Chimio-prévention du paludisme 2023 : le ministre de la Santé prend le pouls de la campagne

Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a effectué une sortie de terrain avec les femmes et hommes de médias, du 14 au 16 septembre 2023, pour constater la mise en œuvre et le déroulement de la campagne chimio-prévention du paludisme saisonnier, cumulés à la destruction des gites larvaires (CPS+) dans les régions du Centre, du Plateau central et du Centre-Sud.

Adoptée depuis 2014 par le ministère en charge de santé, la campagne chimio-prévention du paludisme a permis de protéger des millions d’enfants de cette maladie pendant la période de forte transmission. A la faveur de cette intervention pour le 4e passage de l’année 2023, les journalistes des médias ont été invités à constater de visu les actions des agents de lutte contre le paludisme. Ainsi, ces acteurs ont assisté à la mise en œuvre et au déroulement de la campagne, cumulés à la destruction des gites larvaires (CPS+) dans les régions du Centre, Plateau central et du Centre-Sud du 14 au 16 septembre 2023. L’évènement a été aussi un moment de sensibilisation contre le paludisme et de tests de malnutrition sur les enfants de 3 à 59 mois. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, a procédé au lancement officiel de cette activité nationale au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Cissin à Ouagadougou. Selon lui, il s’agit d’administrer des médicaments (deux molécules sont associées dans ce médicament) contre le paludisme aux enfants. « Ceci pendant trois jours. Le premier jour, les distributeurs communautaires appuyés par les agents de santé et les volontaires nationaux, agents de santé à base communautaire, vont superviser eux-mêmes dans les familles la première prise de médicaments et aux 2e jour et 3e jour à la même heure les mères ou les gardiennes des enfants concernés vont se charger de leur redonner », a-t-il confié.

Si le travail est fait correctement, a-t-il poursuivi, cela permettra de réduire drastiquement la transmission, la survenue du paludisme chez les enfants de ce groupe d’âge. En outre, M. Kargougou a déclaré que cette campagne va concerner un peu plus 3 millions d’enfants sur toute l’étendue du territoire burkinabè. Pour ce faire, il a appelé au nom du gouvernement de Transition l’ensemble de la population à adhérer à cette campagne pour que les enfants de la tranche d’âge concernée puissent bénéficier des médicaments et la destruction des gites larvaires soit effective dans les milieux de vie. Le médecin-chef du district sanitaire de Boulmiougou, Dr Abdoul Aziz Ouédraogo, pour sa part, a salué l’action des agents engagés à cet effet. « La destruction des gites larvaires, la sensibilisation des populations et les tests de malnutrition sont effectifs », a-t-il dit. A l’entendre, l’essentiel est que les sensibilisés fassent de sorte que ces gites ne nichent plus dans le cadre de vie. Pour ce qui est des gites larvaires en dehors des concessions, il a indiqué que la contribution des municipalités est nécessaire.

Une prise de conscience collective

La grand-mère administrant le médicament à son petit fils à Tempèlga dans le district sanitaire de Manga au Centre-Sud.

Dans la région du Centre-Sud, le médecin-chef du district sanitaire de Manga, Dr Inoussa Sawadogo, a annoncé que la campagne se déroule bien dans sa zone sanitaire et la cible est constituée de 69 670 enfants à traiter durant l’activité avec l’accompagnement de plus de 700 personnes mobilisées pour le travail. « Nos équipes de distribution se déplacent dans les ménages, les lieux publics et autres où on peut avoir des regroupements de personnes pour distribuer des médicaments aux enfants. Ce qui va permettre de maintenir des doses efficaces dans leur sang pour empêcher le développement du paludisme dans la période de pic », a-t-il expliqué. Il a également signifié que sur le terrain, il y a beaucoup de difficultés en fonction des zones. Pour lui, dans ce district, il y a plus de 180 villages avec plus d’une quarantaine d’hameaux de cultures et il y a aussi des zones difficiles d’accès avec des déplacements constants de populations. Ainsi face à cette situation, le responsable du district de Manga déclare que les agents sont obligés d’aller dans les champs pour administrer les médicaments. A son avis, les circonstances de terrain demandent une certaine adaptation.

A titre illustratif, il a dit que certains agents sont obligés de distribuer les médicaments la nuit ou le soir pour aider à atteindre les objectifs escomptés. Par ailleurs, il a assuré que toutes les personnes concernées bénéficieront du traitement. Pour les habitants des localités visitées, cette intervention de l’Etat est honorable. Ainsi, pour un habitant de Nagrin à Ouagadougou, Oumarou Zoungrana, cette activité du ministère en charge de la santé est digne d’intérêt. Dans la mesure où elle contribue à protéger les enfants du paludisme. « Les sensibilisations faites amènent à une prise de conscience collective pour les questions évoquées. Ce qui apporte le mieux-vivre de la population », a-t-il martelé. Idem pour Saidou Benoit Kaboré du quartier Cissin de Ouagadougou, un ancien fonctionnaire de police qui a exprimé sa satisfaction. Il a aussi souhaité que l’action soit continuelle pour faire barrage au paludisme qui tue chaque année beaucoup d’enfants. Quant à Georgette Tiendrébeogo de Oubriyaoghin de Ziniaré dans la région du Plateau central, elle a loué la pratique de la chimio-prévention du paludisme. Selon elle, depuis que les enfants de sa famille ont bénéficié l’année dernière du traitement, il n’y a plus eu de cas de paludisme. A ce titre, elle a remercié le ministère pour cette lutte contre le paludisme et a invité les personnes qui rejettent la chimio-prévention du paludisme à adhérer car la prise des médicaments permet d’éviter cette maladie.

Evariste YODA

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