Energie solaire : N. Aïda Nadège soutient sa thèse en Chine

Partie à Taiwan en 2016 pour des études doctorales dans le domaine de l’énergie solaire, Nabonswende Aïda Nadège Ouédraogo s’est retrouvée en république populaire de Chine à la faveur de la reprise des relations diplomatiques en mai 2018. Elle vient de soutenir brillamment sa thèse de doctorat à la Beijing University of Technology.

Le samedi 29 mai 2021 restera une date mémorable dans l’histoire de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la Chine, notamment dans le volet formation. Trois ans après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, une Burkinabè, Nabonswende Aïda Nadège Ouédraogo, a soutenu sa thèse de doctorat dans le domaine de l’énergie solaire à la Beijing University of Technology, en ce jour. Elle se trouvait à Taipei en Taïwan depuis 2016 pour ses études doctorales lorsque le 26 mai 2018 le Burkina Faso et la Chine ont repris leur coopération bilatérale après 24 années de rupture. C’est ainsi Nabonswende Aïda N. Ouédraogo et d’autres compatriotes se sont retrouvés en Chine pour poursuivre leurs études. Inscrite en 2e année de thèse à la Beijing University of Technology, dans la capitale chinoise, elle s’est évertuée avec opiniâtreté à réussir son cycle doctoral. Après trois ans de dur labeur, elle est nantie de son PHD, devenant ainsi la première détentrice d’un doctorat, formée par la Chine depuis la reprise des relations diplomatiques. « Étude de l’amélioration de la stabilité des cellules photovoltaïques à base de pérovskite induite par l’utilisation des composés fluorinés » est le thème de ses travaux de sa thèse.  Des travaux qui ont porté sur la fabrication des cellules photovoltaïques à base d’un nouveau type de matériau appelé pérovskite. Selon les explications de Dr Ouédraogo, ce matériau présente d’excellentes propriétés très bénéfiques à la fabrication de cellules photovoltaïques à haut rendement. « En une dizaine d’années, la recherche dans ce domaine a permis d’atteindre un rendement de plus de 25% en laboratoire, ce qui est très proche de celui des cellules photovoltaïques à base de silicium mono cristalline, qui est la technologie la plus utilisée actuellement dans le domaine des photovoltaïques », a-t-elle détaillé. Malgré le fort potentiel qu’offre la technologie à base de pérovskite, a-t-elle expliqué, elle reste néanmoins limitée en termes de mise en œuvre pratique du fait de sa durée de vie limitée qui est juste d’à peine deux ans en recherche et développement pour plus de 20 ans pour les cellules à base de silicium, une technologie bien mûre et déjà sur le marché. « L’enjeu de ma thèse a consisté donc à trouver des moyens d’améliorer la stabilité des cellules photovoltaïques à base de pérovskite. J’ai réussi ainsi à produire des cellules d’une efficacité de plus de 21% avec une forte amélioration de la stabilité dans des conditions extrêmes, et ceci en adoptant une stratégie innovante qui consistait à incorporer pour la première fois, un certain type d’additifs dans le processus de fabrication pour booster la stabilité des cellules », a indiqué Nabonswende Aïda N. Ouédraogo.

Mention « Très honorable avec félicitations du jury »

A l’unanimité, le jury a salué « caractère innovant » de sa recherche et sanctionné son travail par la mention « Très honorable avec félicitations du jury ».  Sur la même lancée, le parcours académique de Dr Ouédraogo a été primé du Grand Prix de l’innovation Scientifique, du Prix de la Contribution Spéciale au sein de son université. « Aussi ai-je été désignée une des trois meilleurs étudiants étrangers de « Beijing University of Technology ». À l’issue ma soutenance, et au regard de mes performances académiques, le jury à l’unanimité a fortement recommandé ma candidature au concours de meilleure thèse, toutes catégories confondues, ainsi qu’à celui de meilleur étudiant de doctorat de l’ensemble des diplômés de la promotion 2021 », a-t-elle confié. Autant de performances qui lui donnent l’ambition de viser l’excellence et de faire rayonner l’image de son Burkina natal à l’international. Joie, gratitude et soulagement d’être arrivée au bout de ce cheminement sont les sentiments qui animent Nabonswende Aïda N. Ouédraogo. « Je remercie nos plus hautes autorités, qui par l’entremise de toutes les équipes diplomatiques, depuis Taipei jusqu’à Beijing, n’ont ménagé aucun effort pour nous soutenir dans notre quête du savoir à l’étranger », a-t-elle souligné. A sa famille et toutes les bonnes volontés qui l’ont soutenue tout au long de cette « merveilleuse aventure », elle a témoigné toute sa reconnaissance. Dr Ouédraogo a dit mettre « la transmission son savoir-faire » au centre de ses priorités et affirmé sa « disponibilité » à mettre ses compétences au service de la construction de son pays. A ses sœurs qui luttent dans un contexte souvent difficile pour réaliser leurs rêves, elle les a invitées à maintenir le cap.

 Karim BADOLO

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