Lutte contre le SIDA: Mobilisation pour mettre fin à la pandémie

Le secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le SIDA a commémoré, le mardi 1er décembre 2020 à Boulsa, province du Namentenga, la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. A l’occasion, il a décerné des prix aux meilleurs acteurs œuvrant dans la prise en charge des malades.

Contrairement à certaines croyances qui laissaient penser que le SIDA est derrière nous, l’Organisation des Nations unies (ONU) a choisi, le 1er décembre de chaque année pour rappeler au monde, la nécessité de se protéger contre cette pandémie, mais aussi contre les maladies sexuellement transmissibles. Réunis à Boulsa dans le Namentenga dans le cadre de cette commémoration, le Secrétariat permanent du conseil national de lutte contre le SIDA et ses partenaires ont plaidé pour une meilleure implication des communautés dans la lutte. La représentante du président du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS), le président du Faso, la ministre de la Santé, Claudine Lougué, a indiqué que malgré les efforts consentis dans la lutte contre le SIDA, la maladie demeure. « Les estimations de ONUSIDA révèle qu’au Burkina Faso en 2020, 100 000 personnes vivent avec le VIH avec 3000 décès dûs au SIDA », a-t-elle relevé. Pour elle, même si ces chiffres sont alarmants, force est de constater que de nombreux acquis ont été engrangés dans la riposte au VIH-SIDA et aux autres Infections sexuellement transmissibles (IST). Elle a noté, la baisse sensible du taux de séroprévalence qui est passé de 7,1% en 1997 à 0,7%, la mise sous traitement ARV de 60361 personnes vivantes soit 74% des malades, la gratuité des soins et l’amélioration des dispositifs d’approvisionnement en intrants et réactifs. Et si, ces progrès sont aujourd’hui, une réalité, c’est grâce aux efforts conjugués des uns et des autres. C’est pourquoi, la représentante du président du conseil national de lutte contre le SIDA a félicité les acteurs œuvrant dans la lutte ainsi que les partenaires technique et financier pour leur contribution à l’atteinte de ces résultats.
La ministre Lougué a, en outre, rappelé la nécessité de maintenir le cap à travers la sensibilisation, la disponibilisation des intrants de dépistage, les consommables, les préservatifs et les kits de laboratoire, le renforcement de l’implication des partenaires, des femmes enceintes pour une meilleure adhésion au dépistage, le développement des actions communautaires pour la recherche des perdus de vue…

Des besoins à couvrir

Elle s’est engagée à renforcer l’approche multisectorielle à travers l’élaboration d’un cadre stratégique de troisième génération pour la période 2021-2025 afin d’orienter les actions de lutte contre le VIH-SIDA et les IST. Pour la directrice-pays de l’ONUSIDA, Félicité Nsabimana Ndimira, l’objectif ambitieux de mettre fin à cette épidémie est réalisable d’ici à 2030. Il suffit selon elle, de faire face aux besoins non couverts tels que : l’accélération du dépistage, la mise sous traitement et surtout la prise en charge pédiatrique du VIH chez les enfants et faire en sorte que toutes les personnes qui accèdent au traitement aient une charge virale supprimée de leur organisme. Pour y parvenir, Mme Ndimira recommande une remobilisation encore plus accrue de tous les acteurs et partenaires de même que des ressources internes et externes. Placée sous le thème : « Solidarité mondiale et responsabilité partagée », cette journée a été une occasion pour le conseil national de lutte contre le SIDA de témoigner sa reconnaissance à tous ceux qui œuvrent jour et nuit aux côtés des malades, mais également de certains acteurs travaillant dans ce sens. « En ce moment, il faut rendre grâce à Dieu et remercier les autorités qui nous ont fait confiance. Je dédie cette médaille à ma famille et surtout à mes plus proches collaborateurs et aux hommes de médias, car c’est eux qui m’ont soutenus dans toutes nos activités pour qu’aujourd’hui nos efforts soient reconnus », a indiqué le chargé de communication du CNLS/IST, Jean Victor Ouédraogo.
Quant au gouverneur de la région du Centre-Nord, Casimir Segda, et le maire de la commune de Boulsa, Aimé Roger Kaboret, ils se sont réjouis du choix de leur localité pour abriter cette cérémonie. Car, ont-ils dit, «Nous notons dans notre commune, un relâchement qui se traduit par des comportements à risque surtout chez la frange jeune et dans les endroits comme les sites d’orpaillage ». Ils ont d’ailleurs invité la population, notamment les jeunes à se départir de l’illusion que le SIDA n’existe plus.

DONALD Wendpouiré NIKIEMA
tousunis.do@gmail.com

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