Le ministère des Mines et des Carrières a organisé, le mercredi 10 août 2022, à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats de l’étude de faisabilité pour l’installation de sites pilotes de traitement de minerais. Financée par la Banque mondiale, l’étude se veut une alternative à la modernisation de l’orpaillage, mais surtout un rempart contre l’utilisation des produits chimiques dangereux et prohibés.
En mai 2021, le ministère des Mines et des Carrières a commandité une étude de faisabilité pour l’installation de sites pilotes de traitement de minerais. Elle a été financée par la Banque mondiale, à travers le Projet d’appui à la gestion et des mines (PARGFM). Destinée à l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS), l’étude a été conduite par le cabinet SOFRECO.
Ainsi, après deux mois d’enquêtes- terrain, les consultants ont présenté le rapport provisoire de l’étude aux acteurs, le mercredi 10 août 2022 à Ouagadougou. C’était, lors d’un atelier organisé par le ministère en charge des mines. Le consultant du cabinet SOFRECO, Patrick De Sansimor, a indiqué que l’étude de sites d’extraction d’or à travers le Burkina Faso a permis d’identifier et de hiérarchiser trois sites très favorables à l’implantation d’unités pilotes de traitement.
Ces sites, selon lui, offrent un potentiel géologique certain et des teneurs moyennes intéressantes. « Trois sites ont été définis comme présentant des atouts certains à la réception d’une installation pilote, du point de vue des ressources potentielles et de l’acceptation probable de la part des artisans miniers et des communautés locales », a-t- il confié. Pour ces sites, un procédé mixte comprenant des unités mobiles et des unités fixes de traitement a été défini.
Il s’agit de ceux de Sixe, de Imyiré et du Hong Kong dans les régions du Sud, du Centre et du Nord. Ils se sont dit favorables à l’installation des sites pilotes qui sont des unités équipées de technologies éprouvées et à faibles impacts sur l’environnement pour en faire la démonstration. Une stratégie pour offrir de meilleures conditions de traitement aux exploitants et les inciter à y adhérer.
« C’est un moyen pour lutter contre l’usage anarchique des produits chimiques dangereux et amener la modernisation progressive du sous-secteur », a soutenu le Secrétaire général (SG) du ministère en charge des mines, Moïse Ouédraogo. Il a ajouté qu’elle avait également pour but de poser les bases pour expérimenter cette stratégie et l’étendre progressivement.
Toutefois, le consultant Patrick De Sansimor a expliqué que l’étude économique des sites montrera que la teneur en or est le facteur essentiel de la faisabilité d’une implantation pilote. Ainsi, certains sites pour lesquels les analyses ont donné des valeurs moyennes inférieures à 5 ppm ont été considérés comme fondamentalement non économiques. A son tour, le directeur général de l’ANEEMAS, Jacob Ouédraogo a confié que cette étude vient comme une réponse à un besoin du sous-secteur de l’artisanal minier qui a toujours brillé par les impacts négatifs de l’utilisation anarchique des produits tels que le cyanure, le mercure.
Pour l’ANEEMAS « c’est une alternative que nous offrons aux acteurs de pouvoir améliorer leur productivité au niveau du secteur artisanal », s’est-il réjoui. De façon globale, elle oriente avec des modalités de fonctionnement et de gestion des unités, et ce, en cohérence avec la politique locale. A ce sujet, le consultant est revenu sur les contraintes et les limitations qui se sont imposées à ses équipes dans leurs choix et leurs recherches de solutions techniques et économiques acceptables.
Il s’agit de l’inspection de sites au début de la saison pluvieuse, ce qui n’a pas permis de rencontrer de nombreux artisans miniers et de les voir au travail. La situation sécuritaire a aussi impacté le travail terrain. Et en termes de recommandations, le cabinet a formulé le renforcement de la mission de l’ANEEMAS dans son rôle du secteur artisanal. Et ce, en la dotant des moyens financiers et techniques nécessaires.
Pour les consultants, il est nécessaire de trouver un accord avec les autorités locales et les artisans miniers, ainsi qu’avec les détenteurs éventuels de droits d’exploration ou de mine sur la région, pour réaliser un projet pilote qui servira de démonstration. Il est impérieux de trouver également des solutions techniques satisfaisant la limitation de l’usage de produits considérés comme dangereux et interdits dans le but d’éviter que le succès des projets pilotes ne deviennent une source supplémentaire de pollution et de destruction de l’environnement.
L’implication des artisans mineurs et leur compréhension de l’ingérence de l’Etat dans leurs activités est l’une des conditions de réussite de l’installation des sites pilotes.
Mariam OUEDRAOGO
Mesmira14@gmail.com
Ouo Mariette Fadila TRAORE (stagiaire)