Statistiques du tourisme : Des journalistes formés à l’usage des données

Le directeur de l’OBSTOUR, Bassirou Balboné (milieu) : “Les statistiques sur le tourisme burkinabè ne sont pas encore utilisées de manière optimale”.

L’Observatoire national du tourisme (OBSTOUR), en collaboration avec le Sous-programme statistique du Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS/SPS), a organisé les 8 et 9 février 2021 à Ouagadougou, un « atelier de formation des utilisateurs des statistiques sur le tourisme » au profit d’une vingtaine de journalistes.

Le Burkina Faso dispose d’une base de données statistiques sur le tourisme. Mais, les productions statistiques sur le tourisme existantes, selon l’Observatoire national du tourisme (OBSTOUR), ne sont pas utilisées de manière optimale par les potentiels utilisateurs (décideurs, planificateurs nationaux, ministères, responsables des collectivités territoriales, partenaires techniques et financiers, journalistes, etc.). Cette situation soutient l’observatoire, s’explique principalement par une insuffisance de culture statistique, un déficit d’informations sur les statistiques disponibles et un manque de formation des utilisateurs potentiels.

Pour pallier ce déficit, l’OBSTOUR, en partenariat avec le Sous-programme statistique du Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS/SPS), a initié les 8 et 9 février 2021 à Ouagadougou une session de “formation des utilisateurs des statistiques sur le tourisme” à l’intention d’une vingtaine d’hommes et femmes des médias. L’objectif de cette formation, a précisé le directeur de l’OBSTOUR, Bassirou Balboné, vise à faire le point sur la disponibilité des données dans le domaine du tourisme, de présenter aux participants les thèmes couverts, les caractéristiques des données disponibles, leurs forces et leurs faiblesses. “Les participants devraient, à l’issue de la formation, pouvoir accéder aux données disponibles sur le tourisme au Burkina Faso, comprendre les principaux indicateurs calculés à partir des données sur le tourisme, maîtriser les grandes lignes de l’élaboration de ces indicateurs, etc.”, a indiqué M. Balboné à l’ouverture des travaux.

Le Coordonnateur du PAGPS/SPS, Daouda Zoungrana par ailleurs formateur, a dispensé un module relatif aux généralités sur le tourisme. Il s’est agi de partager certaines notions de base sur le tourisme, sa définition, et les différents concepts qui découlent de cette définition tels que le visiteur, l’environnement habituel, le pays de résidence, etc. Dans sa communication, les différentes formes de tourisme ont également été abordées afin d’éclairer les journalistes sur la nuance des expressions “tourisme interne”, “tourisme récepteur”, “tourisme émetteur”, “tourisme intérieur”, “tourisme national”, “tourisme international”, etc.

M. Zoungrana a évoqué, en outre, les activités caractéristiques et connexes dans la production des statistiques du tourisme à savoir l’hébergement, le transport, les loisirs, les voyages, et les opérateurs. La communication a été suivie d’exercices et d’échanges à bâtons rompus afin de renforcer les connaissances acquises des participants. “Utiliser les statistiques du tourisme : quelques indicateurs”, et “Forces, faiblesses des statistiques du tourisme et perspectives” ont été les communications présentées lors de la seconde journée.

Renforcer la production des statistiques

Les participants ont été outillés sur l’usage des statistiques dans leurs articles.

Selon le formateur Zoungrana, plusieurs indicateurs permettent de définir et de calculer le dynamisme du tourisme dans un pays. Cela débute, a-t-il dit, par l’arrivée de touristes aux frontières et dans les Etablissements touristiques d’hébergement (ETH). A l’entendre, ce facteur permet de mesurer le dynamisme du tourisme interne et récepteur (arrivée de touristes étrangers) et également l’activité hôtelière dans un pays ou une région donnée. Il a souligné que l’unité de mesure de la consommation touristique est la nuitée. Celle-ci, a expliqué M. Zoungrana, est la nuit passée par un touriste dans une unité d’hébergement en qualité de client. L’autre mode de calcul du dynamisme dans le secteur de l’hôtellerie, a-t-il poursuivi, est le taux d’occupation des chambres.

« C’est un indicateur particulièrement utile pour mesurer les performances de l’ETH et leur évolution dans le temps. Car il permet de rendre compte du niveau de fréquentation d’un établissement », a soutenu le formateur. Il constitue, a-t-il affirmé, une véritable boussole pour guider les politiques stratégiques de croissance. Quant au taux de fréquentation des place-lits, il mesure, a-t-il fait savoir, la fréquence de place-lits des ETH qui s’analyse également en tenant compte de la saisonnalité. Toutefois, il existe, a ajouté M. Zoungrana, d’autres types d’indicateurs, à savoir le taux de fréquentation d’un ETH et la durée moyenne de séjour dans un ETH.

La forte demande des données par les utilisateurs, la prise de conscience des autorités publiques de la nécessité de disposer de statistiques dans le domaine du tourisme, et l’existence d’une législation encadrant la production des statistiques sur le plan national sont, entre autres, a relevé M. Zoungrana, les forces des statistiques du tourisme au pays des Hommes intègres. Cependant, de nombreuses faiblesses, a-t-il déploré, subsistent. Il a cité, entre autres, la forme juridique de l’OBSTOUR inadaptée à ses missions, l’insuffisance des ressources financières et matérielles allouées à la production des statistiques et la faible application de la loi portant organisation des activités touristiques. Au terme de la formation, des perspectives et des recommandations ont été présentées, à savoir, entre autres, la restructuration de l’OBSTOUR et le renforcement de la production des statistiques du tourisme à travers la collecte des données aux frontières terrestres.

W. Aubin NANA

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