémorable « Tilai » a été le déclic qui a allumé en lui la passion du 7e art. « Le Maestro Idrissa Ouédraogo est mon père spirituel. Je lui dois mon entrée dans l’univers cinématogaphique. La jeune génération de cinéastes doit accepter d’apprendre aux côtés de leurs ainés. Sa disparition est une grande perte pour le cinéma burkinabè« , affirme-t-il, les yeux embués de larmes. Nous devons faire preuve, estime-t-il, d’humilité pour apprendre aux côtés de nos prédecesseurs. « Cette qualité, après la formation cinématographique, est essentielle pour  faire carrière dans le cinéma« . L’auteur du court-métrage « Taxi Gaz de Sya » a décidé, pour sa part, de marcher dans les pas de son mentor en optant pour un cinéma militant et pédagogique.

A ses dires, ses oeuvres portent donc essentiellement sur les maux qui minent la société actuelle. A son avis, un cinéaste doit se servir de sa caméra pour transposer à l’écran sa vision du monde. Du haut de son mètre quatre-vingt, Aboubacar Ismaël Tall, entre deux réalisations, est également impliqué dans la formation des jeunes réalisateurs « afin de préparer la rélève« .

En collaboration avec l’institut Imagine, il initie, pour ce faire, des formations au profit d’autres passionnés du cinéma à travers les projets « CinéPod« , « 120 heures chronos » et « Clap en herbe« .  Mon plus grand rêve, confie-t-il, est de devenir cinéaste d’auteur afin de participer à  l’éveil de conscience.

Achille ZIGANI (Collaborateur)

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