
La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo, a lancé le projet de couverture de 750 zones blanches sur l’ensemble du territoire national, lors d’un atelier, mardi 30 septembre 2025, à Ouahigouya. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du « Chantier zéro zone blanche » visant l’amélioration de la couverture des réseaux mobiles et de la réduction de la fracture numérique.
D’ici à 2026, les populations de 750 localités auront accès aux services de communications électroniques et les avantages qui vont avec. Le projet devant aboutir à cela a été officiellement lancé, mardi 30 septembre 2025 à Ouahigouya, par la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Dr Aminata Zerbo, au cours d’un atelier. L’ambition du gouvernement à travers cette initiative, a expliqué la ministre, est d’offrir à chaque citoyenne et citoyen, où qu’il se trouve, un accès effectif et abordable aux services essentiels de communications électroniques que sont la voix, les sms, l’Internet et la monnaie électronique.
« Il s’agit d’une démarche d’inclusion qui ne doit laisser à l’écart aucune communauté dans la dynamique de la transformation numérique quelques soient les contraintes géographiques ou socio-économiques », a-t-elle précisé. Au regard de l’importance du numérique comme facteur d’amélioration des conditions de vie des populations et d’accroissement des performances des entreprises, l’atelier a réuni en plus des gouverneurs des régions et des autorités coutumières et religieuses, les représentants de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), les opérateurs de télécommunications, les partenaires techniques et financiers et les responsables administratifs et techniques du ministère.
Il leur a été présenté le « Chantier zéro zone blanche » dans lequel s’inscrit le projet de couverture des 750 zones et son importance socio-économique pour le Burkina Faso. Les échanges ont aussi permis d’une part d’expliquer le rôle « crucial » des gouverneurs, autorités provinciales et communales, leaders religieux et coutumiers dans la facilitation du déploiement notamment dans l’acquisition des sites, l’obtention des autorisations et la sensibilisation des populations, et d’autre part, de solliciter la participation active et l’engagement des différentes composantes pour la réussite du projet.
Aminata Zerbo a salué l’idée de la rencontre comme cadre privilégié pour co-construire des réponses aux trois défis majeurs qui freinent le déploiement de l’infrastructure de communication électronique au pays des Hommes intègres.
Objectif : zéro zone blanche à l’horizon fin 2027
Il s’agit, a-t-elle mentionné, de l’insécurité dans certaines zones, la lourdeur administrative dans l’acquisition des terrains et l’obtention des autorisations et enfin les résistances locales face à l’installation des infrastructures de communications électroniques. Toute chose qui fait que des disparités notables subsistent entre zones urbaines et zones rurales malgré la couverture par les trois opérateurs (ONATEL, ORANGE Burkina Faso et TELECEL Burkina Faso). « Ainsi, près de 2 000 villages administratifs demeurent jusqu’à nos jours privés de toute couverture téléphonique et donc également d’Internet.
Dans ces zones dites blanches les populations n’ayant accès à aucun service de communications électroniques sont exclues du monde de l’information et tous ses avantages », a-t-elle déploré. Pour pallier la situation, l’Etat a déjà subventionné, aux dires de la ministre, la mise en service de 223 sites depuis 2020. La présente initiative vise donc à renforcer l’inclusion numérique enclenchée. L’approche retenue est fondée sur un mécanisme compétitif d’appel à concurrence.
L’objectif ultime est d’atteindre zéro zone blanche à l’horizon fin 2027. « Pour y parvenir une enveloppe d’environ 37,5 milliards F CFA sera mobilisée par le gouvernement et les opérateurs auront à leur charge le reste des investissements », a informé Mme Zerbo. Aussi, a-t-elle rappelé aux opérateurs de télécommunication que la réussite de ce projet dépendra de leur diligence dans la réalisation des différents lots qui leur seront confiés. « Je vous demande donc un engagement sans faille et une exécution rigoureuse. Nous attendons de vous une célérité exemplaire dans le déploiement des infrastructures », a-t-elle affirmé.
La ministre a, par ailleurs, donné l’assurance que le département de tutelle
veillera à ce qu’il ne suffise pas que les infrastructures soient mises en place
mais qu’elles fonctionnent, qu’elles soient maintenues et qu’elles soient exploitées de manière optimale. Car a-t-elle fait remarquer, le projet dépasse le seul cadre technologique pour constituer un « véritable » projet de société. Ceci, en ce sens que la réduction de la fracture numérique renforce la résilience des populations surtout dans ce contexte sécuritaire, offre à chaque Burkinabè les mêmes chances d’accès au savoir et favorise les opportunités économiques en garantissant l’accès aux services essentiels au développement. Le gouverneur de la région de Yadega, Thomas Yampa a de ce fait salué la démarche du gouvernement et pris l’engagement de travailler de concert avec toutes les parties pour
l’atteinte de l’objectif.
Voro KORAHIRE