Sécurisation foncière au Burkina : Un programme agro-pastoral dévoile ses méthodes

Les représentants des structures décentralisées ont fait le déplacement de Fada N’Gourma pour s’enquérir de l’expérience de VALPAPE-TIN SUAGI en matière de sécurisation foncière.

En collaboration avec la direction générale du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural, le Programme de valorisation du potentiel agro-pastoral dans l’Est du Burkina (VALPAPE-TIN SUAGI), a partagé, le mardi 9 juillet 2019, à Fada N’Gourma, son expérience en matière de sécurisation foncière.

La première phase du Programme de valorisation du potentiel agro-pastoral dans l’Est du Burkina (VALPAPE-TIN SUAGI), mise en œuvre sur la période 2015-2018, a été consacrée à la sécurisation des investissements et des ressources communautaires. Cette expérience en matière de sécurisation foncière a été partagée, lors d’un atelier, organisé, le mardi 9 juillet 2019, à Fada N’Gourma.

Selon le coordonnateur du programme, Christophe Tankoano, sa structure a adopté une démarche qui concilie la «légitimité» à la «légalité», de sorte à réaliser des investissements bien sécurisés pour une exploitation paisible et durable. En fait, il s’est agi, d’une part, d’inciter les propriétaires terriens à s’approprier la législation foncière en vigueur et, d’autre part, de revisiter les méthodes de gestion du foncier, conformément aux us et coutumes, a-t-il expliqué.

Il a indiqué que la stratégie de VALPAPE a consisté à se familiariser avec les populations rurales, afin de comprendre leurs perceptions de la question du foncier et, surtout, de leur expliquer le bien-fondé de l’application des lois foncières. Dans un exposé fait par Ratasomdé Kaguambega dans le cadre de l’expérience du programme VAPAPE, il est ressorti que les lois foncières sont applicables, à condition que l’on réunisse la «légitimité» et la «légalité» à travers une démarche basée sur le dialogue inclusif, consensuel et transparent.

Mieux, a renchéri M. Kaguambèga, une communication saine, transparente et équilibrée et la prise en compte intégrale des intérêts des parties prenantes permettent d’asseoir une base solide du dialogue social, condition sine qua non du succès de tout processus de sécurisation foncière. «Une difficulté liée aux interférences politiques» «L’approche négociée avec les communautés locales pour sécuriser les terres aménagées selon les procédés de droit commun est bien possible et constitue une alternative à l’expropriation des terres pour cause d’utilité publique», a-t-il argué.

A ce sujet, le représentant de la coopération suisse, Salifou Saré, a affirmé qu’une mauvaise gestion du capital foncier est source de conflit. D’où l’importance de l’expérience de VALPAPE qui met en relation tous les acteurs fonciers, à travers une négociation communautaire inclusive, a salué le représentant du directeur général du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural, Blaise Yoda. Au cours de la première phase du programme, la démarche de sécurisation foncière a concerné «38 investissements et ressources communautaires».

Il s’agit, notamment, de bas-fonds aménagés, de périmètres maraîchers, de parcs de vaccination, de marchés de bétail, de zones de pâture, d’unités de transformation, de magasins de stockage et de marchés de légumes. A entendre, le coordonnateur du programme, Christophe Tankoano, les interférences politiques, les problèmes liés à l’identification des héritiers des terres et l’insécurité ont été les principaux obstacles au processus.

Fruit de la coopération entre le Burkina Faso et la Suisse, le programme VALPAPE-TIN SUAGI vise «une amélioration de la sécurité alimentaire dans la région de l’Est par un accroissement des revenus des producteurs agro-pastoraux». Le secrétaire général de la région de l’Est, Mahamat Michara, a félicité l’équipe du programme, ainsi que la coopération suisse pour les efforts déployés au profit des populations.

Joanny SOW

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