Massacres inter-communautaires au Burkina : Le Tocsin condamne des « tueries fratricides »

Après les événements de Yirgou, d’autres massacres inter-communautaires se sont produits à Aribinda avec plus d’une soixantaine de morts. Dans la déclaration qui suit, le Tocsin exprime son indignation face à cette furie mortifère à répétition et exhorte les Burkinabè à consolider leur vivre ensemble séculaire.

 Après Yirgou, voici Aribinda, le TOCSIN sonne à nouveau pour exprimer l’indignation générale des Burkinabè. Dans les deux cas, les massacres inter-communautaires font suite à des crimes odieux commis par des individus non identifiés, probablement, des terroristes aux visages hideux. Ils ont massacré des leaders d’opinion et des membres de leurs familles, d’un côté, un chef coutumier, de l’autre, un guide religieux musulman. Même, leurs âges avancés, donc leur statut de grand-père ou de père, n’ont pas dissuadé leurs bourreaux.

La réplique des populations locales, s’est traduite par des tentatives malheureuses et inacceptables de se rendre justice. Pire, leur furie mortifère a conduit à la mort de paisibles citoyens dont le seul « tort » a été d’appartenir au groupe ethnique des agresseurs présumés. Ainsi, à un mal innommable, s’est superposé un mal plus immonde ; comme si « pendant que la pluie nous bat, nous adoptons la fâcheuse attitude de nous battre entre nous ».

Par ces réactions morbides, à Yirgou hier, comme à Aribinda aujourd’hui, le pseudo remède a aggravé le mal. Le jeu des terroristes a été accompli. Les ennemis communs, que sont les terroristes, en plus d’avoir ôté des vies de leurs propres mains, sont arrivés à nous manipuler afin que nous nous exterminions et fragilisions notre vivre ensemble séculaire.

Le TOCSIN sonne pour condamner une fois de plus le terrorisme et rappeler les grands principes moraux, gages de paix, qui ont toujours sous-tendu notre Etat nation en continuelle construction.

Ne nous trompons pas d’ennemis ou d’adversaires. Refusons l’autoflagellation, les tueries fratricides. Arrêtons le cycle de violences inter-communautaires.

Renforçons notre appropriation de la laïcité. Soutenons le fait que la diversité culturelle et religieuse soit une grande richesse.

Prônons la cohésion nationale et le brassage des communautés de toutes natures. Ayons pour boussole, les grandes valeurs traditionnelles et religieuses de fraternité, d’unité, de tolérance et de solidarité. N’oublions pas que « la valeur humaine est la plus précieuse des richesses » et que le droit à la vie est le premier des droits.

Soutenons les actions hautement patriotiques et républicaines des Forces de Défense et de Sécurité visant à nous débarrasser de l’ogre terroriste.

Vive l’harmonie entre les communautés burkinabè. Vive notre chère patrie.

 

TOCSIN : Tous pour le Combat de la Solidarité et de l’Intégration.

 Ouagadougou, le 05 avril 2019

Pour le Bureau Exécutif, le Président et P/D le Vice-président

 

 

  Pr. Moussa Willy BANTENGA

  Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques

 

Laisser un commentaire