Cohésion sociale : le vivre-ensemble promu dans le Kourwéogo

Les Forces vives de la province du Kourwéogo ont tenu une Assemblée générale, le lundi 6 janvier 2020 à Boussé. Initiée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, la rencontre d’échanges a essentiellement porté sur la situation nationale.

Les groupes terroristes entretiennent les conflits communautaires pour diviser les populations et assouvir leurs funestes besoins. Les populations doivent par conséquent éviter la graine de la division et s’unir davantage pour vaincre la menace terroriste au Burkina Faso. C’est la substance de l’information que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a livré aux forces vives de la province du Kourwéogo, réunies en Assemblée générale, le dimanche 5 janvier 2020 à Boussé. Selon le ministre Barry, cette rencontre est une réponse à l’appel du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré qui veut que chaque membre du gouvernement explique aux populations à la base l’importance de la résilience populaire et la cohésion sociale. Et pour permettre aux participants de mieux cerner la problématique, les leaders coutumiers, religieux et autorités locales ont été mis à contribution autour de deux communications. Il s’agit du rôle des chefs coutumiers et religieux dans la préservation de la cohésion sociale et de celui des élus locaux dans la résilience populaire et le vivre-ensemble.

La gouverneure de la région du Plateau central, Nana Fatoumata Benon, a salué les efforts des populations de la province du Kourwéogo à entretenir la cohésion sociale. « En 2017, la province du Kourwéogo a connu de petites tensions mais avec votre sens d’écoute et de dialogue, nous avons pu enterrer la hache de guerre », a-t-elle soutenu. Puis d’inviter les fils et filles de la province à poursuivre les actions en faveur du vivre-ensemble. Car, a-t-elle indiqué, la politique et nos différences ne doivent pas nous diviser. Toutefois, la gouverneure a appelé à la prudence sur certains aspects. « La loi 034 prévoit que l’Etat, les collectivités territoriales et les propriétaires terriens gèrent le foncier. Soyons vigilants dans cette gestion pour ne pas semer le germe de la division », a-t-elle suggéré tout en invitant les chefs coutumiers et religieux à continuer à jouer leur partition. A ce propos, le Naaba Kango, chef de canton de Sao dans la commune de Boussé a rassuré l’autorité régionale : « Nous continuerons à diffuser les messages de paix et du vivre-ensemble ». Il faut que le peuple reste uni et solidaire, a-t-il poursuivi.

La lutte commence à porter fruits

A ses dires, cela permettra de s’armer psychologiquement pour résister à l’hydre terroriste. Et le chef de la communauté peulh de Niou, Naaba Kango, d’emboîter les pas du Naaba de Sao. « Nous devons nous unir tant dans la réflexion que dans l’action. J’appelle toutes les communautés à entretenir les flammes du vivre-ensemble », a-t-il déclaré. Pour lui, la parenté à plaisanterie est l’une des valeurs culturelles à raviver au sein de la jeunesse. Les élus locaux ont aussi apporté leur contribution en expliquant leurs rôles dans la résilience populaire et le vivre-ensemble. De l’avis du maire de la commune rurale de Laye, Boniface Zango, le choix politique de la décentralisation a tout son intérêt. « Dans cette guerre asymétrique, chaque commune doit intégrer le volet sécuritaire en travaillant en bonne intelligence avec les chefs coutumiers, les conseillers villageois de développement, les conseillers, les FDS et tous ceux qui peuvent apporter leur concours », a-t-il argué. Puis de proposer la tenue des rencontres d’échanges dans les secteurs et villages pour voir comment assurer la sécurité du territoire avec le concours des FDS.

L’ensemble des contributions ont été bien reçues par le ministre en charge des affaires étrangères. Il dit être satisfait du fait que les communautés adhèrent à la lutte contre le terrorisme comme l’a souhaité le chef de l’Etat. Alpha Barry a, en outre, salué l’élan de solidarité du personnel d’encadrement et des enseignants du Kourwéogo qui ont mobilisé une somme de 400 000 F CFA pour venir en aide aux élèves déplacés à Boussé pour raison d’insécurité. Il a par ailleurs rassuré les populations que des efforts sont déployés par le gouvernement pour arriver à bout de la menace terroriste. « C’est un phénomène nouveau dans notre pays, il y a la phase d’adaptation, d’aguerrissement, d’équipement et de formation des FDS. Le travail qui a démarré, commence à porter fruits », s’est-il réjoui.

Abdoulaye BALBONE

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