Procès violences sur un enfant talibé: le Tribunal correctionnel se déclare incompétent

Le Tribunal s’est déclaré incompétent pour connaitre du dossier de l’affaire de maltraitance grave d’enfant talibé.

L’affaire de maltraitance grave d’enfant talibé a été enrôlée pour être jugée, hier mercredi 19 novembre 2025, au Tribunal de grande instance Ouaga I. A l’ouverture du procès, le Tribunal s’est déclaré incompétent pour connaître de ce dossier.

Le dossier du jugement dans l’affaire relative à la maltraitance d’un enfant talibé ne sera pas jugé de sitôt. En effet, appelé au rôle de l’audience solennelle du mercredi 19 novembre 2025, au Tribunal de grande Ouaga I, le dossier n’a pas pu être jugé. Le Tribunal s’étant déclaré incompétent. A l’ouverture de l’audience, le Tribunal a estimé que conformément à l’article 523-3 du Code pénal, les faits reprochés au prévenu relèvent du criminel et non de la juridiction correctionnelle.

Pour ce faire, il a renvoyé le ministère public à se pourvoir autrement. « Notre juridiction n’est pas compétente pour juger les faits reprochés au prévenu. Ils relèvent du criminel, alors que nous sommes un Tribunal correctionnel. Le dossier est renvoyé au ministère public, qui devra saisir la juridiction appropriée », a expliqué le président du Tribunal. Toutefois, le substitut du procureur du Faso près le TGI Ouaga I, Pacôme Désiré Yelemcouré, a expliqué que cette décision ne signifie pas la fin de la procédure, le parquet disposant, selon lui, de deux autres options. En effet, le parquet a la possibilité de saisir une chambre criminelle ou procéder à une correctionnalisation de l’infraction. « Le ministère public va aviser.

A l’issue de l’audience, le procureur du Faso décidera de la conduite à tenir. Quoi qu’il en soit, je peux vous assurer qu’il ne s’agit pas de la fin de la procédure. De telles infractions sont d’une telle gravité qu’il n’y a aucune raison qu’elles restent impunies », a souligné M. Yelemcouré. L’on se rappelle que courant mois d’octobre 2025, au travers d’un communiqué, le procureur du Faso, près du TGI Ouaga I, informait que la brigade régionale de protection de l’enfance du Centre a été saisie par la direction provinciale de l’action humanitaire du Kadiogo d’un cas de maltraitance d’enfant d’une extrême gravité.

Selon la note, un enfant talibé de 13 ans a été séquestré, ligoté et privé de nourriture par son maître coranique au quartier Sakoula de Ouagadougou. Les blessures infligées à l’enfant ont entrainé une putréfaction avancée des deux mains, nécessitant une intervention médicale d’urgence pour éviter une amputation. Le maître coranique mis en cause a été conduit à l’unité de police, les faits révélés dans cette affaire ayant été qualifiés d’une « cruauté inqualifiable et constituent une violation flagrante des droits de l’enfant ».

Soumaïla BONKOUNGOU

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